Du bon usage des commémorations

Dossier : ÉditorialMagazine N°668 Octobre 2011

Chaque année, les ser­vices du min­istère de la Cul­ture étab­lis­sent une liste d’une cinquan­taine de per­son­nages ou d’événe­ments qu’ils esti­ment, à l’oc­ca­sion d’un anniver­saire, dignes de béné­fici­er de célébra­tions nationales d’un éclat par­ti­c­uli­er. La cuvée 2011 est par­ti­c­ulière­ment digne d’ex­a­m­en puisqu’elle com­prend qua­tre poly­tech­ni­ciens, André Dewavrin (dit le colonel Passy, X 1932, né en 1911), Urbain Le Ver­ri­er (X 1831, né en 1811), Louis Vicat (X 1804, décédé en 1861), et Hen­ri Vic­ar­i­ot (X 1930), prin­ci­pal auteur de l’aéro­port d’Or­ly-Sud inau­guré en 1961.

Christian MARBACH Ecole polytechnique 1956

La Jaune et la Rouge a souhaité, à leur pro­pos, met­tre autant l’ac­cent sur les leçons que l’on pou­vait tir­er de leur vie et les pro­longe­ments de leur action que sur les beautés pour­tant remar­quables de leurs biogra­phies. L’évo­ca­tion de Louis Vicat nous con­duira à traiter des dernières évo­lu­tions tech­niques des ciments et bétons. L’hom­mage au colonel Passy, un des tout pre­miers com­pagnons du général de Gaulle à Lon­dres, nous rap­pelle l’épopée des trente-trois poly­tech­ni­ciens nom­més Com­pagnons de la Libéra­tion et nous donne l’oc­ca­sion de lire, dans ce numéro, le beau texte du dernier d’en­tre eux encore par­mi nous, Éti­enne Schlum­berg­er, sur l’e­sprit de la Résis­tance. La car­rière d’Ur­bain Le Ver­ri­er, décou­vreur de Nep­tune, est rap­pelée ailleurs.

Qua­tre des­tins et qua­tre types de car­rières poly­tech­ni­ci­ennes. Le sci­en­tifique, Le Ver­ri­er, capa­ble de se met­tre très jeune au niveau des meilleurs de sa dis­ci­pline avant de faire béné­fici­er sa com­mu­nauté de nou­velles per­cées. Le fonc­tion­naire de corps d’É­tat, Vic­ar­i­ot, amené un jour à pren­dre la respon­s­abil­ité d’un grand chantier pub­lic et à le gér­er avec un pro­fes­sion­nal­isme digne des meilleurs chefs d’en­tre­prise. L’in­ven­teur, Vicat, sachant tir­er par­ti de ses fonc­tions et de ses com­pé­tences pour décou­vrir de nou­veaux matéri­aux, et qui aura la joie de voir son fils, X lui aus­si, créer une entre­prise éponyme tou­jours active. Et l’of­fici­er enfin, Dewavrin, refu­sant en 1940 la défaite, et met­tant ses capac­ités d’or­gan­i­sa­tion comme sa volon­té inde­struc­tible et son courage physique au ser­vice d’une loy­auté supérieure. Oui, qua­tre par­cours d’ex­cep­tion, illus­trant à la fois ce que peu­vent être les valeurs poly­tech­ni­ci­ennes et la grande lib­erté offerte aux X pour les utilis­er de leur mieux au ser­vice du pays.

Commentaire

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Delan­noy Georges L.répondre
3 octobre 2011 à 23 h 43 min

Un ingénieur des Mines dis­parait.
J’ai le regret de vous informer du décès de Georges Edouard Delan­noy, ancien élève de l’Ecole Poly­tech­nique (X42), ingénieur (“du fond” et “du jour”) des mines d’Alès (47–64), directeur com­mer­cial des HBL (64–68), directeur du CERCHAR (68–81), directeur des Houil­lères du Bassin de Cen­tre-Midi 81–85, en son domi­cile parisien le 19.09.2001. Par son atti­tude exem­plaire et son action effi­cace, il con­sacra toute sa vie à la pro­mo­tion de son école et à l’avenir des métiers des mines. GLD scripsit.

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