Fair Vision : de la Computer Vision au Métavers, l’IA pour tous

Fair Vision : de la Computer Vision au Métavers, l’IA pour tous

Dossier : Vie des entreprisesMagazine N°781 Janvier 2023
Par Jean-Michel FELDERHOFF (E17)

Créée en 2019, Fair Vision est un bureau d’études spé­cial­isé en analyse par intel­li­gence arti­fi­cielle au ser­vice du sport. En four­nissant des solu­tions logi­cielles ain­si que des équipements de cap­ta­tion vidéo autonomes pour con­necter les arènes sportives, cette société amène des per­spec­tives pas­sion­nantes mêlant don­nées de per­for­mance, péd­a­gogie mais aus­si partage et plaisir. Entre­tien avec son Prési­dent, Jean-Michel Felder­hoff (E17).

Pouvez-vous définir ce que propose Fair Vision ?

Nous con­cevons des solu­tions logi­cielles pour con­necter les arènes sportives. Notre force est de con­cevoir et maîtris­er toute la chaîne de valeur : de la cap­ta­tion automa­tique à la dif­fu­sion des images et des datas sur notre plate­forme, en pas­sant par le traite­ment par intel­li­gence artificielle. 

Comment procédez-vous ?

Nous détec­tons les activ­ités humaines sur le ter­rain, à par­tir d’un dis­posi­tif instal­lé sur le stade. En le con­nec­tant, nous le ren­dons intel­li­gent. Nos algo­rithmes analy­sent l’image, recherchent joueurs et bal­lon, détectent les événe­ments puis pro­duisent du con­tenu vidéo sous dif­férents for­mats ain­si que les don­nées de per­for­mance (dis­tances, vitesses, nom­bre de pass­es…). Ce proces­sus se déroule de manière 100 % automa­tique, sans la moin­dre inter­ven­tion humaine. Nos solu­tions sont sans fil car ali­men­tées par énergie solaire et elles sont fix­es donc per­ma­nentes car résis­tantes à tout. Les vidéos et les datas ter­mi­nent sur notre appli­ca­tion web et mobile qui inclut de nom­breuses fonctionnalités. 

Nous tra­vail­lons en col­lab­o­ra­tion avec l’INRIA, une référence mon­di­ale dans le domaine de l’IA, et nous avons acquis un très bon niveau d’expertise, notam­ment sur des sujets comme la Com­put­er Vision.

“En connectant le stade, nous le rendons intelligent. Nos algorithmes traitent l’image et produisent du contenu vidéo ainsi que les données de performance.”

Pas de cap­teur sur les joueurs, l’image con­tient déjà la data que nos algo­rithmes savent extraire. Le grand avan­tage de ce procédé con­sis­tant à con­necter une enceinte sportive, c’est que toutes les équipes, de la réserve à l’équipe A, peu­vent en béné­fici­er. Par con­séquent, l’offre s’adresse à un spec­tre beau­coup plus large et le stade est con­nec­té à tout son écosys­tème (par­ents, amis, sup­port­ers…) via notre appli­ca­tion1. Tout le monde a droit au service. 

Cet aspect démocratique est important pour vous ?

Absol­u­ment. Le vrai exploit est de ren­dre l’IA acces­si­ble à tous. Les équipes Pros sont très médi­atisées et leurs per­for­mances analysées sous toutes les cou­tures mais quid des féminines, des jeunes caté­gories ou des sports à faible vis­i­bil­ité médi­a­tique ? Les cen­tres de for­ma­tion, les académies et les petites struc­tures ne dis­posent pas for­cé­ment d’outils faisant appel à l’IA. Ils doivent donc se tourn­er vers des solu­tions plus acces­si­bles et plus sim­ples à utilis­er, ne serait-ce que pour gag­n­er un temps pré­cieux. Un des Pôles Espoir de l’équipe de France, par exem­ple, tra­vaille avec un de nos sys­tèmes car il répond à leurs besoins pré­cis.

Que proposez-vous concrètement à partir de votre application ?

Nous four­nissons par exem­ple après le match, le résumé automa­tique de la ren­con­tre avec tous les moments forts sélec­tion­nés automa­tique­ment par nos algo­rithmes. De plus, les util­isa­teurs de la plate­forme peu­vent égale­ment génér­er des clips à volon­té afin de les partager via les réseaux sociaux. 

