François de Witt (64)

François de WITT (64)

Dossier : TrajectoiresMagazine N°722 Février 2017Par : René de Gaillande (64)

Né en Angle­terre d’ancêtres hol­lan­dais, Fran­çois de Witt a mon­tré un vif inté­rêt pour le monde de l’entreprise, ce qui le condui­sit à faire une brillante car­rière dans le monde des médias. Il est décé­dé le 11 décembre 2016.

Fran­çois gran­dit aux États-Unis où il est net­te­ment plus pas­sion­né par l’observation des oiseaux que par ses études au Green­wich Coun­try Day School. De retour en France, à l’École des Roches, une pro­vo­ca­tion de son pro­fes­seur de mathé­ma­tiques (Vous êtes trop dilet­tante ; vous ne serez jamais qu’un savant infé­rieur) pique son amour-propre et déclenche une réac­tion positive.

Il rentre donc à l’École Sainte Gene­viève dont il sera le ZG (pré­sident de l’ensemble des élèves), une belle excep­tion pour un pro­tes­tant dans une école diri­gée par les jésuites.

À l’X, il culti­ve­ra une rela­tion amou­reuse intense, d’où des absences nom­breuses qui feront de lui le record­man abso­lu des jours d’arrêt…

Sou­cieux d’échapper à un futur d’ingénieur ou d’entrepreneur, il consacre encore deux années à l’Institut d’études poli­tiques où il choi­sit la sec­tion Eco-Fi, car il ne veut pas être ten­té par la voie dite royale qui aurait aisé­ment fait de lui un X‑ENA.

HOMME DE PRESSE…

Dès sa sor­tie de Sciences-po, sa curio­si­té et son envie de com­prendre l’entreprise et ses méca­nismes de toutes natures, éco­no­miques et socio­lo­giques, le poussent vers le jour­na­lisme, auquel il consa­cre­ra toute sa vie.

Il débute, en 1969, à L’Expansion où, sous la hou­lette de Jean Bois­son­nat, il fera ses classes puis devien­dra rédac­teur en chef et ani­me­ra puis diri­ge­ra les Forums de L’Expansion.

Il y res­te­ra presque vingt ans et y noue­ra des rela­tions qua­si ami­cales avec les plus grands chefs d’entreprise qui lui accor­de­ront leur estime, même si par­fois ils redou­taient sa saga­ci­té et sa perspicacité.

En 1987, il devient direc­teur de la rédac­tion de La Vie fran­çaise où il res­te­ra six ans et qu’il quit­te­ra en lais­sant de sin­cères regrets à moult de ses collaborateurs.

“ Il ne veut pas être tenté par la voie dite royale qui aurait aisément fait de lui un X‑ENA ”

En 1993, Claude Per­driel lui confie la direc­tion de la rédac­tion de Chal­lenges, mais la rela­tion entre ces deux char­meurs poly­tech­ni­ciens se dété­rio­re­ra vite du fait de leurs concep­tions phi­lo­so­phi­que­ment très dif­fé­rentes de l’existence et donc du journalisme.

En 1996, il prend donc la direc­tion de Mieux Vivre votre argent dont il se sent proche par l’esprit du fon­da­teur. Il y res­te­ra jusqu’en 2003, avec le sou­ci d’apporter aux nan­tis de bons conseils, mais aus­si la séré­ni­té et une cer­taine forme de détachement.

En 2004, il publie son pre­mier essai d’envergure : Appau­vris­sez-vous ! Fran­çois y prône, avec éner­gie et de nom­breuses réfé­rences, l’indispensable échange de l’avoir contre de l’être.

… ET HOMME DE RADIO, PUIS ENTREPRENEUR SOLIDAIRE

Mais son action de rédac­teur et de diri­geant de presse écrite ne le sature pas ; il assure régu­liè­re­ment des chro­niques éco­no­miques à la radio : Europe 1 de 1980 à 1985, Radio Monte-Car­lo de 1985 à 1988, Radio Clas­sique de 1988 à 1990, puis enfin France Info où il res­te­ra près de vingt ans (de 1990 à 2009).

En 2007, reti­ré de la presse écrite, il accepte la pré­si­dence de Finan­sol (finance soli­daire) à laquelle il va consa­crer six années de sa vie et dont il était tou­jours, à son décès, pré­sident d’honneur.

L’IMMORTALITÉ DE L’ÂME

Mais, depuis trois ans, il était tota­le­ment absor­bé par son der­nier ouvrage qu’il vou­lait être l’œuvre de sa vie : La preuve par l’âme (recen­sion de la JR novembre 2015). Écrire ce livre puis en por­ter par­tout le mes­sage était deve­nu pour lui une plé­ni­tude joyeuse : chaque être devait com­prendre qu’il était sur terre pour réa­li­ser le pro­jet de son âme.

L’essentiel était pro­duit ; Fran­çois pou­vait s’envoler pour l’éternité. Grâce à ce qu’il nous a lais­sé, il pour­rait nous dire : Je ne suis plus, mais je suis. 1.

A propos de son dernier livre

La preuve par l’âme : Un poly­tech­ni­cien démontre notre immor­ta­li­té (la télé de Lilou)

Commentaire

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VASSEURrépondre
4 mai 2020 à 23 h 32 min

Je viens de décou­vrir Fran­çois de WITT grâce à Lilou . Curieuse de nature, j’ai aus­si­tôt après avoir fini d’é­cou­ter cet entre­tien tel­le­ment riche , entre­pris une recherche sur ce Mon­sieur. Quelle tris­tesse de prime abord de décou­vrir qu’il était décé­dé puis, juste après qu’elle joie de savoir qu’au­jourd’­hui son âme est conti­nue de vivre sur un autre plan. Je ne doute aucu­ne­ment qu’il soit du bon côté car il a réus­si à expri­mer avec sa sim­pli­ci­té de cœur, sa foi convain­cue, son sou­rire… qu’il existe dans cha­cun de nous une âme avec une mis­sion à réa­li­ser sur terre : l’A­mour. Mer­ci Mon­sieur de WITT et mer­ci Lilou pour cette belle rencontre.

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