Kourou, pointe des Roches, la tour Dreyfus.

Une terre européenne en Amérique du Sud : la Guyane française

Dossier : Libres proposMagazine N°556 Juin/Juillet 2000
Par Bernard DELOFFRE (56)

Malgré le reten­tisse­ment mon­di­al des activ­ités spa­tiales et des lance­ments d’Ar­i­ane à Kourou, la Guyane demeure une terre bien mal connue.

Terre française en Amérique du Sud depuis le début du XVIIe siè­cle, la Guyane a subi une his­toire mou­ve­men­tée, mal­gré son éloigne­ment de la métro­pole et sa faible den­sité de pop­u­la­tion. Et pour­tant ce pays mal con­nu recèle des tré­sors d’originalité que l’on a plaisir à décou­vrir et à apprécier.

La nature d’abord, sous ses divers­es formes, relief con­trasté, omniprésence de l’eau : riv­ières, criques, cas­cades et marais, et surtout cette forêt trop­i­cale, si riche, si dense et si var­iée. Ensuite la flo­re, incom­pa­ra­ble entremêle­ment d’essences divers­es, large éven­tail de fleurs mul­ti­col­ores et changeantes au gré des saisons, et la faune qui présente aus­si bien des spéci­mens des grands fauves de l’Amérique du Sud jusqu’à une incroy­able var­iété d’in­sectes piqueurs (dont cer­tains fort désagréables), en pas­sant par une richesse ornithologique excep­tion­nelle et les fameux papil­lons de Guyane dont le célèbre ” morpho “.

L’​histoire a été mar­quée de nom­breux épisodes som­bres tels que l’ex­pédi­tion de Kourou en 1763, ter­minée en désas­tre, ou le bagne, plus récent (1852) mais tout aus­si trag­ique, qui fut sup­primé en 1938 dans le principe, mais dans les faits ne fer­ma qu’en 1947. La dépor­ta­tion d’Al­fred Drey­fus est encore dans toutes les mémoires. Pour­tant, dans le passé, les jésuites avaient entre­pris une pre­mière ten­ta­tive d’en­ver­gure de mise en valeur de la Guyane, mais ils furent chas­sés par Louis XV en 1762. Plus récem­ment, à la suite d’une déci­sion gou­verne­men­tale prise en 1964, le Cen­tre spa­tial guyanais a été créé et n’a cessé de se dévelop­per depuis avec succès.

Départe­ment d’outre-mer depuis 1946, la Guyane est représen­tée au Par­lement par un séna­teur et deux députés.

Les arts et la cul­ture s’ex­pri­ment non seule­ment dans l’ar­ti­sanat local, mais aus­si dans la musique très riche et puis­sante qui éclate chaque année à l’oc­ca­sion du Car­naval, un des temps forts de la vie guyanaise. Admirons aus­si l’ar­chi­tec­ture tra­di­tion­nelle, dont de nom­breux témoignages peu­vent se voir à Cayenne ou à Saint-Lau­rent-du-Maroni comme dans les autres com­munes, ain­si que l’ar­ti­sanat : orfèvrerie, sculp­ture et pein­ture sur bois…

La pop­u­la­tion, mosaïque de groupes eth­niques très diver­si­fiés, depuis les Amérin­di­ens ou les Noirs descen­dants d’esclaves d’o­rig­ine africaine jusqu’aux Blancs descen­dants des pre­miers colons européens ou provenant des Antilles, les ” békés “, en pas­sant par tous les degrés de métis­sage, y com­pris avec des groupes en prove­nance d’Asie : Chi­nois, Eurasiens, Indonésiens, Hmongs, ou du Moyen-Ori­ent, Libanais entre autres, mais tous avec un dénom­i­na­teur com­mun, le passe­port français, donc des citoyens de l’U­nion européenne.