Tous ces usages illus­trent nos « qua­tre P » : per­for­mance, péd­a­gogie, partage, plaisir. En con­nec­tant le ter­rain non les joueurs, non seule­ment on s’affranchit de nom­breuses bar­rières tech­niques et économiques, mais on peut mul­ti­pli­er les cas d’usages dans ces qua­tre direc­tions. Semi-pros et ama­teurs peu­vent con­stituer facile­ment un CV sportif asso­ciant les vidéos de leurs exploits avec leurs sta­tis­tiques en match. Cette fonc­tion­nal­ité peut aus­si tout sim­ple­ment devenir une « boîte à sou­venirs » afin de con­serv­er la mémoire de son par­cours sportif, et ce pour toute la vie !

Par ailleurs, il est tout à fait pos­si­ble que nos solu­tions, si elles sont util­isées à grande échelle, aient aus­si un impact sur l’éthique des joueurs sur un ter­rain, et sur la ges­tion de la vio­lence. Il est cer­tain que lorsqu’on se sait filmé, on con­trôle davan­tage son com­porte­ment. Les images cap­tées restent !

Fair Vision est un bureau d’études spécialisé en analyse par intelligence artificielle au service du sport.

Quelles sont les évolutions auxquelles vous vous préparez ?

Nous tra­vail­lons sur une solu­tion ver­sa­tile qui fonc­tion­nera pour les entraîne­ments et pour les com­péti­tions tout en pou­vant se déclin­er sur d’autres sports. Dès 2023, nous allons égale­ment lancer nos solu­tions Live Haute Déf­i­ni­tion. Nous souhaitons dévelop­per cet axe dans le cadre de ce que l’on appelle le near broad­cast, réseaux par­al­lèles de dif­fu­sion pour revoir des événe­ments sportifs, à par­tir de la plate­forme Fair Vision, de la chaîne du club ou pourquoi pas de celles des médias locaux. 

En par­al­lèle car on nous le demande, nous dévelop­pons nos algo­rithmes afin qu’ils s’adaptent à d’autres sports y com­pris quand on nous four­nit directe­ment les images.

“Pas de capteur sur les sportifs, l’image contient déjà la data que nos algorithmes savent extraire.”

Mais l’avenir pour nous, c’est surtout le métavers. Cet axe de développe­ment offre des per­spec­tives infinies. Nous tra­vail­lons donc à la généra­tion d’avatars, de jumeaux numériques. Pour cela, nous avons choisi la plate-forme 3dverse2 pour pro­pos­er une expéri­ence unique de visu­al­i­sa­tion 3D d’événements sportifs sous n’importe quel angle de vue. 3dverse per­met aux don­nées pro­duites par Fair Vision, d’être inter­prétées en mode métavers, c’est-à-dire sur un espace dans lequel les vis­i­teurs, les don­nées cap­turées et les algo­rithmes d’IA peu­vent échang­er en temps réel. Dans le futur, les fans pour­ront suiv­re un événe­ment sportif tout en visu­al­isant /analysant le jeu depuis chez eux sur leur mobile, leur tablette, ou mieux encore leur casque AR/VR.

En termes de développement de marché, quelles sont vos perspectives ?

Con­cer­nant les dif­férents sports, nous allons là où le marché nous sol­licite. C’est d’abord le foot­ball, mais nous tra­vail­lons aus­si sur le hand­ball, le ten­nis, l’équitation et le rug­by. Sur un plan géo­graphique, nous allons ouvrir un bureau aux USA en 2023. Nous étions au CES Las Vegas en jan­vi­er, et l’appétence out­re atlan­tique pour nos solu­tions est net­te­ment supérieure. Le marché glob­al de la SporTech est vrai­ment gigan­tesque. Notre exper­tise est très sol­lic­itée par des acteurs dif­férents, qui ont tous des besoins spé­ci­fiques. Face à tous ces défis, avoir la « fair vision » c’est aus­si iden­ti­fi­er la juste valeur du marché !


1 https://www.app-fairvision.com

2 https://www.3dverse.com

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