Un nouveau rôle pour les agences de l’eau ?

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°619 Novembre 2006Par : Bernard Kaczmarek (69)Rédacteur : JR

Depuis leur créa­tion en 1964, les agences de l’eau ont large­ment con­tribué à la poli­tique française de l’eau et y ont pris une place prépondérante.

Aujourd’hui, la poli­tique française de l’eau est à la croisée des chemins. L’Europe joue un rôle gran­dis­sant et désor­mais incon­tourn­able. Une promesse d’étudier une direc­tive cadre sur l’eau a été demandée par la France, alors forte de trente années d’expérience, en 1995. Depuis l’année 2000, l’approbation de cette direc­tive cadre impose une nou­velle approche com­mune à tous les États de l’Union européenne, en vue d’aboutir à une amélio­ra­tion générale de la qual­ité de l’eau, partout en Europe. Les col­lec­tiv­ités locales doivent met­tre sur pied ou amélior­er leur assainisse­ment col­lec­tif, l’industrie doit tou­jours mieux utilis­er l’eau ; enfin, l’agriculture doit s’adapter à une nou­velle Poli­tique agri­cole com­mune plus respectueuse de l’environnement en général et des ressources en eau en particulier.

En 2008, la France assur­era de nou­veau la prési­dence de l’Union européenne. Elle pour­rait pré­conis­er des solu­tions com­plé­men­taires et des évo­lu­tions effi­caces, basées sur sa pro­pre expéri­ence. Encore faut-il qu’elle soit pré­parée à ce débat.

Les agences de l’eau et l’ensemble de leurs parte­naires – depuis l’État jusqu’aux par­ti­c­uliers – sont-ils prêts pour les nou­veaux défis ? En cette année 2006, un pro­jet de loi sur l’eau se pro­pose de répon­dre à cette ques­tion et fait l’objet de dis­cus­sions au Par­lement. Apporte-t-il des répons­es suff­isantes ? On peut en douter car les vraies ques­tions ne sont pas posées : rôle des agences de l’eau, effi­cac­ité de la police de l’eau, nou­veaux enjeux – eau et san­té, change­ments cli­ma­tiques –, place des acteurs dans les évo­lu­tions attendues.

Les quelques propo­si­tions présen­tées ne veu­lent être que des sig­naux de départ ou des pistes de réflex­ion. Sans débat ouvert, il ne peut y avoir que repli sur soi-même et régres­sion. La poli­tique française de l’eau mérite-t-elle un pareil sort ?

Poster un commentaire