Mais la Guyane, c’est aus­si un pays mod­erne de 91 000 km2, entré dans le XXIe siè­cle avec son héritage du passé, et vivant le présent avec inten­sité. Son PIB est de 7,5 mil­liards de francs, dont 30 % pour le spa­tial. Les autres activ­ités sont la pêche indus­trielle (crevettes), la forêt, l’a­gri­cul­ture (riz), l’or (2 470 kg en 1995), le tourisme. Les chiffres du com­merce extérieur en 1998 sont 3 500 MF d’im­por­ta­tions pour seule­ment 597 MF d’ex­por­ta­tions. Économique­ment, c’est le pays d’Amérique du Sud dont le niveau de vie par habi­tant est le plus élevé.

Mais à quel prix ! Les fac­teurs économiques et démo­graphiques du départe­ment sont impres­sion­nants et préoc­cu­pants : on estime à 12 000 le nom­bre d’emplois générés en Guyane par le spa­tial, con­tre 16 000 dans une fonc­tion publique hyper­trophiée, et de l’or­dre de 12 000 seule­ment dans le reste de l’é­conomie, avec un effec­tif impres­sion­nant de 12 000 chômeurs, soit, en pour­cent­age, le dou­ble de la métro­pole. Et ceci dans un con­texte de crois­sance démo­graphique galopante qui fait crain­dre le pire : en Guyane, la pop­u­la­tion dou­ble tous les douze ans. Actuelle­ment, on compte env­i­ron 170 000 habi­tants : 90 000 français et 80 000 étrangers (dont 30 000 clan­des­tins). À ce rythme, ce sont 30 000 emplois qu’il faudrait créer dans les dix années à venir, soit plus de deux fois l’ac­tiv­ité spa­tiale d’au­jour­d’hui. Com­ment relever ce dif­fi­cile défi pour que cette belle con­trée ne som­bre pas dans l’a­n­ar­chie et le désordre ?

Caractéristiques dominantes de la Guyane

Aide de l’État et ” valeur ajoutée ”

On vient de voir qu’une grande par­tie de la pop­u­la­tion active guyanaise, de l’or­dre des trois quarts, dépend des fonds publics sous divers­es formes. Cette sit­u­a­tion ne peut et ne doit pas per­dur­er : elle engen­dre en effet des retombées per­ni­cieuses, notam­ment un état d’e­sprit d’as­sis­tance, selon lequel l’É­tat dans sa grande man­sué­tude doit veiller au bien vivre de la pop­u­la­tion, quelles que soient les circonstances.

Pour sor­tir de ce cer­cle vicieux, la démarche pro­posée con­siste à chercher à rééquili­br­er le départe­ment par créa­tion d’ac­tiv­ités nou­velles por­teuses de valeur ajoutée, et non dévoreuses de sub­ven­tions. On peut admet­tre d’aider les activ­ités à se créer et à s’im­planter, mais il est impératif que ces entre­pris­es créent des plus-val­ues, et ne néces­si­tent pas, comme ce fut trop sou­vent le cas dans le passé, de sub­ven­tion­ner la vente des pro­duits en rai­son de leur non-com­péti­tiv­ité sur le marché mondial.

La haute technologie

Les îles du Salut.Afin de faire face aux élé­ments défa­vor­ables de cer­tains des fac­teurs économiques locaux : coût de la main-d’œu­vre, charges sociales de niveau ” mét­ro­pol­i­tain “, coût du Kwh, des trans­ports, des com­mu­ni­ca­tions, etc., il sem­ble judi­cieux de rechercher l’im­plan­ta­tion d’ac­tiv­ités de haute tech­nolo­gie, seules véri­ta­ble­ment généra­tri­ces de valeur ajoutée.

Pour cela, on sera bien sûr amené à faire venir de l’ex­térieur, au moins au début, des cadres qual­i­fiés capa­bles de con­duire ces activ­ités : la réus­site des activ­ités spa­tiales en Guyane démon­tre à l’év­i­dence que c’est possible.

Les débouchés

Il ne suf­fit pas de pro­duire à bon prix, il faut aus­si ven­dre, et force est de con­stater que le marché guyanais est très lim­ité, et en aucun cas com­pat­i­ble avec des pro­duc­tions impor­tantes à forte valeur ajoutée. Cepen­dant, la prox­im­ité de marchés poten­tiels impor­tants — Amérique du Sud et Caraïbes — doit être explorée et exploitée, dans le but d’en­cour­ager forte­ment les investis­seurs à ” miser ” sur cette région qui est aus­si un trait d’u­nion entre l’Eu­rope et l’Amérique du Sud.

