Henri Giroudot (85) 1965–1999

Dossier : ExpressionsMagazine N°557 Septembre 2000Par : François Barriquand (85), Jacques Doumic (94), Patrick Gros (85), Bertrand Jourlin (89), Denis Roger (85), Marc Rossi (85), Alain Zanchetta (85).

La rubrique In memo­ri­am présente générale­ment les accom­plisse­ments des plus bril­lants de nos cama­rades, à qui la com­mu­nauté poly­tech­ni­ci­enne est fière de pou­voir ren­dre hom­mage. Aujour­d’hui, nous avons mal­heureuse­ment la douleur d’évo­quer la fig­ure d’un ami dis­paru bien avant d’avoir été aus­si loin que ses capac­ités le lui auraient permis.

Hen­ri Giroudot (85), né en 1965, a pré­paré l’X à Stras­bourg et réus­si le con­cours de l’É­cole en 1985. Il a servi dans l’arme des Trans­mis­sions avant de rejoin­dre le cam­pus de Palaiseau, sec­tions vol­ley puis ath­létisme. À sa sor­tie, il a choisi le corps des ingénieurs de l’arme­ment et a effec­tué son appli­ca­tion à Supaéro.

Après une pre­mière affec­ta­tion au Cen­tre d’es­sais des Lan­des, il a pris en 1996 la tête de la divi­sion des tech­niques de base à l’Étab­lisse­ment tech­nique de Bourges (ETBS). Début 1998, il a ray­on­né vers la pré­fec­ture de la Région Cen­tre, en qual­ité de délégué région­al au redé­ploiement indus­triel et aux restruc­tura­tions de défense.

Tra­vail­lant en étroite col­lab­o­ra­tion avec les indus­triels de l’arme­ment de la Région (Giat Indus­tries, TDA, Aérospa­tiale…), il s’est trou­vé au cen­tre de la pré­pa­ra­tion du Comité inter­min­istériel à l’amé­nage­ment et au développe­ment du ter­ri­toire (CIADT). Il a su men­er un très com­plexe pro­jet de recon­ver­sion avec une maîtrise hors du com­mun. Il a été pro­mu ingénieur en chef en juil­let 1999.

Dans la nuit du dix-huit au dix-neuf novem­bre 1999, Hen­ri et son épouse Marie-Hélène ont trou­vé la mort sur l’au­toroute reliant Orléans à Bourges. Tous deux lais­sent der­rière eux qua­tre enfants de moins de huit ans : Frédéric, Antoine, Béné­dicte, Charles.

Hen­ri laisse à tous ceux qui l’ont con­nu le sou­venir d’une puis­sance de vie qu’il sem­blait impos­si­ble de ralen­tir : il fut un cinéphile aver­ti, pas­sion­né par le ciné­ma des années 1950 ; il fut la cheville ouvrière du binet rock acro­ba­tique, un par­tic­i­pant chevron­né de la course des 25 heures de l’É­cole poly­tech­nique. Pen­dant son pas­sage à l’É­cole, il avait aus­si pra­tiqué le parachutisme.

Il bifurqua ensuite vers les chemins plus calmes des march­es étu­di­antes, où il fit la con­nais­sance de Marie-Hélène, qui allait devenir son épouse. Avec entrain et bonne humeur, Hen­ri s’é­tait mis ces dernières années à sil­lon­ner les routes de France à vélo. Il avait récem­ment franchi son cen­tième col et rem­porté de nom­breuses com­péti­tions, au point d’ac­céder en 1999 à la pre­mière caté­gorie UFOLEP.

Sa capac­ité à pren­dre instan­ta­né­ment des déci­sions per­ti­nentes et à les met­tre aus­sitôt à exé­cu­tion forçait l’admiration. À l’aise avec tous, il a su diriger des négo­ci­a­tions avec dynamisme et énor­mé­ment de chaleur humaine – la CFDT a ren­du hom­mage à notre cama­rade “ diplo­mate et pugnace ”.

Hen­ri a été fait cheva­lier de la Légion d’hon­neur à titre posthume.

Hen­ri et Marie-Hélène for­maient un foy­er mod­èle, pro­fondé­ment chré­tien. Ensem­ble, ils accueil­laient leurs amis avec une ouver­ture et une sim­plic­ité souri­ante qui ont mar­qué tous ceux, nom­breux, qui ont eu la joie de les connaître.

Nous tenons à assur­er leur famille et leurs qua­tre enfants de toute notre sym­pa­thie et de tout notre soutien.

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