Confessions d’une mangeuse d’âmes

Confessions d’une mangeuse d’âmes

Dossier : Arts, lettres et sciencesMagazine N°795 Mai 2024Par : Jean-Paul Nicolaï (X80)Rédacteur : Charles-Henri Pin (X56)Editeur : Éditions Lazare et Capucine, avril 2024

Le titre du livre se réfère à une cou­tume d’une tri­bu du Bur­ki­na Faso décrite entre autres dans Le Monde du 15.11.97. À la suite d’un décès inat­ten­du, la dépouille du défunt était por­tée en pro­ces­sion devant les cases jusqu’à ce qu’elle arrive devant celle que l’esprit (Sein­go) leur indi­quait. Le cou­pable ain­si dési­gné, de pré­fé­rence une femme, était exclu du vil­lage. Une orga­ni­sa­tion spé­ciale avait été créée pour accueillir les « man­geuses d’âmes », ain­si désignées.

Une femme de 53 ans, Lucille Don­na­dieu, en cure dans un asile d’aliénés depuis quinze ans, raconte l’enquête menée par un poli­cier, Mar­tin Georges Hali­fax, sur la mort du psy­chiatre mai­son, le doc­teur Murat. Elle se sent cou­pable de sa mort et revient sur sa vie anté­rieure, au cours de laquelle elle est per­sua­dée d’avoir cau­sé le décès d’une dizaine de per­sonnes. Le plus sou­vent en sus­ci­tant une jalou­sie meurtrière.

Par exemple, après avoir séduit sa direc­trice par la qua­li­té de son tra­vail scien­ti­fique puis par ses apti­tudes à des rela­tions sexuelles, elle fait le néces­saire pour que le mari les découvre au lit : il tue son épouse puis se suicide.

Ces récits alternent avec le dérou­le­ment de l’enquête.

Le style est léger, plein d’imprévu, ce qui rend le récit très agréable à lire, un extrait : « J’affectionnais en par­ti­cu­lier les buf­fets de gare, là où l’on parle sans détour parce que l’on sait que le train qu’on attend nous déli­vre­ra d’une inti­mi­té nou­vel­le­ment appa­rue. Bref, que le sex-appeal dépen­dait davan­tage d’une ques­tion men­tale que physique. »

C’est donc en bonne com­pa­gnie que l’on atteint la réso­lu­tion du mys­tère de la mort du doc­teur Murat. 

Poster un commentaire