Mais ceci sup­pose un effort con­sid­érable et con­certé des pou­voirs publics et des indus­triels, pour créer de nou­velles rela­tions qui n’ex­is­tent pra­tique­ment pas aujour­d’hui. Les ” réseaux ” doivent être mobil­isés, et les com­mu­ni­ca­tions dévelop­pées entre la Guyane et son envi­ron­nement géo­graphique en Amérique du Sud et en Amérique centrale.

La formation

Le développe­ment économique doit bien enten­du être accom­pa­g­né par le développe­ment uni­ver­si­taire. Un mou­ve­ment de fond s’est amor­cé depuis quelques années et devrait aboutir très bien­tôt à la déci­sion atten­due de créer un pôle uni­ver­si­taire en Guyane, dont le finance­ment sera assuré dans le cadre du Con­trat de Plan État Région cou­vrant la péri­ode 2000–2006. Ce pôle uni­ver­si­taire devra non seule­ment for­mer les cadres guyanais indis­pens­ables au développe­ment har­monieux de l’ac­tiv­ité économique, mais aus­si représen­ter un pôle cul­turel d’at­trac­tion pour les jeunes gens d’Amérique du Sud d’o­rig­ine his­panophone ou luso­phone, et de con­tre­bal­ancer l’in­flu­ence anglo-sax­onne et le pou­voir attrac­t­if des uni­ver­sités nord-américaines.

Le Cen­tre spa­tial guyanais (CSG)

La fusée ArianeDans le cadre de sa poli­tique spa­tiale ambitieuse, la France a décidé dans les années 1960 de rechercher un site prop­ice aux lance­ments de satel­lites en orbite. Ce site devait être proche de l’équa­teur, pour béné­fici­er de la plus grande vitesse de rota­tion de la Terre, et d’autre part être dégagé vers l’Est sous la trajectoire.
En 1964, le gou­verne­ment français choisit la Guyane par­mi les 14 sites étudiés par le Cen­tre nation­al d’é­tudes spa­tiales (CNES).

Les atouts de ce site sont nombreux :

  • Une très large ouver­ture sur l’océan Atlan­tique autorise toutes les mis­sions spa­tiales avec des lance­ments aus­si bien vers l’Est (pour l’or­bite géo­sta­tion­naire) que vers le Nord (pour l’or­bite polaire) avec un min­i­mum de risques pour les biens et les per­son­nes. La faible den­sité de pop­u­la­tion per­met, dès le début, de réserv­er une sur­face de 850 km² ≤, avec 52 km de côtes. Les collines avoisi­nantes per­me­t­tent d’in­staller les moyens de pour­suite (radars et antennes de télémesure).
  • La prox­im­ité de l’équa­teur (5,3° N.) per­met de béné­fici­er tout à la fois au max­i­mum de l’ef­fet de fronde dû à la rota­tion de la Terre (460 m/s) et de la moin­dre cor­rec­tion d’an­gle pour l’or­bite géo­sta­tion­naire. Le gain total d’én­ergie par rap­port à Cap Kennedy est de l’or­dre de 17 % pour cette orbite.
  • Cette zone est à l’abri des cyclones et des trem­ble­ments de terre. Elle présente une faible activ­ité orageuse.
  • Le site, à prox­im­ité des îles du Salut, a un cli­mat très sup­port­able mal­gré sa posi­tion équatoriale.

La pre­mière mise en orbite sera réal­isée par le lanceur Dia­mant le 10 mars 1970. En juil­let 1966, le Con­seil du CECLES (Con­férence européenne de con­struc­tion de lanceurs et d’en­gins spa­ti­aux) accepte la propo­si­tion française de con­stru­ire à Kourou la base équa­to­ri­ale des­tinée au lanceur Europa 2. Après l’échec de ce pro­gramme, les instal­la­tions seront repris­es par le pro­gramme Ari­ane dont le pre­mier lance­ment, LO1, fut une réus­site totale le 24 décem­bre 1979.

