Une ambition pour la France

Dossier : LA MER : Énergies et ressourcesMagazine N°714 Avril 2016
Par Jean-Louis BAL

La pro­fes­sion de foi du prési­dent du Syn­di­cat des éner­gies renou­ve­lables (SER) qui pense que la dynamique est enclenchée en France et que l’on peut espér­er “ Des cibles de 15 GW d’éolien posé, 6 GW d’éolien flot­tant et 3 GW d’hydrolien en 2030 ”

Forte du deux­ième poten­tiel européen en matière d’énergies marines renou­ve­lables et de savoir-faire indus­triels issus des secteurs de l’énergie, de l’Oil & Gas ou encore de la con­struc­tion navale, la France s’est fixé l’ambition de fig­ur­er par­mi les lead­ers de cette fil­ière en forte crois­sance à l’échelle européenne, avec un objec­tif de 6 000 MW d’EMR instal­lés en 2020.

“ Des cibles de 15 GW d’éolien posé, 6 GW d’éolien flottant et 3 GW d’hydrolien en 2030 ”

Pour soutenir cette ambi­tion, deux pre­miers appels d’offres ont été lancés en 2011 et 2013, pour un vol­ume de 3 000 MW d’éoliennes marines qui seront instal­lées le long de notre lit­toral dans les prochaines années, per­me­t­tant la créa­tion d’une dizaine d’usines et de plus de 10 000 emplois à l’horizon 2020.

Des fer­mes pilotes d’hydroliennes, tant mar­itimes que flu­viales, et d’éoliennes flot­tantes, qui seront déployées le long de nos côtes dans les toutes prochaines années, engageront égale­ment l’industrie française sur la voie du succès.

D’autres tech­nolo­gies, à l’image de l’énergie ther­mique des mers ou encore du houlo­mo­teur, per­me­t­tront de tir­er le meilleur prof­it de cette for­mi­da­ble ressource offerte par le deux­ième espace mar­itime au monde, véri­ta­ble oppor­tu­nité pour la dif­fu­sion de nos savoir-faire vers l’international.

Un objectif de 100 à 120 €/MWH

Le foi­son­nement de ces formes de pro­duc­tion d’énergie offre à nos indus­triels la pos­si­bil­ité de pro­pos­er tout un éven­tail de solu­tions. Les expéri­ences et suc­cès sont déjà nom­breux, et les pro­jets en ges­ta­tion lais­sent à penser que la dynamique est en marche.

L’enjeu est désor­mais de pour­suiv­re l’effort con­joint des indus­triels et de l’État dans l’optique de réduire rapi­de­ment les coûts de pro­duc­tion, afin de garan­tir la com­péti­tiv­ité de ces énergies.

Pour l’éolien en mer, les pro­fes­sion­nels du SER visent ain­si un objec­tif de 100 à 120 euros par mégawattheure pour les pro­jets mis en ser­vice en 2030.

Les leviers sont nom­breux pour attein­dre ces niveaux : éoli­ennes plus puis­santes, rotors plus grands, méth­odes et moyens d’installation et de main­te­nance opti­misés, etc., per­me­t­tront de péren­nis­er l’activité de la fil­ière indus­trielle en lui don­nant les moyens de se posi­tion­ner à l’export, relais de crois­sance important.

L’association européenne de l’éolien, l’EWEA, estime en effet que 80 GW pour­raient être instal­lés dans les eaux européennes en 2030.

Volonté politique

Pour rester dans la course, la France doit dès à présent se don­ner les moyens d’une poli­tique ambitieuse à la hau­teur de ces enjeux. En par­ti­c­uli­er, il faut don­ner de la vis­i­bil­ité aux indus­triels qui investis­sent aujourd’hui dans l’amorçage de ces fil­ières, en fix­ant de nou­veaux objec­tifs de déploiement dans le cadre de la pro­gram­ma­tion pluri­an­nuelle de l’énergie (PPE).

Celle-ci devrait être adop­tée dans les prochains mois, en appli­ca­tion de la loi sur la tran­si­tion énergé­tique, et déclin­era l’objectif de 32 % d’énergie renou­ve­lable en 2030 pour les dif­férentes fil­ières EnR.

S’agissant des EMR, le SER estime que des cibles de 15 GW d’éolien posé, 6 GW d’éolien flot­tant et 3 GW d’hydrolien sont atteignables en 2030.

En suiv­ant ces tra­jec­toires, notre pays aura toutes les chances de s’assurer une place par­mi les lead­ers à l’échelle inter­na­tionale, et de béné­fici­er des for­mi­da­bles retombées atten­dues de ces tech­nolo­gies d’avenir, en ter­mes de pro­tec­tion de l’environnement, de crois­sance et d’emploi.

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