Yvan Comolli (42), une fidélité constante à l’Algérie

Dossier : ExpressionsMagazine N°647 Septembre 2009Par Guy BENSIMON (43)

Né à Bou­gie en 1922, Yvan Comol­li est reçu au concours de l’X en 1942. Enga­gé pour la durée de la guerre, il est de la pre­mière pro­mo­tion de l’É­cole d’of­fi­ciers de Cher­chell. Le débar­que­ment allié en Afrique du Nord (8 novembre 1942) lui per­met une entrée directe dans l’ac­tion. Artilleur, il par­ti­cipe au débar­que­ment du 15 août 1944 et aux com­bats de la Ire armée. Pen­dant les évé­ne­ments d’Al­gé­rie, il ajoute à son acti­vi­té civile un contrat mili­taire de réserve active comme pilote de l’A­lat. Plus tard, il sera ins­truc­teur des Orsem, puis pré­sident de l’As­so­cia­tion des Offi­ciers de réserve. 

Une vie professionnelle consacrée au BTP

Diplô­mé de l’ESTP, Yvan Comol­li effec­tue un stage aux Tra­vaux publics du Maroc, puis rejoint, à Bou­gie, une entre­prise fami­liale de BTP, où il acquiert l’ex­pé­rience des réa­li­tés concrètes. Les cir­cons­tances l’a­mènent à quit­ter l’Al­gé­rie : un départ pro­vi­soire qui devien­dra définitif. 

L’ar­ri­vée en métro­pole n’est pas facile. Yvan Comol­li cherche et trouve sa voie, elle le condui­ra à deve­nir pré­sident du Comp­toir cen­tral de maté­riel d’en­tre­prise et à par­ti­ci­per à diverses ins­tances du BTP. Le fil direc­teur de son action sera le finan­ce­ment du sec­teur BTP avec la créa­tion d’aides, de solu­tions de finan­ce­ment et de struc­tures spé­cia­li­sées : EGMBTP, GOBTP, SAFBTP, FINEMEP, etc. 

On ne peut pas évo­quer les réus­sites du CCME d’Y­van Comol­li sans men­tion­ner la réa­li­sa­tion de la sta­tion de sports d’hi­ver de La Plagne et la par­ti­ci­pa­tion du CCME à la réa­li­sa­tion du réseau d’au­to­routes, en par­ti­cu­lier de celui de Cofiroute. 

Un engagement fort dans la vie associative

Géné K de sa pro­mo­tion, Yvan Comol­li a pré­si­dé le GPX et X‑Finance, et orga­ni­sé le 100e Bal de l’X en 1991 comme pré­sident de la Com­mis­sion du Bal. Il a pré­si­dé l’As­so­cia­tion des ingé­nieurs civils de France, la Com­mis­sion Défense du CNPF. Juge et pré­sident de chambre au tri­bu­nal de com­merce de Paris, il a été aus­si vice-pré­sident et tré­so­rier de la CCIP, pour qui il a conduit le déve­lop­pe­ment du parc des expo­si­tions de Vil­le­pinte et l’ex­ten­sion du palais des Congrès de la porte Maillot. 

Tous ceux qui ont eu la chance de tra­vailler avec lui en res­tent défi­ni­ti­ve­ment marqués 

Son enga­ge­ment mili­taire lui avait valu la croix de guerre ; sa vie pro­fes­sion­nelle lui vaut la cra­vate de com­man­deur de la Légion d’hon­neur et la grand-croix de l’ordre natio­nal du Mérite, ordre au conseil duquel il est membre de 1988 à 2002. Sa vie pri­vée n’est pas en reste. Grand voya­geur, les pays de l’Hi­ma­laya exercent sur lui une forte influence, il suit des cours de tibé­tain et passe un diplôme. Il publie un livre sur les sanc­tuaires du Ladakh. Il est un col­lec­tion­neur éclai­ré de l’art boud­dhiste. Très atta­ché à l’Al­gé­rie, il publie, en 1997, le très beau livre His­toires de Bou­gie. Le pro­fes­seur Dja­mil Aïs­sa­ni, direc­teur de recherche à l’u­ni­ver­si­té de Bou­gie a publié, au mois de mars 2009, un bul­le­tin en » Hom­mage à notre ami, le poly­tech­ni­cien Yvan Comol­li « . Par­tout où il est inter­ve­nu, Yvan Comol­li a mar­qué son pas­sage, de sa forte per­son­na­li­té, de son ascen­dant sur les autres, de ses réus­sites. Un de ses anciens col­la­bo­ra­teurs écrit : » Tous ceux qui ont eu la chance de tra­vailler avec lui en res­tent défi­ni­ti­ve­ment marqués. »

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