Vingt ans après, 125 lance­ments Ari­ane (1 à 5) ont été réal­isés avec un taux de réus­site remar­quable (53 suc­cès con­sé­cu­tifs Ari­ane 4 au 1er mars 2000), et deux autres sites (ELA 2 et ELA 3) ont été con­stru­its pour s’adapter à l’évo­lu­tion du lanceur Ari­ane. Les satel­lites, qui peu­vent aujour­d’hui attein­dre une masse uni­taire au lance­ment de 5 t pour les télé­com­mu­ni­ca­tions, trou­vent sur ce site les instal­la­tions les plus mod­ernes pour leurs opéra­tions d’assem­blage et d’in­té­gra­tion avant lancement.

Env­i­ron 1 500 per­son­nes tra­vail­lent actuelle­ment au CSG. Il est l’un des piliers du suc­cès d’Ar­i­ane qui draine plus de 50 % du marché mon­di­al acces­si­ble des lance­ments de satellites.

12 lance­ments sont prévus en 2000, soit 7 Ari­ane IV et 5 Ari­ane V.
Il est évidem­ment le pre­mier cen­tre d’in­térêt touris­tique de Guyane avec 27 000 vis­i­teurs reçus en 1998.

Pour plus d’in­for­ma­tions sur le CSG,
con­sul­ter le site Inter­net : www.csg-spatial.tm.fr
sur la poli­tique spa­tiale : www.cnes.fr
sur Ari­ane­space : www.arianespace.com

La recherche

Il faut égale­ment tenir compte — et tir­er prof­it — de la présence en Guyane française des quelque vingt-six cen­tres de recherche, tels que l’In­sti­tut Pas­teur, l’IRD (ex-Orstom), le Cirad, l’In­ra, l’Ifre­mer, le BRGM, l’In­serm et bien d’autres. Ceci est remar­quable et représente une force de con­nais­sances et de cul­ture tout à fait con­sid­érable, pour peu que l’on sache val­oris­er ces cen­tres et en dégager les syn­er­gies, ce que le pôle uni­ver­si­taire en pro­jet devrait être à même de faire. Ce sont autant d’ax­es de développe­ment priv­ilégiés qui, s’ap­puyant sur les inter­ac­tions uni­ver­sité-recherche-indus­trie, devraient favoris­er l’im­plan­ta­tion des indus­tries de haute tech­nolo­gie à forte valeur ajoutée souhaitées.

Les communications

Prin­ci­pales dates

1492 : Décou­verte de l’Amérique.
1604 : Jean Moquet et La Ravardière accos­tent dans ” l’île de Cayenne “.
1614 : Destruc­tion de la colonie par le Portugal.
1643 : Pon­cet de Brétigny débar­que en Guyane.
1652 : Com­pag­nie de France équinoxiale.
La France délaisse la Guyane.
1654 : Les Hol­landais occu­pent la région.
1664 : Arrivée de de Tra­cy avec Antoine Lefeb­vre de la Barre.
Par la suite, les Anglais attaque­nt et rav­agent la colonie sans pour cela s’y installer.
1676 : L’ami­ral d’Estrées reprend Cayenne.
1679–1705 : Le gou­verneur Pierre Éléonore Lefeb­vre défend le ter­ri­toire con­tre les Portugais.
1762 : Louis XV décide de chas­s­er les jésuites. Cette expul­sion fut un désas­tre économique pour la Guyane.
1763 : Expédi­tion de Kourou.
1794 : La Con­ven­tion ther­mi­dori­enne abolit l’esclavage.
1802 : Abo­li­tion de l’esclavage, occu­pa­tion portugaise.
1814 : La colonie revient à la France.
Mère Anne-Marie Javouhey arrive à Mana.
1848 : Abo­li­tion défini­tive de l’esclavage.
1852 : Nais­sance du bagne.
1895 : Dépor­ta­tion d’Al­fred Dreyfus.
1900 : Arbi­trage de la ques­tion ter­ri­to­ri­ale franco-portugaise.
Le Con­seil fédéral suisse tranche en faveur du Brésil.
1906 : Jean Gal­mot arrive en Guyane.
1938 : Le bagne est supprimé.
1946 : La colonie devient un département.
1947 : Le bagne est désaffecté.
1955 : D’im­por­tantes quan­tités d’or sont découvertes.
1965 : La base spa­tiale est créée.
1974 : Le plan vert est mis en place.
1982 : La Guyane devient une région.

