Vue du CEA-Leti,

CEA-Leti : des partenariats forts pour des applications concrètes et industrielles

Dossier : Dossier FFEMagazine N°714 Avril 2016
Par Ludovic POUPINET

Quelques mots pour nous présenter le CEA-Leti ?

Le CEA-Leti est un des trois insti­tuts de recherche de la direc­tion de la recherche tech­nologique du CEA (CEATECH). Il est en charge des micro-nano tech­nolo­gies et de leur mise en œuvre dans les sys­tèmes des­tinés à un large pan­el d’applications (l’industrie, la san­té, le spa­tial, la sécu­rité, la défense, le grand pub­lic, l’imagerie, la microélectronique).


Vue du CEA-Leti, cam­pus Minatec. © Jayet_CEA

Le Leti regroupe 1 700 per­son­nes dans 6 départe­ments : microélec­tron­ique, optique et pho­tonique, san­té, sys­tèmes, con­cep­tion et archi­tec­ture élec­tron­ique et enfin un départe­ment plus par­ti­c­ulière­ment en charge du fonc­tion­nement de notre salle blanche.

Le bud­get annuel du Leti s’élève à env­i­ron 300M€.

Qu’en est-il du domaine de l’optique et de la photonique ?

Le départe­ment d’optique et pho­tonique réalise la plus grande par­tie des travaux du Leti dans le domaine de l’optique et de la pho­tonique. Le départe­ment regroupe 300 ingénieurs-chercheurs, tech­ni­ciens et doc­tor­ants et dis­pose d’un bud­get de 55M€ dont 50 provi­en­nent de recettes externes (pro­jets indus­triels ou institutionnels).

Nous avons deux secteurs d’activité principaux :

  • L’imagerie : des­tinée à des appli­ca­tions grand pub­lic, indus­trielles, mil­i­taires et spa­tiales, du vis­i­ble à l’infrarouge loin­tain et au terahertz.
    Nous dévelop­pons des tech­nolo­gies, des com­posants et imageurs, qui sont inté­grés dans des caméras, notam­ment par nos parte­naires industriels.
  • Les com­posants optiques et pho­toniques : nous tra­vail­lons sur les com­posants pour l’éclairage, en inno­vant sur les tech­nolo­gies de LEDs, sur les com­posants et sys­tème d’affichage, notam­ment pour la réal­ité aug­men­tée, sur les cap­teurs optiques pour la détec­tion et l’analyse de gaz et de liq­uide et, enfin, sur la pho­tonique inté­grée pour les appli­ca­tions de com­mu­ni­ca­tion de don­nées dites Télé­com et Datacom.

Le départe­ment existe depuis le début des années 80 et dis­pose d’un fort cap­i­tal tech­nologique, tech­nique, humain et sci­en­tifique. Nous déposons 60 à 70 brevets par an.

Quelles sont vos principales particularités ?

Elles sont nom­breuses, mais les plus sig­ni­fica­tives sont :

  • L’accès à des équipements tech­nologiques proches de ceux util­isés par les indus­triels pour faciliter et opti­miser les trans­ferts industriels ;
  • Des salles blanch­es opérées par des spé­cial­istes des dif­férentes tech­nolo­gies. Seule une dizaine d’instituts à tra­vers le monde dis­pose de moyens similaires ;
  • Un fort cap­i­tal humain, tech­nologique et sci­en­tifique : le Leti a vu le jour en 1967 alors que le départe­ment optique et pho­tonique a été créé à la fin des années 70. Nous dis­posons d’expertises et de com­pé­tences per­ti­nentes et pointues dans les domaines sur lesquels nous nous concentrons ;
  • Des inter­ac­tions indus­trielles con­stantes et fortes, en par­ti­c­uli­er grâce aux lab­o­ra­toires communs.

Comment s’articule votre collaboration avec les entreprises dans ces domaines ?

Le cœur de nos activ­ités est la minia­tur­i­sa­tion et l’intégration de com­posants optiques et photoniques.

“ NOUS ACCOMPAGNONS NOS PARTENAIRES INDUSTRIELS DANS LEUR DÉVELOPPEMENT ET LA CRÉATION OU L’AMÉLIORATION DE PRODUITS. ”

Au tra­vers de pro­jets bilatéraux ciblés, nous accom­pa­gnons nos parte­naires indus­triels dans leur développe­ment et la créa­tion, ou l’amélioration, de leurs pro­duits. Grâce à la var­iété des sujets que nous adres­sons au Leti ou au sein du départe­ment, nous sommes égale­ment force de proposition.

