Livre : ÉCOLE FRANÇAISE DE LA FINANCE MYTHE OU RÉALITÉ ? Ouvrage collectif

École française de la finance

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°722 Février 2017Par : un ouvrage collectif sous la direction de Denise Flouzat-Osmont d’Amilly et Pierre-Henri Cassou (66)Rédacteur : François Xavier MARTIN (63)Editeur : RB Édition – 2016 – et RB e-Librairie, Tél. : 01 48 00 54 09.

Cet ouvrage regroupe les arti­cles d’une trentaine d’auteurs (uni­ver­si­taires, respon­s­ables d’entreprises du secteur financier, hauts fonc­tion­naires, etc.)– dont cinq de nos cama­rades – se posant la ques­tion de l’existence d’une véri­ta­ble « École française de la finance ». 

Or depuis 1815 la France, n’étant plus une puis­sance dom­i­nante, n’est pas en mesure d’exercer, dans un tel domaine, un quel­conque ascen­dant sur le reste du monde, mais tout au plus d’apporter une éventuelle con­tri­bu­tion orig­i­nale et con­struc­tive à des théories venues d’ailleurs.

L’analyse de la sit­u­a­tion française est effec­tuée à l’aune de qua­tre grandes ques­tions, deux rel­a­tives aux con­cepts et deux à l’observation du fonc­tion­nement réel du secteur financier français. Existe-t-il en France un courant de pen­sée orig­i­nal, une tra­di­tion de respon­s­abil­ité et d’éthique, des pra­tiques dis­tinc­tives, un mod­èle spé­ci­fique d’organisation ?

Sur les deux pre­miers thèmes, les auteurs met­tent en avant l’importance des math­é­ma­tiques pour les écon­o­mistes français, et le rôle par­ti­c­uli­er qu’y jouent les ingénieurs. Une con­séquence est qu’à la dif­férence des écon­o­mistes anglo-sax­ons les Français et plus générale­ment les Européens con­ti­nen­taux s’intéressent aux théories économiques non-brown­i­ennes issues des travaux de notre cama­rade Mendel­brot, inven­teur des fractales. 

On retrou­ve la même oppo­si­tion sur le plan juridique entre les ten­ants d’une com­mon law essen­tielle­ment basée sur la jurispru­dence et ceux d’un sys­tème romano-ger­manique plus cod­i­fié. Enfin sur le plan éthique, les Anglo-Sax­ons sont plutôt par­ti­sans de l’autorégulation, alors que les Français esti­ment qu’elle doit être com­plétée par une solide réglementation. 

Le traite­ment des deux autres thèmes con­siste en une revue des pra­tiques français­es dans un cer­tain nom­bre de domaines : sys­tème de retraites, finance­ment des ménages, du loge­ment, de l’investissement, des équipements col­lec­tifs, poli­tiques publiques, organ­i­sa­tion du sys­tème ban­caire, rôle des secteurs pub­lic et mutu­al­iste, comptabilité. 

Comme l’indique Michel Pébereau dans son intro­duc­tion, il est clair que cet ouvrage n’est qu’une pre­mière approche qui devra être appro­fondie « pour mieux cern­er les spé­ci­ficités » français­es et « com­par­er nos con­cep­tions et nos pra­tiques à celles des prin­ci­paux pays proches du nôtre, notam­ment ceux de la zone euro ».

Poster un commentaire