Yellow Cake

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°620 Décembre 2006Par : Marcel Cassou (61)Rédacteur : Philippe BONNAMY (61)

L’an passé, Mar­cel Cas­sou nous avait entraînés sur la piste sanglante des mis­sions du colonel Flat­ters (L’Hartmattan) au fin fond du Sahara oriental.

J’avais, à sa demande, écrit quelques lignes, dans ces mêmes pages, en soulig­nant com­bi­en son ouvrage, hale­tant, se serait prêté à l’écriture d’un scé­nario : un Lit­tle Big Man à la française dans lequel Flat­ters et les Touaregs chargeant à dos de chameau rem­plac­eraient Custer et les Peaux-Rouges du Lit­tle Big Horn.

Il y a trois semaines un paquet postal de sa part me le fai­sait espér­er. Erreur ! Saisi par le démon de l’écriture, Cas­sou nous livre cette année une fic­tion dans laque­lle, ne doutant de rien, il s’est lancé avec un style qui lui est pro­pre, un peu roman et un peu, juste­ment, scé­nario. Il est sur la bonne voie !

On aimera, ou on n’aimera pas, le style, mais peu importe, telle­ment l’intrigue emporte le lecteur dès les pre­mières lignes. Yel­low Cake se lit d’une traite de la pre­mière à la dernière page.

Je ne dévoil­erai naturelle­ment pas l’histoire. À peine lèverai- je le voile sur quelques ingré­di­ents : le Sahara, tou­jours et bien sûr, mais cette fois plus à l’ouest et au sud, aux con­fins algéro-maliens, à prox­im­ité (à l’échelle sahari­enne !) d’une mine d’uranium d’où part le fameux yel­low cake, pre­mier stade de trans­for­ma­tion du min­erai en com­bustible nucléaire, des Touaregs dont je finis par me deman­der si Cas­sou n’est pas l’un des plus fins con­nais­seurs. Ajoutez une pointe de con­texte ter­ror­iste islamiste (au pas­sage, ren­dons hom­mage à Cas­sou et à son édi­teur de sor­tir du poli­tique­ment cor­rect de l’édition française qui feint d’en ignor­er l’existence)… et con­som­mez sans faute cet automne.

Quand la pluie frap­pera vos fenêtres et que la froidure se glis­sera sous les portes, sen­tez votre bouche se par­chem­iner sous le chèche, désaltérez-vous d’un thé à la sur­face duquel flot­tent encore les poils de chèvre de la guer­ba de laque­lle vous avez ver­sé l’eau, menez, vous aus­si, l’enquête des deux côtés de la Méditer­ranée… et sur­veillez désor­mais les paque­ts dans le métro !

J’en ai déjà trop dit. Bonne lecture !

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