Pour réalis­er con­crète­ment ces ambi­tions, il faut que les com­mu­ni­ca­tions de toutes natures se dévelop­pent. Par voie aéri­enne, c’est assez sim­ple, car les com­pag­nies aéri­ennes opéra­tri­ces dans la région ren­forceront ou créeront les lignes néces­saires en fonc­tion de la demande, avec un temps de réponse très court, à par­tir de l’aéro­port inter­na­tion­al de Cayenne-Rocham­beau, par­faite­ment équipé et de grande capac­ité. La voie mar­itime répond à peu près au même critère : la présence d’un port en eau pro­fonde assor­ti d’un parc d’ac­tiv­ités économiques à Cayenne au Dégrad-des-Cannes est un atout de pre­mier ordre dans ce domaine. Par con­tre les rela­tions routières sont très faibles. S’il est pos­si­ble d’aller par la route au Suri­nam en tra­ver­sant le Maroni par bac à Saint-Lau­rent, il n’est par con­tre pas pos­si­ble de se ren­dre au Brésil, la route de l’est n’ex­is­tant à l’heure actuelle que jusqu’à Regi­na. Et même si l’on relie un jour Saint-Georges-de-l’Oy­apock, on ne débouchera de toute façon que sur la province d’Ama­pa, la plus reculée du Brésil, non reliée au Brésil mod­erne, sauf à faire des mil­liers de kilo­mètres de pistes et à tra­vers­er l’A­ma­zone en paque­bot entre Maca­pa, cap­i­tale de l’Ama­pa, et Belém dans l’É­tat de Para… Autrement dit une aventure.

Enfin les télé­com­mu­ni­ca­tions. Déjà bien struc­turées au prof­it du Cen­tre spa­tial guyanais, elles se dévelop­per­ont à mesure de l’aug­men­ta­tion de la demande, sans que cela ne pose de prob­lèmes insur­monta­bles, grâce notam­ment aux satel­lites et aux câbles sous-marins.

Les structures d’accueil et le tourisme

Tout développe­ment économique et social doit être accom­pa­g­né de celui des infra­struc­tures et des struc­tures d’ac­cueil. Cer­taines sont du ressort de la puis­sance publique : moyens de com­mu­ni­ca­tions, étab­lisse­ments d’en­seigne­ment, de san­té, admin­is­tra­tion, mais d’autres relèvent de l’ini­tia­tive privée. C’est le cas de l’hôtel­lerie et du tourisme. S’il est vrai que l’on trou­ve main­tenant à Cayenne et à Kourou des hôtels de classe inter­na­tionale, il n’en demeure pas moins que le nom­bre de cham­bres disponibles est encore insuffisant.

À côté de cela, pour sat­is­faire les exi­gences d’une clien­tèle de plus en plus inter­na­tionale, il faut offrir au vis­i­teur des pro­duits touris­tiques cohérents à car­ac­tère plus cul­turel et de dépayse­ment qu’ori­en­tés vers le tourisme dit ” de masse “. Il existe main­tenant des tour-opéra­teurs en Guyane qui pro­posent des presta­tions de bon niveau, avec un réel souci de progrès.

La Guyane, terre européenne

Out­re le fait que, légale­ment, un départe­ment français est par­tie inté­grante de l’U­nion européenne, il faut soulign­er que le Cen­tre spa­tial guyanais a été depuis longtemps mis à la dis­po­si­tion de l’Eu­rope, en l’oc­cur­rence de l’A­gence spa­tiale européenne, pour être la base de lance­ment de la famille de fusées européennes Ariane.

