Écologie, la fin

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°682 Février 2013Par : Christian GERONDEAU (57)Rédacteur : Pierre POMMELLET (58)Editeur : Éditions du Toucan – 2012 - 25, rue du général Foy, 75008 Paris.

Paru quelques semaines avant le sec­ond Som­met mon­di­al de Rio de juin 2012 dont cha­cun a pu con­stater l’échec, le nou­veau livre de Chris­t­ian Geron­deau porte un titre prémonitoire.

Il mon­tre pourquoi le pre­mier Som­met de Rio, en 1992, ne pou­vait débouch­er que sur peu de chose, car il était fondé sur trois hypothès­es qui se sont avérées inexactes.

Couverture du livre de Christian Gerondeau (57) ; ÉCOLOGIE, LA FINLa pre­mière aurait voulu que le cli­mat dépende des activ­ités humaines et notam­ment des émis­sions de CO2 engen­drées par le recours aux hydro­car­bu­res. Or, vingt ans plus tard, il faut se ren­dre à l’évidence. Comme le mon­tre l’un des graphiques très par­lants du livre de Chris­t­ian Geron­deau, les satel­lites d’observation ont relevé que la tem­péra­ture moyenne du globe a cessé de s’accroître depuis quinze ans, alors que jamais la con­cen­tra­tion de CO2 dans l’atmosphère n’a été aus­si élevée !

La deux­ième erreur du pre­mier Som­met de Rio a été de croire pos­si­ble la maîtrise des émis­sions plané­taires de CO2. L’objectif était de les réduire de moitié. Or elles sont passées depuis 1992 de 21 à 33 mil­liards de tonnes par an. Avec 12% du total mon­di­al, les fortes dépens­es aux­quelles con­sent l’Europe n’ont d’influence que marginale.

L’impossible « tran­si­tion énergé­tique » con­stitue enfin la troisième illu­sion. Pour fonc­tion­ner, toute économie a besoin de sources d’énergies per­ma­nentes et fiables. Or, dans un pays comme le nôtre, les éoli­ennes ne pro­duisent annuelle­ment qu’à 22 % de leur capac­ité théorique et les pan­neaux pho­to­voltaïques qu’à 12%! Que fait-on quand il n’y a pas suff­isam­ment de vent ou de soleil, c’est-à-dire l’essentiel du temps ?

L’un des mérites de ce livre est de mon­tr­er com­ment cette « reli­gion verte » a été imag­inée et mise en oeu­vre par une poignée de per­son­nes – un Sué­dois, un Cana­di­en et un Améri­cain – qui ont réus­si, avec, il faut le dire, un cer­tain génie de la com­mu­ni­ca­tion à faire pass­er ce qui n’était que leur intime con­vic­tion pour des vérités sci­en­tifiques et à dis­qual­i­fi­er tous ceux qui les contestaient.

En défini­tive, le titre un peu provo­ca­teur du livre de Chris­t­ian Geron­deau n’annonce pas la fin de l’écologie en tant que véri­ta­ble sci­ence de l’équilibre durable entre notre société et les ressources néces­saire­ment lim­itées de la planète, mais celle d’une util­i­sa­tion dog­ma­tique de cette grande idée, au ser­vice d’intérêts obscurs et d’une vision sys­té­ma­tique­ment pes­simiste du monde contemporain.

Commentaire

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Guel­lec jacquesrépondre
18 février 2013 à 11 h 06 min

L’é­colo­gie est en effet le
L’é­colo­gie est en effet le lieu de tous les men­songes et ils sont bien partagés.salutations à pierre pom.

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