Accueil des élèves à l'École polytechnique

2017–2021 Période d’évolution majeure pour l’X

Dossier : L'École polytechniqueMagazine N°735 Mai 2018
Par François BOUCHET (86)

Le contrat d’ob­jec­tifs et de per­for­mance 2017–2021 amène l’É­cole à se trans­for­mer pro­fon­dé­ment, tant sur le plan maté­riel pour rece­voir à terme 4 500 étu­diants et doc­to­rants, que sur le plan humain éten­du à toutes les for­ma­tions avec un sui­vi per­son­na­li­sé, des acti­vi­tés spor­tives, l’ap­pren­tis­sage des qua­li­tés rela­tion­nelles et la lutte contre le sexisme. 

Quels projets majeurs ont été menés depuis votre arrivée en 2017 ?

2017 fut une année intense avec de nom­breuses trans­for­ma­tions au plan orga­ni­sa­tion­nel comme au plan opé­ra­tion­nel. La mise en œuvre du contrat d’objectifs et de per­for­mance (COP) a mobi­li­sé l’ensemble de l’établissement et cette pre­mière annui­té du COP nous a ins­tal­lé d’emblée dans la dyna­mique néces­saire pour atteindre les objec­tifs ambi­tieux que nous nous sommes fixés. 

“La formation humaine, comme la formation académique, doit continuer à tendre vers l’excellence”

Dans le cadre du COP 2017–2021, l’École poly­tech­nique est enga­gée dans une période d’évolution majeure avec la créa­tion et le déve­lop­pe­ment de nou­veaux cur­sus de for­ma­tion, le bache­lor et les Gra­duate Degree, l’augmentation de la taille des pro­mo­tions du cycle ingé­nieur et une poli­tique active d’encouragement à la diversité. 

La for­ma­tion humaine, comme la for­ma­tion aca­dé­mique, doit conti­nuer à tendre vers l’excellence en s’adaptant à l’évolution du mar­ché de l’emploi. Les qua­li­tés humaines et rela­tion­nelles étant de plus en plus valo­ri­sées par les recru­teurs, nous avons sou­hai­té étendre l’accompagnement de la for­ma­tion humaine, qui fait par­tie inté­grante de l’ADN de l’École poly­tech­nique, aux autres cur­sus de l’X.

Comment se concrétise le développement de la formation humaine dans les autres cursus ?

Nous avons lan­cé un plan d’action 2017–2018 pour redé­fi­nir les objec­tifs de la Direc­tion de la for­ma­tion humaine et mili­taire (DFHM). Dans ce cadre, une pre­mière expé­ri­men­ta­tion a été mise en place dès 2017 à des­ti­na­tion de la pre­mière pro­mo­tion des élèves du bachelor. 

Ces der­niers béné­fi­cient ain­si d’un enca­dre­ment effec­tué par quatre cadres mili­taires et civils consis­tant en un sui­vi per­son­na­li­sé pour chaque étu­diant, ain­si qu’une for­ma­tion humaine pas­sant par le sport, par des ses­sions de déve­lop­pe­ment per­son­nel, par une aide au déve­lop­pe­ment de pro­jet d’études et de vie, et par une décou­verte de la culture française. 

De la même manière, il est éga­le­ment pro­po­sé aux élèves du cycle Gra­duate Degree un pro­jet péda­go­gique de for­ma­tion humaine repo­sant sur deux heures d’activités spor­tives par semaine orien­tées sur une décou­verte multisport. 

Par ailleurs, au-delà de cet accom­pa­gne­ment et de cet enca­dre­ment des étu­diants, la DFHM pilote la pro­mo­tion de la diver­si­té en par­ti­ci­pant à la ges­tion de l’internat d’excellence « X‑Internat », à l’animation du réseau X‑Ambassadeurs ou à l’organisation de X‑Sciences Camp. 

En termes de diversité, comment l’École s’empare-telle de la question du sexisme et de l’égalité entre les femmes et les hommes ?

