École nationale des ponts et chaussées.

Construire les mondes de demain

Dossier : Dossier FFEMagazine N°719 Novembre 2016
Par Armel de la BOURDONNAYE (83)

Être étudiant ingénieur aujourd’hui est différent de ce que cela pouvait représenter il y a une dizaine d’années. Qu’est-ce qui a changé ?

Le monde extérieur a changé. Les ques­tions d’énergie, de cli­mat, de développe­ment durable, qui exis­taient déjà, sont dev­enues plus prég­nantes dans le cadre de la tran­si­tion énergé­tique et écologique. 

À cela s’ajoute la trans­for­ma­tion dig­i­tale de la société et l’avènement du monde des Big Data. 

Ces change­ments se retrou­vent aus­si dans le con­tenu de la for­ma­tion : on par­le plus d’énergie, de développe­ment durable, d’outils dig­i­taux et numériques. En par­al­lèle, nous souhaitons don­ner à nos étu­di­ants une plus grande autonomie. 

En effet, parce que nous ne savons pas quels seront les métiers de demain, nous devons leur don­ner la capac­ité d’apprendre à appren­dre et de se for­mer de manière autonome. 

Le monde de l’enseignement supérieur est dans une logique de mon­di­al­i­sa­tion amor­cée il y une quin­zaine d’années et qui s’accélère aujourd’hui avec des prob­lé­ma­tiques de com­péti­tion, de vis­i­bil­ité et de capac­ité à attir­er les meilleurs étu­di­ants et chercheurs. 

Par ailleurs l’entrepreneuriat est devenu une valeur gran­dis­sante pour de plus en plus de jeunes qui se pro­jet­tent moins sys­té­ma­tique­ment dans les admin­is­tra­tions ou au sein d’une grande entreprise. 

Comment intégrez-vous l’aspect digital aux formations proposées par l’École ?

Nous restons dans la logique où nous for­mons des ingénieurs qui doivent avoir une vision glob­ale plutôt que des tech­ni­ciens très poin­tus sur un out­il pré­cis ou une méthode donnée. 

Le numérique inter­vient donc à 3 niveaux : 

  • Les métiers : les plans papi­er pour un ouvrage d’art ou un immeu­ble ont lais­sé la place à la maque­tte et la mod­éli­sa­tion numériques. Nous ne leur deman­dons pas d’être des spé­cial­istes mais d’être à l’aise avec l’utilisation de la chaîne numérique de mod­éli­sa­tion et de cal­cul pour réalis­er des pro­jets en bâti­ments, en infra­struc­tures, sur des sys­tèmes tech­niques ou dans les territoires…
     
  • Le Big Data et le monde de la don­née : l’accès à la don­née a changé l’économie. Le Big Data et l’abondance des don­nées col­lec­tées ont pro­fondé­ment trans­for­mé les métiers et les busi­ness models.
     
  • Le monde de la for­ma­tion : aujourd’hui, nous avons accès à de la for­ma­tion à dis­tance, des MOOCs, des seri­ous games et des out­ils qui per­me­t­tent de pro­pos­er du col­lab­o­ratif à dis­tance. Nous met­tons en place ces nou­veaux modes de for­ma­tions dans dif­férentes logiques : faire du rat­tra­page, éviter le redou­ble­ment, gér­er des publics plus hétérogènes, tra­vailler en équipe avec des étu­di­ants d’autres étab­lisse­ments, ailleurs dans le monde… 

Quelques mots sur le plan stratégique de l’École « Construire Les Mondes de Demain » ?

Notre plan stratégique s’appuie sur les évo­lu­tions du monde et vise à nous posi­tion­ner comme le leader dans les champs de l’aménagement, des infra­struc­tures et des ser­vices à la ville et à l’environnement.

Dans le cadre de la tran­si­tion énergé­tique et écologique, il y a des besoins extrême­ment forts qui ne sont pas encore cou­verts : la moitié de la pop­u­la­tion de la planète n’est pas cor­recte­ment urban­isée, soit plus de 3 mil­liards de per­son­nes d’ici 2050. 

Nous souhaitons propulser les jeunes ingénieurs dans cet avenir afin qu’ils puis­sent ren­dre de vrais ser­vices à l’humanité.

