Démystifier, maîtriser et rendre utile l’intelligence artificielle

Dossier : L'intelligence artificielleMagazine N°733 Mars 2018
Par Alexandra DUTHEILLET de LAMOTHE

L’in­tel­li­gence arti­fi­cielle est déjà autour de nous et ne va ces­ser d’in­duire de pro­fonds chan­ge­ments dans notre vie quo­ti­dienne. S’il est impro­bable qu’une machine intel­li­gente puisse détrô­ner l’être humain, il faut néan­moins que son déve­lop­pe­ment soit enca­dré et maî­tri­sé au pro­fit du plus grand nombre. 

En jan­vier 2015, Ste­phen Haw­king et 700 autres cher­cheurs et scien­ti­fiques de pre­mier plan, dif­fi­ci­le­ment soup­çon­nables d’être réti­cents face aux inno­va­tions scien­ti­fiques, ont signé une lettre pour mettre en garde contre les dan­gers poten­tiels de l’intelligence artificielle. 

Cepen­dant, un très grand nombre de scien­ti­fiques d’envergure com­pa­rable consi­dèrent que le risque de voir émer­ger une machine intel­li­gente, qui pour­rait détrô­ner voire mena­cer l’être humain, relève du pur fantasme. 

Alors, qui croire ? 

“ Une intelligence artificielle qui serve le plus grand nombre ”

Si les risques d’un scé­na­rio à la Ter­mi­na­tor semblent encore très éloi­gnés, voire fan­tai­sistes, les chan­ge­ments pro­fonds induits par cette intel­li­gence arti­fi­cielle sont à prendre très au sérieux et nous ne fai­sons que com­men­cer à mesu­rer leur impact sur l’organisation du tra­vail, le rap­port de force entre start-up et grandes entre­prises, la maî­trise des don­nées pri­vées, etc. 

Il faut écou­ter ces aver­tis­se­ments avec beau­coup d’attention, mais il serait vain de se lamen­ter sur ces bou­le­ver­se­ments déjà pré­sents ou immi­nents puisque nul ne pour­ra réfré­ner l’immense appé­tit des entre­prises notam­ment amé­ri­caines et chi­noises pour la recherche sur ces sujets. 

L’enjeu désor­mais est de s’assurer que cette intel­li­gence arti­fi­cielle soit « maî­tri­sée, utile et démys­ti­fiée » pour reprendre les objec­tifs du rap­port de l’Office par­le­men­taire d’évaluation des choix scien­ti­fiques et tech­no­lo­giques (OPECST) adop­té en mars 2017. 

En effet, si l’intelligence arti­fi­cielle peut conduire à une troi­sième guerre mon­diale (selon Elon Musk) ou à sup­pri­mer des mil­lions d’emplois, elle peut aus­si éra­di­quer cer­taines mala­dies ou gran­de­ment faci­li­ter la vie de per­sonnes âgées ou han­di­ca­pées, per­mettre à tous de pro­fi­ter de ce tra­vail gra­tuit pour avoir plus de loi­sirs ou de temps en famille, etc. 

Dans cette course à une intel­li­gence arti­fi­cielle qui serve le plus grand nombre et ne soit pas détour­née au pro­fit exclu­sif de quelques entre­prises, la France et l’Europe ont des atouts, notam­ment grâce à la for­ma­tion de leurs cher­cheurs et à une sen­si­bi­li­té impor­tante aux enjeux éthiques et de régulation. 

Il s’agit en effet de ne pas deve­nir une « colo­nie numé­rique des GAFAs » en expor­tant nos cer­veaux et impor­tant des pro­duits finis d’IA. Heu­reu­se­ment, comme le dit Cédric Vil­la­ni : « Si vous met­tez ensemble toutes les com­pé­tences sur les ques­tions de recherche en high­tech de toute l’Europe réunie, per­sonne ne peut rivaliser. » 

Ingé­nieurs de tous les pays (euro­péens), unissez-vous ! 

Commentaire

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sau­viatrépondre
13 mars 2018 à 10 h 54 min

Contri­bu­tion à la démystification

Je recom­mande de regar­der la vidéo sui­vante, elle fait réfléchir : 

https://futureoflife.org/2017/11/14/ai-researchers-create-video-call-autonomous-weapons-ban-un/

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