C’est un autre pro­jet d’envergure pour nous. Un plan d’action pour lut­ter contre le sexisme a vu le jour en 2017. Il vise à nom­mer, mon­trer et dénon­cer les pro­pos et les actes sexistes par­tout où ils se mani­festent à l’X, et à réa­li­ser un effort majeur dans l’éducation et la sen­si­bi­li­sa­tion des élèves et de l’encadrement.

Pour atteindre ces objec­tifs, des actions de pré­ven­tion et de sen­si­bi­li­sa­tion telles que la mise en place de la semaine de l’égalité femmes/hommes à l’X, mais aus­si la créa­tion de réfé­rent mixi­té et de groupes de tra­vail et de parole ont été instaurées. 

Autres objec­tifs de ce plan : affir­mer la posi­tion de tolé­rance zéro de la Direc­tion et de la com­mu­nau­té des anciens ; ana­ly­ser les méca­nismes de repro­duc­tion du sexisme, y com­pris incons­cients, par la mise en place de son­dages au sein des pro­mo­tions pour ana­ly­ser le res­sen­ti des élèves et par la mobi­li­sa­tion des binets pour ani­mer les actions ; et enfin mettre en lumière les femmes dans le cadre de l’action X au fémi­nin ou lors de ren­contres entre les membres fémi­nins de l’AX et les élèves polytechniciennes. 

Où en est le projet Plan campus ?

Un Plan cam­pus a été éta­bli en 2017. Pré­sen­té en conseil d’administration, il pré­voit de nom­breuses actions à lan­cer pour adap­ter pro­gres­si­ve­ment les infra­struc­tures et les ser­vices à l’ambition de l’École. Dans le contexte du futur cam­pus NewU­ni, ce plan doit per­mettre d’accroître l’attractivité et la crois­sance de l’École qui, à terme, devrait comp­ter plus de 4 500 étu­diants et doctorants. 

Cette vision s’inscrit dès à pré­sent dans une volon­té de mutua­li­sa­tion qui pour­ra ins­pi­rer les tra­vaux de la com­mis­sion « vie étu­diante » du regrou­pe­ment NewUni. 


Le pre­mier axe du Plan cam­pus pré­voit l’organisation de l’accueil et de l’intégration des nou­veaux arri­vants, qui passe par le déploie­ment d’un dis­po­si­tif d’accueil pour les appre­nants et le per­son­nel. © École poly­tech­nique – J. Barande

En quoi consiste précisément ce Plan ?

Cinq axes le com­posent. Tout d’abord, l’organisation de l’accueil et de l’intégration des nou­veaux arri­vants, qui passe par le déploie­ment d’un dis­po­si­tif d’accueil pour les appre­nants et le per­son­nel, mais aus­si par l’organisation de l’accueil des familles des nou­veaux étu­diants et par une pro­fes­sion­na­li­sa­tion du ser­vice d’accueil de l’École.

Un deuxième axe pré­voit l’instauration d’un dia­logue nour­ri et la pro­mo­tion de l’engagement dans la vie de l’École. Pour cela, nous pri­vi­lé­gions les ren­contres entre les appre­nants et les direc­tions, et entre le per­son­nel et les directions. 

Nous encou­ra­geons éga­le­ment la par­ti­ci­pa­tion aux évé­ne­ments du cam­pus et nous déployons une poli­tique de diver­si­té via des actions en faveur des appre­nants et du per­son­nel en situa­tion de han­di­cap et en faveur de l’égalité femme/homme.

Autre axe : adap­ter l’infrastructure aux ambi­tions de l’École grâce à la construc­tion de nou­veaux bâti­ments pour l’enseignement et la recherche, de lieux de vie pour les étu­diants et le per­son­nel, et éga­le­ment grâce à la réno­va­tion des espaces de tra­vail et des lieux asso­cia­tifs et sportifs. 

