“En deux ans, nous avons réalisé 90% de notre plan !”

Dossier : Vie des EntreprisesMagazine N°736 Juin 2018
Par Isabelle KOCHER

ENGIE a initié un plan de transformation à 3 ans pour devenir un leader de la transition énergétique. Dites-nous-en plus ?

En 2015, le Groupe avait besoin d’une nou­velle impul­sion stratégique. Cette année-là, nous avons enreg­istré des dépré­ci­a­tions d’actifs très sig­ni­fica­tives de l’ordre de 8,7 mil­liards d’euros.

Nous avons donc décidé d’un grand plan de trans­for­ma­tion sur trois ans, avec pour objec­tif de nous repo­si­tion­ner au cen­tre du jeu d’un monde de l’énergie en pleine révo­lu­tion, là où l’on trou­vera les investisse­ments, la crois­sance, la créa­tion de valeur. 

Nous avons ain­si cédé plusieurs de nos activ­ités comme l’exploration pro­duc­tion ou l’amont GNL, pour un total de près de 15 mil­liards d’euros. En par­al­lèle, nous avons réin­vesti 14,3 mil­liards sur des activ­ités en crois­sance, comme la pro­duc­tion d’électricité bas car­bone ou les solu­tions clients. 

Nous nous étions don­né trois ans. En deux ans, nous avons réal­isé 90 % de notre plan. 

À quelle logique répondait cette transformation ?

Ce qui nous a guidés depuis le départ pour con­stru­ire le pro­jet d’entreprise d’ENGIE, c’est le con­stat d’une demande très forte des pop­u­la­tions, partout dans le monde, pour un autre mod­èle de développe­ment économique. 

Ma con­vic­tion est qu’il est pos­si­ble d’inventer autre chose, sans avoir à choisir entre rentabil­ité et respon­s­abil­ité. C’était une forme de pari, mais nous sommes en train de mon­tr­er que nous avions raison. 

En deux ans, nous avons divisé par plus de 2 nos capac­ités char­bon et nous avons mis en ser­vice, con­stru­it ou rem­porté 6 GW de capac­ités renou­ve­lables additionnelles. 

Désor­mais, 91 % de nos activ­ités sont bas car­bone. Dans le même temps, nous avons renoué avec la crois­sance : nos activ­ités crois­sent de 5 % par an ! 

Aujourd’hui, où en est le groupe ? Quelles sont les principales initiatives qui ont été mises en place ?

ENGIE est d’abord un groupe qui aide ses clients à amélior­er leur usage de l’énergie et à bâtir un meilleur cadre de vie. C’est notre pre­mier méti­er et il est en train de pren­dre une place considérable. 

Nous sommes devenus lead­ers dans les ser­vices busi­ness-to-busi­ness dans de nom­breux pays. ENGIE est égale­ment devenu le leader mon­di­al des réseaux de froid dans le monde. Nous dévelop­pons des offres pour les smart homes, les smart cities, etc. 

Notre deux­ième méti­er est de pro­duire et de dis­tribuer une énergie tou­jours plus pro­pre. Les éner­gies renou­ve­lables représen­tent désor­mais 23 % de notre porte­feuille de capac­ité de pro­duc­tion, alors qu’elles n’en représen­taient que 18 % en 2015. 

Le gaz, énergie de tran­si­tion, con­serve toute sa place dans nos activ­ités, d’autant plus que nous tra­vail­lons active­ment à son verdisse­ment avec l’objectif d’atteindre 100 % de gaz renou­ve­lable injec­té en France d’ici 2050. 

Qu’en est-il des prochaines étapes ?

Nous avons déjà com­mencé à pré­par­er la suite. Rester en prise avec les enjeux de notre temps implique de réalis­er régulière­ment un exer­ci­ce de pro­jec­tion, de tra­vailler sur plusieurs hori­zons de temps à la fois. 

C’est pourquoi nous avons décidé d’investir dans des tech­nolo­gies qui devien­dront matures à moyen ou long terme comme l’hydrogène, les com­mu­nautés d’énergie ou la mobil­ité électrique. 

Autant de briques d’un futur où tous les usages de l’énergie : mobil­ité, élec­tric­ité, chauffage, éclairage seront totale­ment décarbonés. 

Nous avons aus­si fait le pari du dig­i­tal, pour tir­er le plein poten­tiel de don­nées qui con­stituent l’or noir du XXIe siè­cle. Nous avons bâti notre usine à logi­ciels. Coder nous-mêmes est indis­pens­able afin d’être capa­bles d’extraire pour nos clients la valeur des vastes quan­tités de don­nées qui sont produites.

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