Georges Lacroix (43 B) Un grand ingénieur humaniste

Dossier : ExpressionsMagazine N°689 Novembre 2013Par Bernard DUCONGÉ (59)

Né en juin 1924 dans une pro­priété famil­iale au pied du mont Ven­toux dans le Vau­cluse, Georges Lacroix passe son enfance et son ado­les­cence à Draguig­nan, à l’époque pré­fec­ture du Var, où son père est pro­fesseur de physique et chimie au lycée.

Georges Lacroix (43 B)Aîné de trois enfants dont un frère qui fera Saint-Cyr, il est en ter­mi­nale sous la houlette de son père. Deux années de class­es pré­para­toires au lycée Thiers à Mar­seille comme interne lui per­me­t­tent d’intégrer l’X à l’été 1943 dans un excel­lent rang : seiz­ième, classe­ment qu’il retrou­vera exacte­ment à sa sor­tie, mal­gré une sco­lar­ité per­tur­bée par la Libération.

Auprès du général Leclerc

En sep­tem­bre 1944, Georges est affec­té, sur sa demande, à une unité des Trans­mis­sions qui suit la 2e D.B. dans sa pro­gres­sion vers l’Est, et on le charge d’écouter les divers­es radios afin de dress­er chaque soir, pour le général Leclerc et son état-major, les nou­velles de la sit­u­a­tion mil­i­taire et civile : il aura ain­si le priv­ilège d’informer le général de l’explosion de la bombe d’Hiroshima.

Une fois arrivé en Alle­magne, son groupe s’occupera aus­si de com­pren­dre com­ment fonc­tion­nent de curieux appareils de Grundig, sai­sis sur les armées alle­man­des, les pre­miers magnétophones.

Revoir le traité des Pyrénées

En 1946, il intè­gre pour deux années l’École des ponts, dont il sort major de promotion.

Il réalise de nom­breux ouvrages qui mar­quent tou­jours la vie des Marseillais

Sa pre­mière affec­ta­tion sera Toulouse où il restera douze ans, s’occupant de gér­er la con­struc­tion de ponts, bien sûr, mais aus­si d’enquêter sur la cat­a­stro­phe de Superbag­nères en 1954, et de pré­cis­er avec l’Espagne la posi­tion exacte de la fron­tière dans le secteur du Val d’Aran (ce que le traité des Pyrénées n’avait pas fixé en 1659).

Dès 1949, il a fondé avec Mané une famille qui leur don­nera qua­tre enfants, treize petits-enfants et, pour l’instant, six arrière-petits-enfants ; la fille aînée est médecin, la sec­onde est respon­s­able admin­is­tra­tive et finan­cière, un fils est pro­fesseur de maths. Le petit dernier a mal tourné : il est de la pro­mo 83, soit quar­ante ans après son père.

Un grand serviteur de la ville de Marseille

En novem­bre 1960, Georges Lacroix est muté à Mar­seille dans les ser­vices de l’équipement, où il restera deux ans avant d’intégrer la direc­tion des ser­vices tech­niques de la ville de Mar­seille, où il pro­gressera jusqu’au poste de directeur général, suc­cé­dant à son ancien, Hen­ri Bochet (38).

Un engage­ment multiforme
Dans les années 1980, il assure la prési­dence de l’Association des Ingénieurs ter­ri­to­ri­aux, au niveau région­al, puis nation­al. À la retraite, il accom­plit divers­es mis­sions tech­niques à l’étranger en appui à la ville de Mar­seille ou dans le cadre de l’Institut méditer­ranéen de l’eau : Alban­ie, Liban, Maghreb, Turquie, Pologne, etc.

Il y réalise de nom­breux ouvrages qui mar­quent tou­jours la vie des Mar­seil­lais : la cou­ver­ture du Jar­ret, le via­duc de Plom­bières, la cor­niche, l’émissaire et les sta­tions de traite­ment des eaux, le tun­nel sous le Vieux-Port, la réno­va­tion de la Vieille-Char­ité dans le quarti­er du Panier, pour ne citer que les principaux.

Il super­vis­era la con­struc­tion du métro et le rem­blaiement de la baie du Pra­do qui créera des plages très appré­ciées, ain­si que les zones d’aménagement urbain et les parcs de sta­tion­nement souterrains.

Avec son épouse, ils étaient de fidèles par­tic­i­pants au groupe X‑Provence (depuis plus de cinquante ans pour lui), à nos sor­ties et voy­ages, nous fasci­nant par ses his­toires sur son vécu tech­nique et organ­isant des vis­ites pas­sion­nantes autant qu’originales, et sou­vent souterraines.

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