Les ser­vices de lance­ment com­mer­cial­isés sur le marché inter­na­tion­al par la Société Ari­ane­space sont main­tenant recon­nus comme étant par­mi les meilleurs au monde, ce qui se traduit par une remar­quable péné­tra­tion du marché ” acces­si­ble “. Ces suc­cès sont dus, non seule­ment à l’ex­cel­lence du lanceur en ter­mes de qual­ité, fia­bil­ité, pré­ci­sion d’in­jec­tion en orbite, mais aus­si à la posi­tion géo­graphique du site de Kourou à 5,3° N., donc très proche de l’équa­teur, et à la qual­ité des instal­la­tions de la base de lancement.

La technopole régionale de la Guyane

En syn­ergie avec les activ­ités spa­tiales, les cen­tres de recherche déjà présents et le pôle uni­ver­si­taire en créa­tion est née l’idée de créer en Guyane une techno­pole régionale, dont l’ob­jec­tif pre­mier sera d’aider à la créa­tion d’ac­tiv­ités nou­velles créa­tri­ces d’emplois et généra­tri­ces de valeur ajoutée. Cette ini­tia­tive a très rapi­de­ment recueil­li l’assen­ti­ment et le sou­tien des élus locaux et des pou­voirs publics.

Main­tenant décidée dans son principe, la mise en place de la techno­pole est en cours. Une con­cer­ta­tion entre la Région, l’É­tat, la Cham­bre de com­merce et d’in­dus­trie de la Guyane, et les représen­tants de l’in­dus­trie et de la recherche éla­bore les élé­ments car­ac­téris­tiques de la techno­pole régionale de la Guyane, ses statuts, sa forme juridique et ses moyens d’ac­tion. Le Cen­tre nation­al d’é­tudes spa­tiales, en rai­son du poids impor­tant des activ­ités spa­tiales dans le départe­ment, est asso­cié à la démarche, et con­tribue finan­cière­ment et en nature à l’ef­fort col­lec­tif. Une ” Mis­sion Guyane ” con­créti­sant cette con­tri­bu­tion a d’ailleurs été récem­ment créée, ani­mée par un directeur émi­nent du CNES, Michel Mignot, qui a été directeur du CSG de 1992 à fin 1999, après avoir passé toute sa car­rière au ser­vice du CNES et de la Guyane.

La techno­pole aura entre autres objec­tifs une voca­tion de ray­on­nement et d’ex­por­ta­tion. Elle favoris­era l’of­fre de ser­vices et pro­duits réal­isés ou val­orisés en Guyane et cor­re­spon­dant à la demande de l’en­vi­ron­nement sud-améri­cain et caraïbe dans de nom­breux domaines : édu­ca­tion et enseigne­ments supérieurs, for­ma­tions, recherch­es, tech­nolo­gies avancées, main­te­nance tech­nique, pro­duits locaux spé­ci­fiques, ser­vices et pro­duits touris­tiques, accueil et mise aux normes de pro­duits sud-améri­cains, ingénierie de tech­nolo­gies liées à l’en­vi­ron­nement, la télédé­tec­tion, le téléen­seigne­ment, la télémédecine, la biolo­gie, la médecine et la phar­ma­copée trop­i­cales, la société de l’in­for­ma­tion, etc.

La créa­tion de la techno­pole donne un sig­nal fort de dynamisme et de moder­nité en direc­tion de l’Eu­rope et de l’Amérique latine. Avec ses atouts de for­ma­tions uni­ver­si­taires, de cul­tures régionales, de recherch­es, de hautes tech­nolo­gies, au ser­vice de la Guyane et de sa jeunesse, de la France et de l’Eu­rope dans le grand bassin ama­zonien et sud-améri­cain, la techno­pole régionale de la Guyane devrait être un des indis­pens­ables élé­ments fédéra­teurs du développe­ment local réel et durable.

C’est une des grandes chances de la Guyane de demain, si elle le veut !

