Redécouvrir les physiocrates. Plaidoyer pour une économie intégrant l’impératif écologique.

Dossier : Arts, lettres et sciencesMagazine N°786 Juin 2023Par : Jean-Marc Daniel (X74)Rédacteur : François Xavier Martin (X63)Editeur : Éditions Odile Jacob, octobre 2022

On lit en cou­ver­ture : Pour une éco­lo­gie libé­rale et La défense de l’impératif éco­lo­gique passe-t-elle par la mise à bas du capi­ta­lisme ?

Jean-Marc Daniel, libé­ral assu­mé, répond bien évi­dem­ment : « Non. » Il ajoute aux argu­ments clas­siques le recours à des consi­dé­ra­tions venant des « phy­sio­crates ». Or ceux-ci, certes inquiets des limites de cer­taines res­sources natu­relles, ne pou­vaient pas être conscients à leur époque du niveau d’urgence actuel de la lutte contre la part du réchauf­fe­ment de la pla­nète due à l’homme.

L’auteur rap­pelle que ce n’est pas la nature capi­ta­liste du déve­lop­pe­ment qui est la cause de la catas­trophe éco­lo­giste, mais la recherche de la crois­sance, quel que soit le sys­tème poli­tique : l’URSS, les États satel­lites d’Europe cen­trale, la Chine ont été d’exceptionnels des­truc­teurs de l’environnement.

La fin de l’ouvrage pro­pose de rendre éco­lo­giste le sys­tème capi­ta­liste, par la mise en concur­rence des four­nis­seurs face à des consom­ma­teurs sen­sibles au risque cli­ma­tique… mais est-ce bien crédible ?

Fina­le­ment, plu­tôt que de pas­ser par les phy­sio­crates, un mes­sage simple aux éco­lo­gistes sin­cères et sans a prio­ri poli­tique ne serait-il pas tout sim­ple­ment : « Face à l’urgence cli­ma­tique, la des­truc­tion préa­lable du capi­ta­lisme est une voie trop lente et de résul­tat incer­tain. En der­nier recours les capi­ta­listes choi­sissent tou­jours la solu­tion qui maxi­mise leurs pro­fits. Éco­lo­gistes, faites donc en sorte que pro­duire des biens et ser­vices éco­lo­giques leur rap­porte plus que de conti­nuer leurs acti­vi­tés des­truc­trices de l’environnement. »  

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