Un qua­trième axe vise à atteindre les stan­dards inter­na­tio­naux dans la vie du cam­pus en pas­sant par l’évolution de l’offre de res­tau­ra­tion, l’élargissement de l’offre de san­té au pro­fit des appre­nants et du per­son­nel, l’extension des horaires d’accès aux ins­tal­la­tions spor­tives, l’implantation des ser­vices de proxi­mi­té et à la per­sonne, et le ren­for­ce­ment de la poli­tique sociale de l’École.

Enfin, le der­nier axe pro­pose d’inscrire le cam­pus dans une démarche de déve­lop­pe­ment durable et d’écoperformance. Des échéances ont été fixées jusqu’en 2021 et la plu­part des actions pré­vues pour 2017–2018 ont d’ores et déjà été réalisées. 

Vous parlez de rénovations et de nouvelles constructions d’espaces de travail et de vie.
Pouvez-vous nous en dire plus ?

L’opération de réno­va­tion du cam­pus s’est concré­ti­sée en 2018 par le lan­ce­ment de l’étude de pro­gram­ma­tion et la recherche de finan­ce­ments visant à garan­tir le lan­ce­ment du mar­ché en 2019, avec un démar­rage des tra­vaux à hori­zon 2021. 

Campus de NewUni; École polytechnique
Dans le contexte de NewU­ni, l’École poly­tech­nique devra veiller à la concer­ta­tion avec les par­te­naires dans l’intérêt du cam­pus commun.
© École poly­tech­nique – J. Barande

Ce pro­jet de réha­bi­li­ta­tion du cam­pus, dont le bud­get est com­pris entre 200 et 250 mil­lions d’euros, pré­voit la réno­va­tion de l’ensemble cen­tral et des accès et inter­faces avec les labo­ra­toires de l’École et la cour d’honneur.

Le grand hall sera réha­bi­li­té pour accueillir de nou­veaux espaces per­met­tant d’y déve­lop­per de l’activité. L’objectif étant de remettre les infra­struc­tures aux normes fonc­tion­nelles en termes d’isolation, d’électricité ou encore d’accès pour les per­sonnes à mobi­li­té réduite, et d’avoir un bâti­ment res­pec­tueux de l’environnement.

Dans le contexte de NewU­ni, l’École poly­tech­nique devra veiller à la concer­ta­tion avec les par­te­naires dans l’intérêt du cam­pus com­mun. Notre volon­té étant de mutua­li­ser nos offres et nos infra­struc­tures avec les éta­blis­se­ments fai­sant par­tie du regrou­pe­ment. Nous menons déjà col­lec­ti­ve­ment la réa­li­sa­tion de la halle mul­ti­sport qui sera inau­gu­rée à l’été 2018 et du bâti­ment d’enseignements mutua­li­sés – qui héber­ge­ra les pro­grammes péda­go­giques de l’X, de l’Institut Mines- Télé­com, d’AgroParisTech, de l’ENSTA Paris­Tech, de l’ENSAE Paris­Tech et de l’Institut d’optique (IOGS) – et dont les tra­vaux devraient débu­ter cette année pour une mise en ser­vice en 2020. 

Concer­nant les besoins propres à l’École poly­tech­nique, les tra­vaux de la rési­dence des étu­diants bache­lors ont démar­ré début 2018 pour une livrai­son à la ren­trée 2019. De même, la construc­tion du nou­veau Sir­ta va bien­tôt débu­ter. Un effort par­ti­cu­lier est pré­vu sur l’entrepreneuriat et l’innovation car dès cette année seront lan­cés les tra­vaux d’extension et de sur­élé­va­tion du Dra­hi – X Nova­tion Center. 

Ain­si, la capa­ci­té du bâti­ment sera dou­blée afin d’accompagner la crois­sance de l’accélérateur, de l’incubateur et répondre aux besoins des entre­prises partenaires. 

L’ensemble de ces chan­tiers favo­ri­se­ront évi­dem­ment notre rayon­ne­ment et nos res­sources financières. 

