L’Agence de financement des infrastructures de transport de France (AFITF)

Améliorer les mobilités du quotidien !

Dossier : Vie des entreprisesMagazine N°752 Février 2020
Par Jean ABÈLE

Ren­con­tre avec Jean Abèle, Secré­taire général, qui nous en dit plus sur l’AFITF et la loi d’orientation des mobilités.

Quelques mots sur l’AFITF.

L’Agence de finance­ment des infra­struc­tures de trans­port de France (AFITF) est un étab­lisse­ment pub­lic admin­is­tratif, opéra­teur du min­istère en charge des Trans­ports. Elle apporte ses finance­ments aux pro­jets que porte ou sou­tient le min­istère. Elle a été mise en place fin 2004, suite au CIADT de 2003 et afin de soutenir la con­struc­tion des grandes infra­struc­tures struc­turantes prévues à hori­zon 2025. Puis, son champ d’action s’est élar­gi aux trans­ports en com­mun, au report modal et aux mobil­ités douces. Aujourd’hui, elle inter­vient donc sur le réseau routi­er nation­al non con­cédé, le fer­rovi­aire, les trans­ports en com­mun d’agglomération, les voies nav­i­ga­bles, le mar­itime, le lit­toral et les con­ti­nu­ités cyclables.

Le con­seil d’administration de l’Agence est com­posé de 5 élus, d’une per­son­nal­ité qual­i­fiée et de 6 représen­tants de l’État. Il est présidé par M. Christophe Béchu, maire d’Angers et prési­dent d’Angers Loire Métropole.

Les ressources de l’Agence sont assurées par des tax­es affec­tées : rede­vance doma­niale, par­tie de la taxe d’aménagement du ter­ri­toire et rede­vance excep­tion­nelle ver­sées par les sociétés con­ces­sion­naires d’autoroute, par­tie de la taxe intérieure sur la con­som­ma­tion des pro­duits pétroliers (TICPE) et par­tie des recettes des amendes liées aux radars automa­tiques. Ain­si, en 2019, le bud­get en ges­tion a représen­té 2,5 mil­liards d’euros.

Pouvez-vous nous en dire plus sur la loi d’orientation des mobilités ?

Adop­tée le 19 novem­bre 2019, la loi d’orientation des mobil­ités représente une réelle avancée, par rap­port à ce que serait une sim­ple nou­velle loi d’orientation des trans­ports (comme la LOTI en 1982), du fait qu’elle place au cœur l’usager, les mobil­ités du quo­ti­di­en et les déplace­ments durables. Elle entérine qu’il faut faire une pause dans le développe­ment des grandes infra­struc­tures, car les exis­tantes ont prou­vé toute leur per­ti­nence pour les grands déplace­ments, mais des retards ont été pris par ailleurs. Et qu’il faut met­tre la pri­or­ité d’une part sur l’entretien et la sécuri­sa­tion des infra­struc­tures exis­tantes et, d’autre part, sur la mise à la dis­po­si­tion de chaque citoyen d’une offre de trans­port en com­mun acces­si­ble et effi­cace, pour ses déplace­ments habituels.

En ce sens, la créa­tion des autorités organ­isatri­ces des mobil­ités, afin de sup­primer les “zones blanch­es“ de notre ter­ri­toire, représente une avancée majeure. Comme il impor­tait, égale­ment, de prévoir des mesures de régu­la­tion des nou­velles mobil­ités, dont le développe­ment est expo­nen­tiel. Enfin, la loi prévoit un investisse­ment de la part de l’État pour les infra­struc­tures de 13,712 mil­liards d’euros sur la péri­ode 2019–2023, ce qui représente un effort de 40 % de plus par rap­port aux 5 années précédentes.

Quel va être votre rôle dans la mise en œuvre de cette loi ?

Il revient à l’Agence de met­tre en œuvre ce volet financier de la loi, avec un bud­get pour 2020 qui attein­dra les 3 mil­liards d’euros. Jusqu’en 2023, les grandes pri­or­ités porteront sur la pour­suite du finance­ment des con­trats de plan État Région, sur la régénéra­tion du réseau routi­er nation­al et sur les trains d’équilibre du ter­ri­toire. Il con­vient, aus­si, de not­er un accroisse­ment sig­ni­fi­catif des moyens con­sacrés à la régénéra­tion du réseau flu­vial. Par ailleurs, l’Agence apportera les 1,1 mil­liards d’euros de la part État pour le finance­ment du canal Seine-Nord-Europe.

Quelques mots sur vos projets emblématiques.

On retient, les grandes infra­struc­tures : les lignes à grande vitesse, la nou­velle route du lit­toral à la Réu­nion ou l’autoroute L2 à Mar­seille, ou bien la route Cen­tre-Europe-Atlan­tique et les autoroutes ferroviaires.

Mais, par ailleurs, nous soutenons les pro­jets de trans­port en com­mun en site pro­pre à par­tir de 2019, les pre­miers lau­réats de l’appel à pro­jets pour le “plan vélo“, car ces réal­i­sa­tions sont réelle­ment au cœur de l’amélioration des mobil­ités du quo­ti­di­en et de la qual­ité de la vie, et revê­tent une impor­tance ana­logue à nos yeux.

A lire sur le même sujet : L’AFITF, un opéra­teur financier de l’État au ser­vice du développe­ment durable, La Jaune et la Rouge n°730, décem­bre 2017

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