Feu nucléaire sur l’Iran

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°639 Novembre 2008Par : Marcel Cassou (61)Rédacteur : Philippe Bonnamy (61)

Couverture du livre : Feu nucléaire sur l'IranAvec la régu­la­ri­té d’un vrai pro­fes­sion­nel, Mar­cel Cas­sou nous livre sa pro­duc­tion 2008, Feu nucléaire sur l’Iran, son troi­sième ouvrage en trois ans ! Qui pré­tend que l’imagination s’use ?

Cette fois, Cas­sou aban­donne ses terres d’élection, cette Afrique saha­rienne et sub­sa­ha­rienne qu’il a par­cou­rue en tous sens et dont il nous a déjà livré des drames1 ou situé des intrigues2. C’est sur­tout en Iran et dans les Émi­rats que se déroule son der­nier roman. Pas là seule­ment, mais au lec­teur de le découvrir.

Il y a cepen­dant un fil conduc­teur avec le roman pré­cé­dent puisqu’il est encore beau­coup ques­tion de « yel­low cake ». Est-il néces­saire de rap­pe­ler dans La Jaune et la Rouge qu’il s’agit de cette poudre semi-ouvrée d’où est extrait, par cen­tri­fu­ga­tion, l’uranium enri­chi civil et militaire ?

Nous sommes, en effet, en plein cœur du pro­gramme nucléaire ira­nien et le titre du roman lève d’emblée le voile sur la fin de cette aven­ture mal embar­quée. Pour autant, comme les pré­cé­dents, le livre se lit d’une traite et révèle quand même bien des surprises.

Cas­sou connaît remar­qua­ble­ment bien le dos­sier au point qu’on peut se deman­der si sa car­rière de spé­cia­liste de finan­ce­ments inter­na­tio­naux – il ne résiste pas au petit plai­sir de nous faire par­ta­ger son expé­rience – ne cachait pas d’autres acti­vi­tés plus exci­tantes. Il perce le secret, ou il donne une inter­pré­ta­tion des men­ta­li­tés ira­niennes qui ne manque pas d’intérêt et à laquelle, en défi­ni­tive, on adhère sans dif­fi­cul­té. Les aya­tol­lahs seraient-ils moins fous qu’ils en ont l’air ? Après tout, depuis le temps qu’ils jouent avec les lignes sans les dépas­ser ou juste ce qu’il faut pour évi­ter le drame. Sauf que…

Et c’est de ce « sauf que… », que Cas­sou nous livre sa ver­sion, une ver­sion en demi-teinte où per­sonne n’est exempt d’arrière-pensée et, encore moins, de tout reproche : les Ira­niens natu­rel­le­ment mais aus­si les Amé­ri­cains, Chi­nois, Pakis­ta­nais, Russes, Euro­péens et bien d’autres.

Pour le reste, la plume de Cas­sou s’affirme d’un ouvrage à l’autre. Pour la pre­mière fois il pimente aus­si l’affaire d’une intrigue sen­ti­men­tale et, pour un coup d’essai, il n’a pas choi­si un contexte facile au pays des femmes voi­lées où la simple vue d’une che­ville sans chaus­sette se paye en coups de fouet !

Chez Cas­sou, 2008 est un bon cru.

1. Le Trans­sa­ha­rien – L’échec san­glant des mis­sions Flat­ters. L’Harmattan, 2005.
2. Yel­low Cake. Socié­té des écri­vains, 2006.

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