Une vie d’influence

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°684 Avril 2013Par : Bernard ESAMBERT (54)Rédacteur : Hubert LÉVY-LAMBERT (53)

Une fois ouvert, il est dif­fi­cile de quit­ter ce pavé de 69 chapitres qui sont autant de coups de pro­jecteur bril­lants sur un homme poli­tique, un événe­ment, un organ­isme ou une idée.

Couverture du livre de Bernard ESAMBERT (54)On par­court ain­si tous les grands prob­lèmes d’un demi-siè­cle sur lesquels ce stakhanoviste a influé d’une manière ou d’une autre en dirigeant de grandes ban­ques, en con­seil­lant des grands patrons, des min­istres, plusieurs Pre­miers min­istres, voire sept prési­dents de la République, et en prési­dant jusqu’à vingt-trois associations.

Citons l’Institut Pas­teur, la Fédéra­tion pour la recherche sur le cerveau et, bien sûr, le Con­seil d’administration de l’École polytechnique.

Toutes ces activ­ités bénév­oles ne l’ont pas empêché de diriger pen­dant dix-sept ans la com­pag­nie finan­cière Edmond de Roth­schild, puis de con­seiller simul­tané­ment les groupes Bol­loré et Lagardère et d’être mem­bre du Col­lège de l’Autorité des marchés financiers.

Bernard Esam­bert a franchi toutes les étapes de l’ascenseur social, jusqu’à l’époque bénie dite des « 30 glo­rieuses », où l’industrie française a fait un gigan­tesque bond. C’est lui qui vul­garis­era le con­cept de « guerre économique », avec Le Troisième Con­flit mon­di­al (Plon, 1978), suivi par La Guerre économique mon­di­ale (Olivi­er Orban, 1991), allant jusqu’à vouloir trans­former les X en « officiers de la guerre économique ».

Saint-Simon, le père du saint-simonisme, loin­tain cousin du mémo­ri­al­iste, aurait aimé revivre à cet âge d’or que Bernard Esam­bert bap­tise la « République des ingénieurs », où la poli­tique indus­trielle était un domaine central.

Le « témoignage d’une vie passée dans les miradors des mon­des clos de la poli­tique et de l’argent, sous le fais­ceau des doc­trines qui ont bal­ayé le XXe siè­cle, et au car­refour d’innombrables mou­ve­ments et réseaux où [l’auteur s’est] trou­vé en posi­tion de beau­coup voir, beau­coup com­pren­dre, beau­coup anticiper ».

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