Faciliter et accélérer la transition énergétique et digitale de l’industrie

Dossier : Vie des entreprisesMagazine N°769 Novembre 2021
Par Benoît LECINQ (90)

La tran­si­tion éner­gé­tique et digi­tale est au cœur de l’activité de VINCI Ener­gies, qui opère dans les sec­teurs indus­triel, ter­tiaire et de la mobi­li­té. Benoît Lecinq (90), direc­teur géné­ral au sein de VINCI Ener­gies, nous en dit plus dans cet entre­tien et nous explique com­ment cela se tra­duit concrètement.

Vous avez rejoint VINCI Energies il y a un peu moins d’un an. Pouvez-vous nous en dire plus sur votre prise de fonction et sur votre feuille de route en cette période qui reste marquée par la pandémie ? 

En France, VINCI Ener­gies regroupe près de 800 entre­prises répar­ties sur tout le ter­ri­toire au sein de 17 pôles. Je dirige un de ces pôles, consti­tué d’une cin­quan­taine d’entreprises qui tra­vaillent pour l’industrie dans le sud-ouest de la France. 

Fin 2020, ma prise de fonc­tion a été faci­li­tée par un modèle très décen­tra­li­sé qui laisse à nos chefs d’entreprise une grande auto­no­mie dans la conduite de leur pro­jet. J’ai pu éga­le­ment m’appuyer sur une très belle équipe de direc­teurs régio­naux. Cette arri­vée chez VINCI Ener­gies a aus­si été mar­quée par la crise de la Covid mais VINCI Ener­gies a su faire preuve d’une grande rési­lience. Après un léger retrait d’activité en 2020 par rap­port à 2019, nous connais­sons en 2021 un très fort rebond avec une crois­sance de plus de 15 %. Aujourd’hui, notre prin­ci­pal enjeu porte donc sur la ges­tion de la crois­sance et sur­tout sur notre capa­ci­té à réa­li­ser les pro­jets dans de bonnes condi­tions et en sécu­ri­té pour nos col­la­bo­ra­teurs et collaboratrices. 

Au cœur de votre activité, il y a la transition énergétique et la digitalisation. Comment abordez-vous ces dimensions ?

Chez VINCI Ener­gies on éla­bore des solu­tions et ser­vices mul­ti-tech­niques, sur-mesure, dédiés aux infra­struc­tures d’énergie, de trans­port, de com­mu­ni­ca­tion, ain­si qu’aux bâti­ments et aux usines mais aus­si aux sys­tèmes d’information. Ce qui nous per­met d’accompagner nos clients indus­triels dans la digi­ta­li­sa­tion des pro­ces­sus afin d’augmenter leur per­for­mance, tout en opti­mi­sant leur consom­ma­tion éner­gé­tique ou en tra­vaillant sur leur décar­bo­na­tion. Nos entre­prises sous la marque Acte­mium –dédiée aux ser­vices aux indus­triels – peuvent ain­si béné­fi­cier de l’expertise d’entreprises d’ICT ou dédiées aux ser­vices à l’énergie. Nous tra­vaillons par exemple sur la main­te­nance pré­dic­tive avec des outils logi­ciels dédiés et de l’intelligence arti­fi­cielle pour amé­lio­rer la dis­po­ni­bi­li­té des ins­tal­la­tions de nos clients et anti­ci­per les pannes. Nous avons conçu une offre, appe­lée NAOMI, qui couvre les sujets de main­te­nance pré­dic­tive et connectée.

Pour ma part je suis par­ti­cu­liè­re­ment inté­res­sé par les thé­ma­tiques liées à la décar­bo­na­tion qui néces­sitent d’étudier com­ment opti­mi­ser le pilo­tage des pro­ces­sus indus­triels et de trou­ver des solu­tions inno­vantes. L’hydrogène vert par exemple ! C’est un sec­teur auquel je m’intéresse depuis plu­sieurs années, et qui est actuel­le­ment en plein essor grâce aux dif­fé­rents plans de relance fran­çais et européen. 