Ain­si, les pro­jets, défi­nis avec les indus­triels en se bas­ant sur nos savoir-faire, et feuilles de route sont spé­ci­fiques à chaque parte­naire et per­me­t­tent de répon­dre voire anticiper les besoins de nos parte­naires. Notre mis­sion est d’industrialiser nos développe­ments pour créer de l’activité économique donc des emplois.

Quand nos analy­ses en démon­trent l’opportunité applica­tive et tech­nologique, nous n’hésitons pas à créer des start-ups. Pour chaque tech­nolo­gie que nous dévelop­pons, nous nous efforçons de met­tre en place un écosys­tème com­plet afin d’optimiser la chaîne de valeur.

Quelles sont les innovations sur lesquelles vous travaillez actuellement ?

Ces inno­va­tions sont nom­breuses et var­iées. Nous tra­vail­lons actuelle­ment sur une cam­era ter­a­hertz pour le con­trôle indus­triel et la san­té. C’est un marché en pleine expansion.

Miniaturisation et intégration d’un composant photonique
Minia­tur­i­sa­tion et inté­gra­tion d’un com­posant pho­tonique pour les com­mu­ni­ca­tions de données.
© Guilly_CEA

À notre niveau, nous essayons de trou­ver les bonnes appli­ca­tions afin de voir com­ment utilis­er nos com­posants ou bien com­ment en dévelop­per de nou­veaux. Nous sommes d’ailleurs en train de con­stru­ire des parte­nar­i­ats pour dévelop­per cette nou­velle activité.

Nous tra­vail­lons aus­si sur les microécrans pour la réal­ité aug­men­tée dans le but de dévelop­per des lunettes com­plète­ment trans­par­entes, plus dis­crètes et dotées de la capac­ité d’afficher les appli­ca­tions numériques sur l’intégralité de champ visuel.

D’autres inno­va­tions sur lesquelles nous nous pen­chons recoupent les dif­férents types d’imageurs pour la recon­nais­sance de gestes, l’imagerie 3D, la voiture autonome, mais aus­si l’intégration de l’optique au cœur des com­posants élec­tron­iques pour la com­mu­ni­ca­tion de don­nées ou encore les LEDs « intel­li­gentes » bas coût et les cap­teurs optiques pour l’analyse de l’environnement, la san­té ou l’automobile.

Qu’en est-il des enjeux auxquels vous êtes confrontés et les axes de développement qui en découlent ?

L’enjeu glob­al est de répon­dre aux besoins des indus­triels grâce à une bonne con­nais­sance des appli­ca­tions, des enjeux socié­taux et des marchés pour pou­voir anticiper leurs deman­des en leur offrant des tech­nolo­gies dont les con­cepts sont déjà prou­vés pour les men­er ensuite, en col­lab­o­ra­tion, au bon niveau de matu­rité pour une pro­duc­tion indus­trielle ultérieure.

Nous devons soutenir nos parte­naires dans ce con­texte de forte com­péti­tion inter­na­tionale en veil­lant à notre ressource­ment et au renou­velle­ment per­ma­nent de notre offre tech­nologique, matéri­au, com­posant, cir­cuit ou système.

Pour y par­venir, nous devons con­stituer, pour chaque thé­ma­tique, un réseau de parte­naires indus­triels et académiques de con­fi­ance, afin de men­er à bien les développe­ments prévus dans nos feuilles de route.

Avez-vous une actualité particulière à venir ?

Les activ­ités du départe­ment, actuelle­ment abritées dans dif­férents bâti­ments, vont être regroupées en 2017 dans un lieu unique rassem­blant toutes les thé­ma­tiques et tous les métiers du départe­ment : matéri­au, mod­éli­sa­tion, sim­u­la­tion, con­cep­tion, fab­ri­ca­tion, pack­ag­ing et caractérisation.

Au cœur d’un envi­ron­nement proche com­por­tant des salles blanch­es MEMS et microélec­tron­ique, une plate­forme de nano-car­ac­téri­sa­tion, des équipes d’intégration sys­tème et de con­cep­tion élec­tron­ique ou même une struc­ture comme Cli­natec pour la san­té, notre départe­ment va devenir un out­il excep­tion­nel et unique en France et en Europe dans le domaine de la minia­tur­i­sa­tion et l’intégration de com­posants optoélectroniques.

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