Une entreprise innovante, responsable et engagée

Dossier : Vie des entreprisesMagazine N°761 Janvier 2021
Par Étienne GALAN

Étienne Galan a été nom­mé pré­sident exé­cu­tif de Roxel, filiale conjointe de Safran et de MBDA, qui conçoit, déve­loppe, fabrique et com­mer­cia­lise une large gamme de sys­tèmes de pro­pul­sion solide haute tech­no­lo­gie pour des appli­ca­tions aériennes, ter­restres, navales et spa­tiales. Il nous en dit davan­tage sur sa prise de fonc­tion ain­si que sur les forces et les atouts de cette entre­prise à taille humaine.

Vous avez pris la tête de Roxel en septembre dernier dans un contexte perturbé par une crise sanitaire qui se prolonge. Comment s’est passée votre prise de fonction ?

À mon arri­vée, les équipes de Roxel géraient déjà très bien la crise. J’ai trou­vé des équipes enga­gées et moti­vées qui avaient limi­té l’impact de la pan­dé­mie. Roxel a su faire preuve d’agilité et mettre en place un plan de conti­nui­té d’activité effi­cace qui nous a per­mis de main­te­nir la pro­duc­tion et la livrai­son de nos pro­grammes les plus critiques. 

Le tra­vail à dis­tance s’est mis en place mal­gré les contraintes de sécu­ri­té infor­ma­tique liées au sec­teur de la défense. Bien évi­dem­ment, pour ceux qui ne pou­vaient pas en béné­fi­cier, toutes les mesures sani­taires néces­saires ont rapi­de­ment été mises en place.

J’ai très vite com­pris que j’avais rejoint une entre­prise for­mi­dable pour qui ses col­la­bo­ra­teurs sont ce qui importe le plus. Et la charte éthique de la socié­té en témoigne !

“Nous encourageons un climat d’ouverture, de courage, de générosité
et de respect, pour que chaque collaborateur se sente libre d’exprimer ses idées et ses préoccupations.”

Pour nous, les col­la­bo­ra­teurs repré­sentent notre prin­ci­pal atout. Ils doivent béné­fi­cier d’un envi­ron­ne­ment de tra­vail sûr et sain, où le talent et le mérite per­son­nel sont recon­nus, la diver­si­té valo­ri­sée, la vie pri­vée res­pec­tée et le juste équi­libre entre vie pro­fes­sion­nelle et vie per­son­nelle pris en compte. Nous croyons qu’il est impor­tant de leur offrir un envi­ron­ne­ment sti­mu­lant, des pers­pec­tives d’évolution moti­vantes, ain­si que la pos­si­bi­li­té de chan­ger les choses. Nous encou­ra­geons un cli­mat d’ouverture, de cou­rage, de géné­ro­si­té et de res­pect, pour que chaque col­la­bo­ra­teur se sente libre d’exprimer ses idées et ses préoccupations.

De plus, chez Roxel, nos ingé­nieurs sont confron­tés à un envi­ron­ne­ment com­plexe qui allie chi­mie, méca­nique, élec­tro­nique, maté­riaux com­po­sites et dif­fé­rents métiers. Il s’agit donc d’un chal­lenge pro­fes­sion­nel pas­sion­nant ! Nous sommes heu­reux de voir à quel point nos col­la­bo­ra­teurs sont atta­chés à Roxel et res­tent de nom­breuses années avec nous.

La satisfaction de vos clients est également l’une de vos priorités…

Cela va de soi ! Une entre­prise se doit de satis­faire ses clients. Pour cela, le déploie­ment de méthodes d’excellence opé­ra­tion­nelle est clé. Dans ce cadre, nous nous appuyons sur les méthodes qui ont déjà fait leurs preuves chez nos action­naires, et nous nous asso­cions à la démarche de trans­for­ma­tion de MBDA, un de nos action­naires et client majoritaire.