Concer­nant la vie étu­diante, l’extension du Bata­clan sera bien­tôt récep­tion­née. Elle per­met­tra d’offrir à nos élèves un espace moderne et agréable, plus en adé­qua­tion avec leurs attentes. De même, la créa­tion d’un second foyer, ouvert à tous les usa­gers, devrait appor­ter dès cette année un espace calme, pro­pice aux réunions infor­melles ain­si qu’un nou­veau lieu de res­tau­ra­tion rapide. 

Il est impor­tant que l’amélioration du bien-être soit au cœur des pro­chaines opé­ra­tions. Dans l’attente de la réno­va­tion géné­rale, cette amé­lio­ra­tion por­te­ra sur l’ajout de points de res­tau­ra­tion en com­plé­ment du Magnan et du Safran. 

Une étude confiée à un groupe de tra­vail ren­dra ses conclu­sions au pre­mier semestre 2018 pour une mise en œuvre rapide. Dans un autre registre, la mise en place du point d’accueil cen­tral, la récente ins­tal­la­tion de boîtes à musique sur le cam­pus ou l’ouverture pro­chaine d’une concier­ge­rie à l’entrée du Magnan relèvent du même objectif. 

Enfin, quels principaux objectifs avez-vous fixés pour l’École pour l’année 2018 ?

Cette année sera mar­quée par trois grands objec­tifs trans­verses : l’adaptation du fonc­tion­ne­ment de l’École aux enjeux de déve­lop­pe­ment, la conso­li­da­tion de la poli­tique en matière de res­sources humaines et enfin la pour­suite de la mise à hau­teur du cam­pus via le Plan campus. 

“Un projet de réhabilitation du campus dont le budget est compris entre 200 et 250 millions d’euros”

Nos mis­sions évo­luent, notre envi­ron­ne­ment se trans­forme, la diver­si­té s’accroît au sein de l’École que ce soit au niveau du per­son­nel, des étu­diants, des entre­prises et des par­te­naires. Tous ces fac­teurs incitent à ren­for­cer la cohé­sion de notre orga­ni­sa­tion, à la rendre plus performante. 

La ges­tion bud­gé­taire et comp­table doit être ren­due plus rigou­reuse tant dans la pro­gram­ma­tion que dans l’exécution. Tra­vailler à l’instauration d’une véri­table comp­ta­bi­li­té ana­ly­tique sera éga­le­ment indis­pen­sable pour mieux maî­tri­ser nos res­sources, en par­ti­cu­lier les res­sources propres dont on attend une forte croissance. 

Il est ain­si pré­vu qu’elles repré­sentent plus de 40 % de notre bud­get 2018. De même, la maî­trise de nos acti­vi­tés implique une orga­ni­sa­tion opé­ra­tion­nelle mieux for­ma­li­sée et des struc­tures ad hoc pour pilo­ter les projets. 

Deuxième objec­tif, la poli­tique de res­sources humaines. Un grand pro­grès a été obte­nu l’an der­nier avec la vali­da­tion d’un nou­veau cadre de ges­tion pour le per­son­nel contrac­tuel. Ce docu­ment essen­tiel est d’ailleurs mis en œuvre depuis le 1er avril 2018. 

Dès à pré­sent, la direc­tion des res­sources humaines s’emploie à offrir un accom­pa­gne­ment per­son­na­li­sé au regard de la diver­si­té des situa­tions. Par ailleurs, le régime indem­ni­taire sera éta­bli pour être pré­sen­té au conseil d’administration de juin. 

Par­mi les nou­velles mesures, l’expérimentation du télé­tra­vail va s’ouvrir au second semestre 2018 ain­si que les pre­mières étapes de la ges­tion pré­vi­sion­nelle des emplois et des carrières. 

L’action sociale devrait éga­le­ment être enri­chie sur la base de tra­vaux lan­cés début 2018. 

Enfin, der­nier objec­tif déjà évo­qué, la mise à hau­teur du cam­pus sera effec­tuée confor­mé­ment au Plan campus.

Poster un commentaire