Alain Thomazeau

Alain Thomazeau (X56) un ingénieur à la conscience professionnelle sans limites

Dossier : TrajectoiresMagazine N°789 Novembre 2023
Par Hubert JACQUET (64)

Décédé le 17 juil­let 2023, Alain Thomazeau fit sa car­rière dans l’industrie française dont il fai­sait la pro­mo­tion à l’export. Par­ti en prére­traite en 1992, il a con­sacré treize ans à l’AX, d’abord pour l’organisation du bicen­te­naire de l’École puis à la rédac­tion de la J&R.

Né à Neuil­ly-sur-Seine le 4 mai 1936, Alain Thomazeau est le sec­ond de huit enfants. Son père, Yves Thomazeau (X27), ins­pec­teur des finances, tra­vaille dans la banque et sa mère est femme au foy­er. Après des études sec­ondaires et une pré­pa à Jan­son-de-Sail­ly, l’X et un ser­vice mil­i­taire en Algérie, il choisit de tra­vailler dans le groupe Schnei­der où il fera presque toute sa car­rière. Il com­mence par qua­tre ans au Creusot, au lab­o­ra­toire puis aux laminoirs. Ses class­es faites il s’installe à Paris et intè­gre des bureaux à La Défense.

Il sera amené à beau­coup voy­ager et par­court le monde entier (Brésil, Argen­tine, Inde et bien d’autres) pour ven­dre des usines clés en mains. Il a une con­science pro­fes­sion­nelle sans lim­ites. Le ven­dre­di soir au mois d’août il est le seul à rester au bureau et prend le dernier train pour rejoin­dre sa famille en Bre­tagne. Une année, par­ti début juil­let pour huit jours en Argen­tine, il revint six semaines plus tard… Son patron de Creusot-Loire Entre­prise, François May­er, écrit de lui : « C’était un équip­i­er par­fait, calme, per­spi­cace, effi­cace, équili­bré et de rap­port agréable. »

Du groupe Schneider à l’AX

Après la fail­lite du groupe Schnei­der, Alain Thomazeau tra­vaillera chez Spie Batig­nolles, d’abord pour les JO de 1992, puis pour la con­struc­tion d’une sta­tion de ski au Chili. En prére­traite en octo­bre 1992, il recherche aus­sitôt une occu­pa­tion et trou­ve très vite à employ­er ses com­pé­tences dans l’équipe chargée de la com­mé­mora­tion du bicen­te­naire de l’X, ani­mée par son cocon Chris­t­ian Mar­bach. Il prend en charge l’organisation de la messe à Saint-Éti­enne-du-Mont ain­si que la pose d’une plaque com­mé­mora­tive dans cette même église. Il pilote la pub­li­ca­tion d’un numéro spé­cial de la J&R. Et, surtout, il assiste Chris­t­ian Mar­bach dans le suivi de tous les chantiers et la recherche de finance­ments, domaines dans lesquels sa con­science pro­fes­sion­nelle s’avère très efficace.

Fin 1994, heureux de ces deux ans passés à l’AX, il rejoint Jean Duquesne comme rédac­teur en chef adjoint de La Jaune et la Rouge, poste qu’il occu­pera jusqu’à l’été 2006. Tous ceux qui ont tra­vail­lé avec lui à cette époque gar­dent le sou­venir d’un homme très cul­tivé – les col­lab­o­ra­tri­ces de la revue n’hésitaient pas à le con­sul­ter pour trou­ver des répons­es aux ques­tions les plus var­iées –, plein d’humour, par­ti­c­ulière­ment servi­able et ne se met­tant jamais en avant, un homme dis­cret. Ces qual­ités lui ont valu l’estime unanime de tout le per­son­nel de l’AX.

Un catholique engagé

À l’été 2006, à la suite d’un grave acci­dent de voili­er, ses chances de pou­voir remarcher parais­sent très minces aux yeux des médecins, mais sa volon­té et le dévoue­ment sans faille de son épouse Marie-Claire et de sa fille Anne lui per­me­t­tront de retrou­ver l’usage de ses jambes au bout de 27 mois ! Il reprend les activ­ités aux­quelles il tenait tant, mem­bre de X Mémo­r­i­al et du con­seil économique de sa paroisse, ain­si que ses hob­bies : la voile, les voy­ages, la pêche et la chasse.

Catholique engagé, Alain Thomazeau était fon­cière­ment bon et hon­nête, atten­tif à cha­cun, fidèle en ami­tié et très attaché à sa famille. Ses enfants se sou­vi­en­nent du jour où il revint du Viêt­nam avec six cha­peaux, deux pour les par­ents et un pour chaque enfant ! Hélas, en 2016 un AVC le laisse par­tielle­ment paralysé ; à nou­veau il se bat et se remet debout. Il devient peu à peu moins autonome mais con­serve son œil mali­cieux et rieur ; il con­tin­ue à cro­quer la vie à pleines dents et faire des pro­jets jusqu’à l’AVC qui l’emportera en juil­let. Il laisse der­rière lui un véri­ta­ble témoignage d’humilité, de courage et de vie.

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