Aujourd’hui, Roxel est le lea­der euro­péen des sys­tèmes de pro­pul­sion tac­tique et un acteur majeur au niveau mon­dial. Nous menons des pro­jets en nous appuyant sur notre savoir-faire et nos connais­sances, direc­te­ment ou en coopé­ra­tion. Basée en France et au Royaume-Uni, Roxel pos­sède des capa­ci­tés éprou­vées dans les domaines de la chi­mie des maté­riaux éner­gé­tiques, de la com­bus­tion ou de la méca­nique, offrant à ses clients des solu­tions sur mesure pour tous les élé­ments des sys­tèmes de pro­pul­sion (struc­tures, pro­tec­tions ther­miques, maté­riaux éner­gé­tiques et inertes).

En parallèle, votre activité s’appuie sur l’innovation et des technologies de pointe. Comment appréhendez-vous ces enjeux ?

Roxel inves­tit chaque année une part signi­fi­ca­tive pour l’innovation, à la fois dans le desi­gn, les tech­no­lo­gies et les pro­cé­dés indus­triels, dans le cadre d’un pro­ces­sus interne d’innovation.

Par ailleurs, Roxel met en place des outils modernes comme dans le pro­jet « usines sans papier », dont le but est de per­mettre aux opé­ra­teurs d’avoir accès, direc­te­ment sur leur poste, à la docu­men­ta­tion de tra­vail et d’y enre­gis­trer rapi­de­ment les para­mètres de fabrication.

L’étape d’après sera de lan­cer un pro­jet « big data » pour ana­ly­ser le volume des infor­ma­tions collectées. 

Roxel conduit ces tra­vaux non seule­ment en interne mais éga­le­ment avec de nom­breux par­te­naires : PME, orga­nismes de recherche, grands groupes. Une par­tie de ces tra­vaux s’inscrit dans le cadre d’un par­te­na­riat fran­co-bri­tan­nique « maté­riaux et com­po­sants pour mis­siles », pour ceux à plus bas niveau de matu­ri­té tech­no­lo­gique (TRL), mais éga­le­ment de pro­grammes d’études amont finan­cés par la direc­tion géné­rale de l’armement en France, et le Wea­pons Science and Tech­no­lo­gy Centre au Royaume-Uni.

Un autre enjeu de taille pour l’industrie de la défense est celui du développement durable et des contraintes liées au respect de l’environnement. Comment intégrez-vous ces processus en interne ?

Sur nos sites de pro­duc­tion en France et en Angle­terre, nous col­lec­tons les déchets qui nuisent à l’environnement et qui pour­raient éven­tuel­le­ment atteindre les nappes phréatiques. 

Au moment de la fabri­ca­tion de nos pro­duits, nous pen­sons déjà à leur des­truc­tion. Nous sommes notam­ment conformes au règle­ment REACH de l’Union euro­péenne, qui a été adop­té pour pro­té­ger la san­té humaine et l’environnement contre les risques liés aux sub­stances chimiques… 

De plus, dans la régle­men­ta­tion REACH, il y a aus­si des listes de com­po­sants qui, aujourd’hui, ne sont pas inter­dits mais qui le seront peut-être demain. Roxel fait en sorte d’anticiper ces inter­dic­tions en pré­pa­rant le rem­pla­çant de ces pro­duits. Nous avons au sein de Roxel, un volet consi­dé­rable de notre R&D qui vise à réduire l’empreinte éco­lo­gique. Roxel a à cœur de faire en sorte que tout ce qui a trait à la fabri­ca­tion de la pro­pul­sion solide et à sa des­truc­tion soient par­fai­te­ment en ligne avec le déve­lop­pe­ment durable.

Cette année reste marquée par un ralentissement de l’activité due à la crise sanitaire et économique. Comment êtes-vous impactés ?

Ces der­nières années, Roxel a connu une crois­sance de 50 % de son chiffre d’affaires et une aug­men­ta­tion signi­fi­ca­tive de son effec­tif. Cette année par­ti­cu­lière nous a tou­chés fai­ble­ment. Nous sommes tou­jours en pleine crois­sance et nous sommes encore à la recherche de nou­veaux talents. Notre métier est un métier de pro­tec­tion et de sou­ve­rai­ne­té. Les bud­gets accor­dés à la défense sont et res­te­ront tou­jours à un très bon niveau. 

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