Caroline Beaudon (2011)

Caroline Beaudon (2011), nageuse de compétition, citoyenne du monde

Dossier : TrajectoiresMagazine N°747 Septembre 2019

Il est des per­son­nes qui sont juvéniles d’esprit et le res­teront. C’est le cas de Car­o­line Beaudon. Elle est ent­hou­si­aste, enjouée, rieuse, et spon­tané­ment ami­cale. Elle s’intéresse aux autres, à l’humain, plus encore qu’aux sci­ences. Bien­veil­lance et altru­isme domi­nent en effet sa per­son­nal­ité. Comme elle aime à le dire, « ça ne m’intéresse pas d’apprendre quelque chose pour moi-même, mais pour par­venir à aider les autres ». 

Elle s’est engagée à présent dans l’industrie phar­ma­ceu­tique. Roche, la géante de Bâle, la forme en ce moment (2018–2019) pour son élite dirigeante : qua­tre rota­tions de six mois cha­cune, à Mey­lan près de Greno­ble pour Roche Diag­nos­tics, à Bâle pour l’analyse de don­nées de san­té, à Hô Chi Minh-Ville au Viet­nam pour aider à dévelop­per un test du virus HPV, respon­s­able majeur du can­cer du col de l’utérus, et un dernier, sans doute dans la fil­iale du siège de San Fran­cis­co, pour par­faire sa formation.

De Quimper à Berkeley

Elle retourn­era donc dans la Bay Area, qu’elle affec­tionne : décou­verte lors d’un stage de recherche à Stan­ford en oncolo­gie ; puis un mas­ter à UC Berke­ley en médecine trans­la­tion­nelle — une médecine du futur vision­naire, recen­trée à la fois sur l’expérimentation en lab­o­ra­toire et sur les patients. 

Aînée des trois filles, elle est issue d’une famille heureuse : des par­ents dans la banque mutés régulière­ment (Crédit agri­cole), qui lui don­nèrent par con­séquent une enfance en mini­tour de France. Elle fut d’ailleurs ten­tée un moment par la finance. Mais la biolo­gie l’emporta — en par­ti­c­uli­er du fait des cours qu’elle suiv­it à l’X qui la pas­sion­nèrent, et qu’elle ado­ra. Au col­lège et lycée, elle préférait déjà les sci­ences physiques aux maths. Sa pro­fesseure de physique-chimie en qua­trième et troisième lui trans­mit sa pas­sion pour ces matières : « J’avais des étoiles dans les yeux à la fin de chaque cours. »

Elle fit ses études sec­ondaires à Quim­per, où elle excel­la aus­si en nata­tion, atteignant le niveau nation­al, grande spé­cial­iste qu’elle fut alors du 200 m papil­lon. Elle s’entraînait six heures par semaine, quinze années durant. 

S’ensuivit un mois d’initiation au sauve­tage en mer à Carnac, c’est sans doute là qu’elle prit con­science de l’altruisme comme son impératif moral. Puis une pré­pa parisi­enne, celle de Henri-IV.

“Ça ne m’intéresse pas d’apprendre quelque chose pour moi-même, mais pour aider les autres”

Elle fit son ser­vice nation­al sur le Forbin, fré­gate de défense aéri­enne, avec un équipage de 200 per­son­nes dont 10 % de femmes, un ray­on d’action de 3 500 milles nau­tiques à 25 nœuds, spé­cial­isée dans le con­trôle aérien en zone de guerre, équipée pour le ren­seigne­ment et son analyse, des plus pré­cieux au moment du Print­emps arabe et des sévères con­flits qu’il sus­ci­ta sur le pour­tour de la Méditerranée.

Puis, à l’École, out­re les cours de biolo­gie, les bien­venus car ils lui bal­i­saient sa voca­tion, elle ani­ma le binet d’œnologie.

L’une de ses activ­ités post‑X fut le clon­age du gène d’une enzyme, la dihy­dro­fo­late réduc­tase. Elle eut ain­si à puri­fi­er la pro­téine et à car­ac­téris­er l’enzyme.

Grande lec­trice, elle est une per­son­ne alerte, atten­tive et prévenante. Bross­er son por­trait me fut donc un plaisir.


RETOUCHE

arti­cle mis à jour le 3 févri­er 2020

Car­o­line Beaudon accep­ta en novem­bre 2019 un poste d’Oper­a­tion lead au sein du départe­ment San­té Dig­i­tal de Roche Diag­nos­tics, chez Roche, la grande société phar­ma­ceu­tique à Bâle : « Le titre indique peu mais c’est glob­ale­ment Chief of staff – j’organise et facilite les réu­nions de la lead­er­ship team, les som­mets com­mer­ci­aux et con­duis plusieurs ini­tia­tives en interne. »

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