Atawey : la start-up française pionnière de la mobilité hydrogène

Atawey : la start-up française pionnière de la mobilité hydrogène

Dossier : Vie des entreprisesMagazine N°788 Octobre 2023
Par Nicolas GAULY (X97)
Par Geoffroy de ROFFIGNAC

Alors que l’engouement pour l’hydrogène s’intensifie depuis quelques années, Ata­wey s’est inté­res­sée à l’hydrogène il y a déjà une décen­nie. Sur un mar­ché aux impor­tantes pers­pec­tives de crois­sance, l’entreprise accé­lère son déve­lop­pe­ment en se foca­li­sant sur la mobi­li­té hydro­gène. Nico­las Gau­ly (X97), chief ope­ra­ting offi­cer, et Geof­froy de Rof­fi­gnac, sales et mar­ke­ting direc­tor, nous en disent plus dans cette inter­view croisée.

Qui est Atawey ?

Au départ d’Atawey, en 2012, c’est la convic­tion de ses deux cofon­da­teurs, Jean-Michel Ama­ré et Pierre-Jean Bon­ne­fond, que l’hydrogène aura un jour un rôle à jouer dans la tran­si­tion éner­gé­tique. Pen­dant les 3 pre­mières années de son exis­tence, Ata­wey a connu une pre­mière phase d’apprentissage tech­nique sur l’hydrogène avec une appli­ca­tion aux sites isolés. 

À par­tir de 2015, l’entreprise a affi­né son posi­tion­ne­ment en concen­trant son acti­vi­té sur la mobi­li­té hydro­gène. Depuis 2019, Ata­wey connaît une phase de forte accé­lé­ra­tion, en France et à l’international, qui fait écho au déve­lop­pe­ment du mar­ché de la mobi­li­té hydrogène. 

Sur ce marché de l’hydrogène, comment vous positionnez-vous ? 

Ata­wey se posi­tionne comme un accé­lé­ra­teur de la mobi­li­té hydro­gène. Cette ambi­tion se retrouve, d’ailleurs, dans notre nom, « Any­Time, AnyW­here, EnergY ». 

Plus concrè­te­ment, Ata­wey conçoit, fabrique, ins­talle et main­tient des sta­tions d’hydrogène. Notre offre s’articule autour de deux axes :

  • Une gamme de sta­tions de recharge modu­laire et complémentaire ;
  • L’accompagnement par nos experts sur tous types de projets.

Aujourd’hui, Ata­wey emploie près de 80 per­sonnes. Sur les deux der­nières années, nous avons dou­blé nos effec­tifs. Un tiers de nos col­la­bo­ra­teurs fait par­tie de l’équipe R&D qui a su faire évo­luer notre gamme de sta­tions grâce à notre retour d’expérience et à l’innovation, ins­crite au cœur de notre ADN. Notre sta­tion mobile a, d’ailleurs, été lau­réate du Prix de l’Innovation de France Hydro­gène cette année. À ce jour, nous avons ins­tal­lé 28 sta­tions en France, ce qui repré­sente 40 % de parts de marché.

Pour répondre à des besoins et des enjeux différents, vous proposez donc une gamme modulaire et complémentaire de stations d’hydrogène. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Une sta­tion d’hydrogène se dimen­sionne en fonc­tion des usages (volume d’hydrogène dis­tri­bué au quo­ti­dien, type de véhi­cules…). Sur un mar­ché en pleine struc­tu­ra­tion, elle doit aus­si être évo­lu­tive pour répondre aux besoins actuels, mais aus­si anti­ci­per les besoins futurs. Forts de ces constats, nous avons déve­lop­pé un des plus larges gammes de sta­tions hydro­gène dis­po­nible sur le mar­ché euro­péen avec : 

Des sta­tions mobiles : ins­tal­lées sur une remorque, ces sta­tions sont déployables rapi­de­ment et se déplacent là où le client en a besoin, y com­pris les zones les plus dif­fi­ciles d’accès ;

Des sta­tions com­pactes : inté­grées dans un conte­neur, leur ins­tal­la­tion est facile car elles néces­sitent peu de génie civil et leur mise en ser­vice est rapide. Elles sont par­ti­cu­liè­re­ment adap­tées aux pro­jets d’hydrogène en phase d’amorçage ;

Des solu­tions évo­lu­tives : pen­sées comme une sta­tion d’essence clas­sique, ces sta­tions sont opti­mi­sées au fur et à mesure de l’évolution des usages. Elles répondent par­fai­te­ment aux pro­grammes de déploie­ment d’infrastructures mas­sives d’hydrogène le long des grands axes de cir­cu­la­tion européens.

Comment se traduisent l’accompagnement et le conseil que vous mettez à disposition des porteurs de projet ? 

Nous inter­ve­nons à toutes les étapes d’un pro­jet : de la concep­tion à la concré­ti­sa­tion. Nous tra­vaillons avec nos clients sur la défi­ni­tion du pro­jet (modé­li­sa­tion, notam­ment des besoins, dimen­sion­ne­ment de la sta­tion selon le cas d’usage) et pre­nons en compte dès le départ l’évolutivité des usages. Nous effec­tuons éga­le­ment la mise en œuvre de la sta­tion (ins­tal­la­tion, mise en ser­vice, for­ma­tion des exploi­tants) et inter­ve­nons dans son exploi­ta­tion (tech­nique, régle­men­taire…) et sa main­te­nance (cura­tive, préventive…).

