Xavier Dennery

Xavier Dennery (85) La chimie, toujours la chimie !

Dossier : TrajectoiresMagazine N°758 Octobre 2020
Par Pierre LASZLO

Xavier Den­nery est le plus jeune des cinq enfants de Gilbert Den­nery (1927–2004, X48), ingénieur général des télé­com­mu­ni­ca­tions, chef du ser­vice de défense et de sécu­rité civile au min­istère des Postes et Télé­com­mu­ni­ca­tions et de la Téléd­if­fu­sion (1981–1986), à l’inspection générale des postes et télé­com­mu­ni­ca­tions (1986–1993). Il est aus­si l’arrière-petit-fils d’Henri Abra­ham (1868–1943), inven­teur et directeur du lab­o­ra­toire de physique de l’ENS, mort en déportation.

À l’école du rugby – À l’École, du rugby

Interne en Écosse à l’âge de 15 ans, Xavier Den­nery y acquit un goût pronon­cé pour le rug­by et la chimie. Rug­by donc à l’École bien sûr, mais aus­si bien d’autres sports et, aujourd’hui, le laser run, biathlon d’été, où la course à pied rem­place le ski de fond et le pis­to­let laser rem­place la cara­bine. Le rug­by, en troisième ligne aile, c’est la vigueur de la mêlée et l’agilité de la course, surtout aus­si le désir de se sur­pass­er col­lec­tive­ment. Mais expliciter son rôle dans l’équipe, c’est mieux présen­ter Xavier Den­nery en son orig­i­nal­ité. Le troisième ligne aile est le joueur le plus poly­va­lent, c’est aus­si le plus gros plaque­ur, avec des capac­ités physiques de décathlonien. « Pre­mier sou­tien et pre­mier accéléra­teur, il a une vue périphérique sur le jeu. Il voit le bal­lon sor­tir de la mêlée, il sait où sont placés les joueurs, il sait où le jeu va aller et il voit le bal­lon par­tir. » (Jean-Claude Skrela, qui s’y connaissait.)

Ce grand sportif est aus­si épris de ski, dans ses divers­es décli­naisons. Il fit son ser­vice nation­al dans les chas­seurs alpins (27e BCA) à Annecy et y décou­vrit l’ivresse du parapente.

“H2B permet
aux entreprises
dans son orbite
d’interagir entre elles
pour créer de la valeur
et du sens.”

De la chimie avant toute chose

Quant à la chimie, elle fut le fil rouge de sa car­rière. Il la ren­con­tra surtout à Ginette en pré­pa (1982–1985). Il y suiv­it les cours de deux profs de chimie excep­tion­nels, MM. Beynier et Heerdt. En 3/2, il fut admis à Physique et Chimie Paris, et inté­gra l’X option P’ en 5/2.

À l’École, les cours d’histoire de Jean-Marie Dom­e­n­ach et de Marc Fer­ro le pas­sion­nèrent. Il se dit en effet plus attiré par l’histoire, surtout récente, et la beauté des idées, que par les arts. Ses écrivains préférés sont Ste­fan Zweig et John Stein­beck ; et le film Sun­shine (2007) l’émut immensément.

Et puis la chimie : « Un début de car­rière chez Val­lourec en pro­duc­tion, puis j’ai trou­vé une usine près de Paris… mir­a­cle, Rhône-Poulenc Ror­er à Vit­ry-sur-Seine ; enfin de la chimie ! (Un peu.) GMAO, main­te­nance, pro­duc­tion en usine, puis direc­tion finan­cière au siège, puis busi­ness unit… et revoilà la chimie, la vraie avec la val­ori­sa­tion des déchets indus­triels dan­gereux en JV avec Sita. Je m’y suis éclaté en France avec une crois­sance expo­nen­tielle, puis aux USA où j’ai créé la société sœur ; mille péripéties envi­ron­nemen­ta­lo-juridiques en pleine guerre d’Irak ! »

De la chimie à l’environnement

« De retour en France, je m’émerveille pour Eurofins Sci­en­tif­ic, réseau de lab­o­ra­toires d’analyse qui fait de la vraie chimie tous les jours et qui cara­cole en Bourse. Je dirige la divi­sion d’analyses envi­ron­nemen­tales dans treize pays, au con­tact d’un entre­pre­neur excep­tion­nel, Gilles Mar­tin (Cen­trale), frère d’Yves-Loïc Mar­tin (87), au tem­péra­ment proche de Steve Jobs. »

En 2015, il crée H2B, pour con­stru­ire par acqui­si­tions un groupe d’essais, inspec­tion, cer­ti­fi­ca­tion pour la san­té et l’environnement. H2B est l’abréviation de Har­mo­ny to Busi­ness et fait référence à « la liai­son hydrogène (hydro­gen bond, H2B) qui per­met aux molécules d’eau d’interagir entre elles pour créer la vie, comme H2B per­met aux entre­pris­es dans son orbite d’interagir entre elles pour créer de la valeur et du sens ».

Sa prin­ci­pale société, aujourd’hui, s’appelle Cehtra et rassem­ble la pre­mière équipe de tox­i­co­logues et d’écotoxicologues français pour l’enregistrement des molécules et des sub­stances auprès des dif­férentes autorités ; surtout européennes (Reach…). La chimie, tou­jours la chimie ! Ce que Xavier Den­nery con­fie, avec ce rare bon­heur d’expression et à s’exprimer qui le caractérise.

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