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Les voyages organisés

Carnaval à CayenneDe nom­breux voy­ages sont désor­mais pro­posés par les tour-opéra­teurs de Guyane. Les voy­ages peu­vent intéress­er des groupes de plusieurs dizaines de per­son­nes. Le voy­age type coûte de l’or­dre de 10 000 francs pour huit jours de Paris à Paris. Un exem­ple de con­tenu : le Cen­tre spa­tial, les îles du Salut, l’île Royale, les ves­tiges du bagne, une journée au bord du Kourou (pirogue, sen­tier botanique en forêt, écolo­gie), le bar­rage EDF de Petit-Saut, le lit­toral de Kourou à Saint-Lau­rent-du-Maroni, Saint-Lau­rent : la ville, le bagne, l’ar­ti­sanat, et enfin Cayenne : la ville, le marché, le lit­toral par la route des Plages, mais les pro­grammes de ces voy­ages peu­vent être adap­tés aux souhaits des organ­isa­teurs de voy­ages, et dans ce cas com­posés ” à la demande “.

Les moyens d’accès et les liaisons aériennes intérieures

L’aéro­port de Cayenne-Rocham­beau est desservi quo­ti­di­en­nement depuis Paris par Air France et AOM. Les voy­ages organ­isés béné­fi­cient de prix de groupes raisonnables. Il existe aus­si des liaisons régulières avec Fort-de-France et Pointe-à-Pitre, ain­si qu’avec le Brésil, le Suri­nam, le Guyana et Trinidad.
La com­pag­nie Air Guyane assure la desserte des prin­ci­pales com­munes de l’intérieur.

La géographie

La Guyane est située en Amérique du Sud. Elle a une fron­tière com­mune avec le Brésil à l’est et au sud, et avec le Suri­nam à l’ouest. D’une super­fi­cie de 90 000 km², la plus grande par­tie du pays est cou­verte de forêt trop­i­cale. La pop­u­la­tion, 170 000 habi­tants, est con­cen­trée dans les villes : Cayenne, Kourou, Saint-Lau­rent-du-Maroni, et les com­munes de la bande côtière. Quelques cen­taines d’habi­tants vivent dans les com­munes de l’in­térieur, dont cer­taines ne sont acces­si­bles que par voie flu­viale ou par avion. Les fleuves jouent un rôle impor­tant comme voies de com­mu­ni­ca­tion, et deux d’en­tre eux mar­quent les fron­tières : l’Oy­apock avec le Brésil et le Maroni avec le Surinam.

Le climat

La tem­péra­ture moyenne est de 28 °C avec une humid­ité de l’or­dre de 90 %. Il y a une sai­son ” sèche ” de juil­let à décem­bre, et ” le petit été de mars “. En dehors de ces péri­odes le cli­mat se car­ac­térise par des pluies abon­dantes et fréquentes, entre­coupées de belles éclair­cies. Les vents sont faibles et de secteur ouest, amenant d’a­gréables alizés. Il y a peu d’or­ages, et pas de cyclones.

La santé — Mesures de prévention contre le paludisme

La vac­ci­na­tion con­tre la fièvre jaune ” antia­mar­ile ” est oblig­a­toire. Elle n’est pra­tiquée que dans des cen­tres agréés, Insti­tut Pas­teur ou Air France par exem­ple, et doit l’être au moins dix jours avant le départ en Guyane. Elle est val­able dix ans.
En ce qui con­cerne le palud­isme, les pro­grammes qui sont pro­posés se situent dans la zone côtière ou aux alen­tours du Cen­tre spa­tial guyanais, région à faible risque. Il est toute­fois oppor­tun de se pro­téger con­tre les piqûres de mous­tiques, en util­isant des pro­duits répul­sifs et en ayant recours à un habille­ment adapté.
Il est aus­si con­seil­lé de veiller au main­tien de l’im­mu­nité con­tre le tétanos et la poliomyélite : vac­ci­na­tions et rap­pels à jour.

Les formalités

La carte d’i­den­tité nationale ou le passe­port sont exigés à l’en­trée en Guyane pour les citoyens français. Les per­son­nes de toute autre nation­al­ité doivent être munies d’un passe­port en cours de valid­ité. Pour les ressor­tis­sants de pays n’ap­par­tenant pas à la CEE, il est con­seil­lé de pren­dre con­tact avec l’am­bas­sade de France ou les consulats.

VENEZ NOMBREUX !

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