En paral­lèle, Ata­wey par­ti­cipe au déve­lop­pe­ment d’écosystèmes autour de l’hydrogène. Ces éco­sys­tèmes reposent sur 4 piliers : le fon­cier, l’approvisionnement en hydro­gène, l’infrastructure et les usages. Dans ce cadre, nous four­nis­sons l’infrastructure, mais aus­si toute l’expertise néces­saire à la réus­site du pro­jet dans la durée. Nous pou­vons éga­le­ment par­ti­ci­per au finan­ce­ment des projets.

À qui s’adressent votre offre et vos services ? 

La mobi­li­té hydro­gène s’adresse en pre­mier lieu aux indus­triels pour décar­bo­ner la logis­tique et les trans­ports, aux construc­teurs de véhi­cules pour réa­li­ser des tests, mais éga­le­ment aux col­lec­ti­vi­tés pro­prié­taires des réseaux de trans­port en com­mun et ges­tion­naires des déchets. En paral­lèle, nous sommes éga­le­ment sol­li­ci­tés par des opé­ra­teurs d’énergie : des pro­duc­teurs et four­nis­seurs, des por­teurs de pro­jet EnR… Ces der­niers cherchent géné­ra­le­ment à acqué­rir un actif qu’ils vont ren­ta­bi­li­ser dans la durée. Enfin, nous avons aus­si des entre­prises et leurs par­te­naires qui vont se tour­ner vers nous pour créer un écosystème. 

Comment contribuez-vous à la structuration de cette filière ?

Depuis déjà plu­sieurs années, Ata­wey est membre de nom­breuses asso­cia­tions. D’ailleurs, notre pré­sident, Jean-Michel Ama­ré est vice-pré­sident de l’association France Hydro­gène qui fédère la filière. Nous sommes aus­si membre d’Hydrogen Europe, Coa­li­tion Retro­fit H2, Nou­veaux Sys­tèmes Énergétiques…

Au fil des années, nous avons noué des par­te­na­riats à forte valeur ajou­tée avec des four­nis­seurs de nos solu­tions. À par­tir de leur retour d’expérience sur nos sta­tions en fonc­tion­ne­ment, nous tra­vaillons sur l’évolution et l’optimisation de nos solutions.

En paral­lèle, nous tra­vaillons actuel­le­ment sur un pro­jet de centre d’excellence qui pré­voit, entre autres, une capa­ci­té de pro­duc­tion de 60 sta­tions de recharge par an. Ce centre com­pren­dra éga­le­ment une grande zone de test pour per­mettre aux équipes R&D de tra­vailler à l’amélioration des com­po­sants de la sta­tion. Enfin, ce centre abri­te­ra notre future « Ata­wey Aca­dé­my » pour for­mer nos col­la­bo­ra­teurs, mais aus­si nos clients et les exploi­tants de nos sta­tions. Ce pro­jet répond à l’un des enjeux de la filière hydro­gène qui devrait repré­sen­ter quelques 100 000 emplois à hori­zon 2030 et qui néces­site donc de déve­lop­per des for­ma­tions adap­tées aux métiers de demain.

Quelles sont vos perspectives ?

Ata­wey a connu et conti­nue de connaître un très fort déve­lop­pe­ment en France. Aujourd’hui, notre entre­prise pour­suit sa forte crois­sance et nour­rit de grandes ambi­tions en matière de déve­lop­pe­ment à l’international avec un focus sur l’Europe. Il y a quelques mois, nous avons ouvert un bureau à Madrid pour struc­tu­rer notre déploie­ment en Espagne et au Por­tu­gal. D’ici la fin d’année, nous pré­voyons l’ouverture d’un bureau aux Pays-Bas pour cou­vrir la région Benelux.

En paral­lèle, nous conti­nuons à nous mobi­li­ser en faveur du déve­lop­pe­ment et du ren­for­ce­ment de la filière en France. Nous sommes lau­réats de la French­Tech 2030 qui vise à faire émer­ger les nou­veaux lea­ders tech­no­lo­giques français.

Enfin, pour pour­suivre l’ensemble de ces pro­jets, nous fai­sons face à un très fort enjeu de recru­te­ment. Nous recher­chons ain­si dif­fé­rents pro­fils : des ingé­nieurs pro­jets, R&D et indus­tria­li­sa­tion pour le déve­lop­pe­ment et le déploie­ment de nos sta­tions ; des tech­ni­ciens ; des ingé­nieurs ges­tion­naires de parc pour le volet exploi­ta­tion ; des ache­teurs et des busi­ness deve­lo­pers ; des chefs de pro­jets avec une com­pé­tence finan­cière et juri­dique ; des fonc­tions sup­ports. Notre objec­tif est de dou­bler nos effec­tifs d’ici 2025 afin d’accompagner notre déploiement.

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