Pour con­tribuer à cet effort glob­al, nous avons iden­ti­fié qua­tre grands défis : la com­préhen­sion des sys­tèmes ville et mobil­ités, l’industrie du futur, les ques­tions d’économie, d’usages et de société, la ges­tion des risques, ressources et des milieux. 

Et en par­al­lèle, nous souhaitons ancr­er notre vis­i­bil­ité académique sur trois piliers : 

  • sur le génie civ­il, envi­ron­nemen­tal, les trans­ports et l’aménagement ;
  • l’économie et la finance et le génie industriel ; 
  • les math­é­ma­tiques, l’informatique, le génie mécanique et les matériaux. 

Sur le plan inter­na­tion­al, nous souhaitons ren­forcer notre vis­i­bil­ité sur ces ques­tions notam­ment en Chine, en Afrique fran­coph­o­ne à tra­vers le Maroc, en Amérique du Sud à tra­vers le Brésil ; puis en Afrique anglo­phone et en Inde. 

Nous visons une crois­sance de 50 % dans les 10 années à venir. 


© S. Ghabezloo/École des Ponts ParisTech

L’École des Ponts ParisTech a des liens historiques avec Polytechnique. Comment cette relation va-t-elle évoluer ?

Nous con­sid­érons Poly­tech­nique comme un de nos très grands parte­naires dans la for­ma­tion des ingénieurs. 

Nous souhaitons con­tin­uer à accueil­lir des Poly­tech­ni­ciens qui veu­lent ter­min­er leur for­ma­tion dans les domaines du génie civ­il et envi­ron­nemen­tal, des trans­ports et de l’aménagement, de l’économie et de la finance, du génie indus­triel, des math­é­ma­tiques appliquées ou de l’informatique, du génie mécanique et des matériaux. 

Nous avons avec la direc­tion de l’École poly­tech­nique des échanges et des dis­cus­sions très pos­i­tives sur la con­sti­tu­tion de mas­ters inter­na­tionaux et de for­ma­tions des­tinées à l’international.

L’aspect insti­tu­tion­nel et une éventuelle par­tic­i­pa­tion à une alliance restent des ques­tions ouvertes, dans le cadre des poli­tiques con­duites par l’État.

Quelles sont les autres perspectives de développement sur lesquelles vous travaillez ?

Nous voulons faire en sorte que l’École sur son site de Marne-la-Val­lée devi­enne, aux côtés de ses parte­naires, un leader dans le domaine de l’ingénierie de la ville et de l’environnement.

CHIFFRES CLÉS

  • 824 élèves en formation d’ingénieur (dont 1/3 d’élèves étrangers) sur près de 2 000 élèves
  • Le corps enseignant : 1 260 enseignants extérieurs, 70 professeurs, 180 responsables de modules pour la formation d’ingénieur et 170 pour les formations spécialisées
  • 380 chercheurs et enseignants chercheurs, 532 doctorants
  • Des ressources contractuelles pour la recherche de 8,058 M€
  • Un budget de 40 M€
  • Un salaire de sortie pour les ingénieurs en premier emploi de 43,9 K€ et 49 K€ avec primes et gratifications.

Nous voulons nous insér­er dans tout ce qui a trait à la for­ma­tion d’excellence dans la région de l’Île-de-France tout en dévelop­pant des parte­nar­i­ats stratégiques à l’international comme ce que nous faisons avec l’Université de Colum­bia à New York ou de Chica­go, ou avec l’Université de Tokyo pour l’ingénierie.

Et pour conclure ?Encart droit jaune

Je souhaite que les Poly­tech­ni­ciens, aus­si bien les anciens que les élèves, con­tin­u­ent à porter de l’intérêt aux sujets que nous traitons. 

Con­crète­ment, nous voulons accom­pa­g­n­er la com­mu­nauté inter­na­tionale dans sa tran­si­tion énergé­tique et écologique dans le domaine de la ville et de l’environnement afin de per­me­t­tre à l’ensemble de la pop­u­la­tion mon­di­ale de vivre dans des villes de bonne qual­ité et durables. 

N’hésitez donc pas à nous rejoin­dre pour par­ticiper à cet effort !

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