FinTech et Big Data : le savoir-faire français

Dossier : Dossier FFEMagazine N°703 Mars 2015
Par Amaury De La LANCE
Par André LÉVY-LANG (56)

Pouvez-vous définir brièvement la FinTech ?

A. Lévy-Lang : La Fin­Tech est l’ensemble des entre­pris­es qui appliquent à la finance les out­ils math­é­ma­tiques (prob­a­bil­ités, sta­tis­tiques, théorie des jeux par exem­ple) et infor­ma­tiques (Big Data, machines intelligentes).

La Fin­Tech a tou­jours existé, par exem­ple avec l’actuariat, mais elle con­naît un développe­ment impor­tant du fait des pro­grès con­sid­érables de ses out­ils, les math­é­ma­tiques appliquées et l’informatique, depuis 20 ans.

L’industrie de la FinTech connaît un boom d’innovation et de développement.
Qu’en est-il vraiment ?

A. de La Lance : La Fin­Tech est au goût du jour pour deux raisons. La pre­mière est qu’en plus d’être le plus grand gise­ment de Data disponible et analysable, la finance n’a pas con­nu d’évolution majeure dans ses modes de fonc­tion­nement depuis de nom­breuses années.

La deux­ième rai­son réside dans la révo­lu­tion indus­trielle que con­nais­sent les tech­nolo­gies depuis ces trois dernières années qui peut se résumer en trois mots clés :

  • Le SaaS : il s’agit pour l’éditeur non plus de ven­dre un logi­ciel mais de pro­pos­er une solu­tion de ser­vice qui per­met au client de pay­er un loy­er au lieu d’acheter un logi­ciel qui lui coûte cher. Il ne s’agit plus d’un pro­duit mais d’une solu­tion à laque­lle on intè­gre tech­nolo­gie et services.
  • Le Cloud Com­put­ing : un con­cept très sim­ple. Il s’agit de décharg­er le client du coût de l’infrastructure infor­ma­tique et de sa gérance. Les serveurs ne sont plus à la charge de l’entreprise mais exter­nal­isés chez un prestataire spécialisé.
    L’avantage com­plé­men­taire et que le client ne paye plus de frais fix­es mais unique­ment un coût à l’usage en fonc­tion de sa consommation.
  • Le Big Data : ce terme nova­teur sig­ni­fie une analyse sta­tis­tique poussée.

La nou­veauté réside dans la com­pi­la­tion des trois élé­ments (SaaS, Cloud et Big Data) offrant la pos­si­bil­ité de traiter en temps réel un nom­bre qua­si-illim­ité de don­nées avec des out­ils ana­ly­tiques qui per­me­t­tent une étude plus fine et plus large qu’auparavant.

Est-ce une alternative aux banques ?

A. de La Lance : L’approche finan­cière de la Fin­Tech se veut « dis­rup­tive ». Il s’agit de con­cur­rencer les ban­ques en assur­ant le finance­ment (shad­ow banking).

Ceci implique néan­moins de porter le risque de crédit. Le mod­èle est une réus­site dans le B to C, il reste un enjeu risqué pour le B to B, l’effet de masse et la con­nais­sance fine du marché étant un défi majeur pour sécuris­er le risque du financeur.

La deux­ième approche est tech­nologique. Auprès des acteurs actuels, ban­ques ou fonds de titri­sa­tion, nous priv­ilé­gions une approche de parte­nar­i­at. Nous met­tons à la dis­po­si­tion de ces opéra­teurs les moyens tech­nologiques les plus récents leur per­me­t­tant d’avoir de nou­veaux canaux de dis­tri­b­u­tion, une meilleure vis­i­bil­ité et sécuri­sa­tion de leur finance­ment en par­ti­c­uli­er avec nos out­ils de Big Data Scoring.

Ain­si, en temps réel, le financeur con­naît la sit­u­a­tion pré­cise de ses clients. C’est un enjeu stratégique.

Quid du savoir-faire français dans ce domaine ?

A. Lévy-Lang : La France est un leader mon­di­al recon­nu dans le domaine de la Fin­Tech du fait de la qual­ité de son école math­é­ma­tique, recherche et enseigne­ment, de la qual­ité de ses infor­mati­ciens et de ses économistes.

Avec plusieurs pôles d’excellence de niveau mon­di­al dans ses Écoles et ses Uni­ver­sités et de nom­breuses start­up, la France a su se posi­tion­ner avec assur­ance sur le marché de la FinTech.

Le fait qu’Aston iT Finance, société française soit lau­réate en Big Data du Con­cours Mon­di­al d’Innovation par­mi plus de 900 can­di­dats inter­na­tionaux en est un exem­ple marquant.

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