La place vitale du Risk Management dans un univers de risques désormais systémiques

Dossier : Dossier FFE Hors SérieMagazine N°715 Mai 2016
Par Brigitte BOUQUOT (X76)

Chers cama­rades,
En tant que Poly­tech­ni­cienne et Pré­si­dente de l’AMRAE1, l’Association des Risk Mana­gers, je suis heu­reuse d’introduire cette publi­ca­tion qui offre un éclai­rage sur la diver­si­té des métiers du Risque et des Assurances.

Encore mal connus de notre com­mu­nau­té d’Ingénieurs, ils sont sou­vent per­çus comme de simples fonc­tions d’expertise, c’est-à-dire loin des sphères du mana­ge­ment et de la prise de déci­sion stratégique.

Maî­trise des risques de cré­dit, bonne ges­tion des conten­tieux – fré­quents en finan­ce­ment des risques – iden­ti­fi­ca­tion et mobi­li­sa­tion des bons experts en pré­ven­tion des risques ou en sinistres, capa­ci­té à offrir des solu­tions inno­vantes d’assurance : la tech­ni­ci­té et l’expertise dont témoignent les acteurs de ce numé­ro est forte.

Si ces com­pé­tences sont majeures, et même cru­ciales pour la bonne marche de l’Entreprise et la rési­lience de notre éco­no­mie, il est néces­saire aujourd’hui de les valo­ri­ser davan­tage. Je vou­drais pour cela mettre en lumière le sens glo­bal atta­ché à ces acti­vi­tés, à savoir le Risk Mana­ge­ment, comme fonc­tion vitale de l’Entreprise et aus­si et sur­tout métier d’avenir.

Depuis tou­jours, les entre­prises prennent des risques pour se déve­lop­per et croître. Mais dans un monde où tout fait sys­tème – la glo­ba­li­sa­tion de l’économie, les révo­lu­tions tech­no­lo­gique et numé­rique, la tran­si­tion éco­lo­gique, les bou­le­ver­se­ments géo­po­li­tiques – les entre­prises font, là aus­si, face à une rup­ture : le sujet Risque a chan­gé de dimen­sion, les risques sont deve­nus sys­té­miques – évè­ne­ments natu­rels, cyber, sup­ply chain, ter­ro­risme – et leur inten­si­té croît d’année en année.

Pour les entre­prises, tout comme dans le sec­teur public, il ne s’agit pas seule­ment de mettre en place les bons pro­grammes d’assurances sur des risques de por­te­feuille ou de pro­jets, et de bien gérer les sinistres pour en finan­cer les consé­quences au bilan, ce qui consti­tue déjà un défi remar­quable pour les opé­ra­teurs glo­baux de nos industries !

Il faut désor­mais mettre en place un dis­po­si­tif de Risk Mana­ge­ment, dit ERM2, qui per­mette aux diri­geants de maî­tri­ser, à tout moment, les risques sus­cep­tibles d’empêcher l’Entreprise d’atteindre ses objec­tifs stratégiques.

Sujet holis­tique, l’enjeu est donc col­lec­tif, fon­dé sur des pro­ces­sus, décli­né fonc­tion par fonc­tion dans l’entreprise, mais ani­mé et coor­don­né par une fonc­tion cen­trale, Le Risk Mana­ge­ment, dans le cadre d’une gou­ver­nance dédiée, et sans oublier la ges­tion de crise et les Plans de Conti­nui­té d’Activité (PCA).

Le Risk Mana­ger en est le pilote par sa mis­sion de veille, à tra­vers les car­to­gra­phies et des scé­na­rios. Son tra­vail de syn­thèse des actions per­met d’éclairer les diri­geants qui, in fine, rendent compte aux action­naires dans le cadre de la Cor­po­rate Gou­ver­nance, mais aus­si à toutes les par­ties pre­nantes de l’entreprise.

Bien que le métier de Risk Mana­ger soit encore jeune, il devient une filière d’excellence au ser­vice de l’entreprise et attire de nou­veaux talents. Je suis éga­le­ment convain­cue avec mes homo­logues Risk Mana­gers de l’AMRAE que le déve­lop­pe­ment durable des entre­prises et la rési­lience de notre éco­no­mie requièrent le sou­tien de l’industrie de l’assurance.

Mon ambi­tion est la mise sous ten­sion des acteurs de cette chaîne de valeur pour obte­nir, demain, les meilleures réponses dans cet uni­vers de risque qui s’accélère.

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1. Asso­cia­tion Mana­ge­ment des Risques et des Assu­rances de l’Entreprise.
2. Entre­prise risk management

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