Chine : la réforme autoritaire Jiang Zemin et Zhu Rongji

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°572 Février 2002Par : Henri EYRAUDRédacteur : Alexandre ADLER

En s’attachant au réc­it par­al­lèle des deux vies entre­croisées de Jiang Zemin et de Zhu Rongji, Hen­ri Eyraud a ren­du un émi­nent ser­vice à la com­préhen­sion du des­tin de la Chine. Il n’en est pas d’ailleurs à son coup d’essai : le général Eyraud a pris la suite de nos grands sino­logues de for­ma­tion mil­i­taire, Chas­sin puis Jacques Guiller­maz, et son éru­di­tion pré­cise comme son juge­ment tou­jours sobre mais jamais dis­simulé sont rarement en défaut…

Con­nais­sant par­faite­ment la Chine offi­cielle et mil­i­taire, il n’en est pas moins sen­si­ble, comme le mon­tre ce livre, aux boule­verse­ments for­mi­da­bles de la société, et son ouvrage peut se lire aus­si comme la chronique de la mon­tée en puis­sance d’une ville, Shang­hai, et d’un mod­èle de développe­ment, le cap­i­tal­isme autoritaire.

Que sor­ti­ra-t-il de cette phase de mod­erni­sa­tion accélérée mais souf­frante ? Un début de démoc­ra­tie, pop­uleuse et décen­tral­isée comme en Inde, hési­tante comme en Russie, ou encore un régime mixte dom­iné par des cliques régionales et mil­i­taires comme le Japon impér­i­al des années 1929–1939 ?

À ces ques­tions, dont cer­taines sont par­faite­ment angois­santes pour notre avenir à court terme, Hen­ri Eyraud ne répond pas en clô­tu­rant le débat, mais au con­traire en l’élargissant. Et en par­fait imi­ta­teur de la lit­téra­ture clas­sique chi­noise, il préfère le por­trait moral de deux indi­vidus aux général­i­sa­tions trop hâtives ou emphatiques.

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