Nom­mé réfé­rent hydro­gène, ma mis­sion est de pro­mou­voir cette nou­velle éner­gie au sein du groupe : vul­ga­ri­ser le sujet, nouer des par­te­na­riats avec les four­nis­seurs, pro­po­ser cette solu­tion aux clients, et prendre part à des pro­jets pour contri­buer acti­ve­ment à son développement.

Pouvons-nous donner des exemples ?

Le déve­lop­pe­ment de l’hydrogène décar­bo­né est autant un sujet d’offre que de demande. Comme conces­sion­naire auto­rou­tier et aéro­por­tuaire, VINCI peut jouer un rôle majeur dans la décar­bo­na­tion de la mobi­li­té, en offrant des car­bu­rants alter­na­tifs (élec­tri­ci­té, bio-car­bu­rants, hydro­gène) sur les infra­struc­tures qu’il opère. Dans cette démarche, VINCI Ener­gies ins­talle depuis long­temps des bornes de recharge de véhi­cules élec­triques, et prend part à des pro­jets de sta­tion ser­vices hydro­gène sur tout le ter­ri­toire. Concrè­te­ment, une pre­mière sta­tion de pro­duc­tion et rechar­ge­ment d’hydrogène décar­bo­né est en cours de déve­lop­pe­ment avec VINCI Auto­routes à Tou­louse, pour ali­men­ter la flotte de bus locaux mais aus­si les véhi­cules uti­li­taires de VINCI.

Par ailleurs, nous col­la­bo­rons avec les opé­ra­teurs gaziers régio­naux et natio­naux pour inté­grer des solu­tions d’hydrogène bas car­bone. Un exemple est l’utilisation de l’hydrogène fatal issu de pro­ces­sus indus­triels : nous pré­pa­rons un inves­tis­se­ment pour net­toyer et com­pri­mer le gaz reje­té afin de le valo­ri­ser au ser­vice de la mobilité. 

Mes équipes sont éga­le­ment mobi­li­sées sur des pro­jets de construc­tion de navires non pol­luants. La France compte encore de belles entre­prises de construc­tion navale, au ser­vice des­quelles VINCI Ener­gies intègre et réa­lise le câblage, l’usine élec­trique voire la pro­pul­sion. Nous sommes idéa­le­ment pla­cés pour tra­vailler sur la décar­bo­na­tion de ces navires. À terme, l’enjeu est de pou­voir rem­pla­cer le fioul lourd par du gaz natu­rel moins pol­luant, puis in fine de l’hydrogène ou de l’ammoniac sans rejets carbonés. 

Dans cette démarche, quels sont vos principaux enjeux ?

Notre enjeu est d’apporter à nos clients une solu­tion glo­bale, clé en main, conçue grâce à l’ensemble de nos exper­tises por­tées par des entre­prises spé­cia­li­sées et for­te­ment recon­nues sur leur sec­teur. Nous pous­sons des offres à forte valeur ajou­tée, notam­ment en termes de mana­ge­ment de pro­jet de grande taille, afin de livrer la per­for­mance atten­due par nos clients. 

En paral­lèle, je l’ai déjà évo­qué, nous avons un impor­tant enjeu humain. Nos besoins en recru­te­ment sont très éle­vés (tech­ni­ciens, mon­teurs, enca­dre­ment…) et c’est pour­quoi nous nouons dif­fé­rents par­te­na­riats avec des écoles d’ingénieurs mais aus­si des orga­nismes de for­ma­tion tech­nique comme les Com­pa­gnons du Devoir par exemple. Au-delà, nous nous enga­geons sur la fémi­ni­sa­tion de notre mana­ge­ment, encore trop mas­cu­lin, afin d’avoir une approche plus inclu­sive à tous les niveaux. Nous pen­sons que la diver­si­té s’inscrit au cœur de la per­for­mance. Il s’agit ain­si de faire évo­luer les men­ta­li­tés et de pro­mou­voir une ouver­ture d’esprit dans notre culture d’entreprise.

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