François de Witt (64)

François de WITT (64)

Dossier : TrajectoiresMagazine N°722 Février 2017Par : René de Gaillande (64)

François grandit aux États-Unis où il est net­te­ment plus pas­sion­né par l’observation des oiseaux que par ses études au Green­wich Coun­try Day School. De retour en France, à l’École des Roches, une provo­ca­tion de son pro­fesseur de math­é­ma­tiques (Vous êtes trop dilet­tante ; vous ne serez jamais qu’un savant inférieur) pique son amour-pro­pre et déclenche une réac­tion positive. 

Il ren­tre donc à l’École Sainte Geneviève dont il sera le ZG (prési­dent de l’ensemble des élèves), une belle excep­tion pour un protes­tant dans une école dirigée par les jésuites. 

À l’X, il cul­tivera une rela­tion amoureuse intense, d’où des absences nom­breuses qui fer­ont de lui le record­man absolu des jours d’arrêt…

Soucieux d’échapper à un futur d’ingénieur ou d’entrepreneur, il con­sacre encore deux années à l’Institut d’études poli­tiques où il choisit la sec­tion Eco-Fi, car il ne veut pas être ten­té par la voie dite royale qui aurait aisé­ment fait de lui un X‑ENA.

HOMME DE PRESSE…

Dès sa sor­tie de Sci­ences-po, sa curiosité et son envie de com­pren­dre l’entreprise et ses mécan­ismes de toutes natures, économiques et soci­ologiques, le poussent vers le jour­nal­isme, auquel il con­sacr­era toute sa vie. 

Il débute, en 1969, à L’Expansion où, sous la houlette de Jean Bois­son­nat, il fera ses class­es puis devien­dra rédac­teur en chef et ani­mera puis dirig­era les Forums de L’Expansion.

Il y restera presque vingt ans et y nouera des rela­tions qua­si ami­cales avec les plus grands chefs d’entreprise qui lui accorderont leur estime, même si par­fois ils red­outaient sa sagac­ité et sa perspicacité. 

En 1987, il devient directeur de la rédac­tion de La Vie française où il restera six ans et qu’il quit­tera en lais­sant de sincères regrets à moult de ses collaborateurs. 

“ Il ne veut pas être tenté par la voie dite royale qui aurait aisément fait de lui un X‑ENA ”

En 1993, Claude Per­driel lui con­fie la direc­tion de la rédac­tion de Chal­lenges, mais la rela­tion entre ces deux charmeurs poly­tech­ni­ciens se détéri­or­era vite du fait de leurs con­cep­tions philosophique­ment très dif­férentes de l’existence et donc du journalisme. 

En 1996, il prend donc la direc­tion de Mieux Vivre votre argent dont il se sent proche par l’esprit du fon­da­teur. Il y restera jusqu’en 2003, avec le souci d’apporter aux nan­tis de bons con­seils, mais aus­si la sérénité et une cer­taine forme de détachement. 

En 2004, il pub­lie son pre­mier essai d’envergure : Appau­vris­sez-vous ! François y prône, avec énergie et de nom­breuses références, l’indispensable échange de l’avoir con­tre de l’être.

… ET HOMME DE RADIO, PUIS ENTREPRENEUR SOLIDAIRE

Mais son action de rédac­teur et de dirigeant de presse écrite ne le sat­ure pas ; il assure régulière­ment des chroniques économiques à la radio : Europe 1 de 1980 à 1985, Radio Monte-Car­lo de 1985 à 1988, Radio Clas­sique de 1988 à 1990, puis enfin France Info où il restera près de vingt ans (de 1990 à 2009). 

En 2007, retiré de la presse écrite, il accepte la prési­dence de Finan­sol (finance sol­idaire) à laque­lle il va con­sacr­er six années de sa vie et dont il était tou­jours, à son décès, prési­dent d’honneur.

L’IMMORTALITÉ DE L’ÂME

Mais, depuis trois ans, il était totale­ment absorbé par son dernier ouvrage qu’il voulait être l’œuvre de sa vie : La preuve par l’âme (recen­sion de la JR novem­bre 2015). Écrire ce livre puis en porter partout le mes­sage était devenu pour lui une pléni­tude joyeuse : chaque être devait com­pren­dre qu’il était sur terre pour réalis­er le pro­jet de son âme. 

L’essentiel était pro­duit ; François pou­vait s’envoler pour l’éternité. Grâce à ce qu’il nous a lais­sé, il pour­rait nous dire : Je ne suis plus, mais je suis. 1.

A propos de son dernier livre

La preuve par l’âme : Un poly­tech­ni­cien démon­tre notre immor­tal­ité (la télé de Lilou) 

Commentaire

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VASSEURrépondre
4 mai 2020 à 23 h 32 min

Je viens de décou­vrir François de WITT grâce à Lilou . Curieuse de nature, j’ai aus­sitôt après avoir fini d’é­couter cet entre­tien telle­ment riche , entre­pris une recherche sur ce Mon­sieur. Quelle tristesse de prime abord de décou­vrir qu’il était décédé puis, juste après qu’elle joie de savoir qu’au­jour­d’hui son âme est con­tin­ue de vivre sur un autre plan. Je ne doute aucune­ment qu’il soit du bon côté car il a réus­si à exprimer avec sa sim­plic­ité de cœur, sa foi con­va­in­cue, son sourire… qu’il existe dans cha­cun de nous une âme avec une mis­sion à réalis­er sur terre : l’Amour. Mer­ci Mon­sieur de WITT et mer­ci Lilou pour cette belle rencontre.

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