Des bouteilles de gaz chez MESSER

Un gazier sur le terrain, proche de ses clients

Dossier : Dossier FFEMagazine N°725 Mai 2017
Par Nicolas DENIS
Par Gilles QUÉTIN

Quelles sont les dates clés qui ont compté dans l’histoire du groupe Messer ?

La pre­mière pierre est posée par Adolf Mess­er en 1898 avec la créa­tion de la société ini­tiale. Son fils, Hans, fusionne cette dernière en 1965 avec une par­tie de l’entreprise Knap­sack-Griesheim AG pour créer Mess­er Griesheim. 

Le Groupe Mess­er con­naît alors une phase de développe­ment inter­na­tion­al avec le sou­tien financier du groupe Höechst présent au cap­i­tal. Puis en 2004, après une phase de restruc­tura­tion finan­cière, Ste­fan Mess­er rachète la total­ité des par­tic­i­pa­tions pour faire de Mess­er un groupe 100 % famil­ial présent dans le monde entier. 

Comment sont réparties les activités du groupe ?

Le groupe s’appuie sur deux activ­ités com­plé­men­taires. D’une part, la pro­duc­tion d’une large gamme de gaz indus­triels en vrac ou con­di­tion­nés regroupés en trois familles, gaz de l’air, CO2 et gaz spé­ci­aux, des­tinés à de nom­breux secteurs indus­triels : agroal­i­men­taire, métal­lurgie, médecine, recherche sci­en­tifique et environnement. 

D’autre part, la fab­ri­ca­tion d’équipements et de matériels spé­ci­fiques à cer­tains domaines d’application des gaz, pour per­me­t­tre d’optimiser les procédés de fab­ri­ca­tion ou d’améliorer la qual­ité des produits. 

Cha­cune de ces activ­ités représente un mil­liard de chiffre d’affaires assuré par une soix­an­taine de sociétés répar­ties dans le monde avec plus de 10 000 salariés. 

Comment décririez-vous la culture de votre entreprise ?

Plus qu’un sim­ple com­merce de gaz, c’est avant tout la capac­ité d’apporter à nos clients des solu­tions inno­vantes et per­son­nal­isées. Nous leur pro­posons d’analyser ensem­ble leur prob­lé­ma­tique, de dimen­sion­ner leurs équipements, de leur ven­dre ou louer le matériel néces­saire et de leur fournir nos gaz. 

En France, nos équipes sont présentes sur l’ensemble du ter­ri­toire pour apporter un con­seil adap­té. Nous échangeons et réal­isons des essais ensem­ble avant de pro­pos­er la mise en oeu­vre des instal­la­tions avec nos équipes. 

Nous assurons égale­ment à nos clients un suivi dans le temps pour con­tribuer à l’amélioration durable de leurs per­for­mances indus­trielles et envi­ron­nemen­tales. Le con­seil, l’accompagnement et le savoir-faire asso­ciés à une gamme de pro­duits et d’équipements com­plets con­stituent nos atouts sur le ter­ri­toire français. 

Si nous nous intéressons au domaine de l’agroalimentaire, quelles sont les solutions proposées ?

Nous avons dévelop­pé une gamme de pro­duits appelés Gourmet®. Les gaz indus­triels ser­vent à deux grandes familles d’applications dans ce secteur. Ils représen­tent tout d’abord une alter­na­tive au froid mécanique. Beau­coup de tech­nolo­gies d’applications et de savoir-faire autour des besoins des clients se sont dévelop­pés et notam­ment la maîtrise du froid indus­triel par la cryo­génie (util­i­sa­tion de l’azote liq­uide ou d’autres gaz très froids). 

Si on com­pare à ce que per­met l’alternative courante qu’est le froid mécanique, très lim­ité en tem­péra­ture, la cryo­génie per­met d’accéder très rapi­de­ment à des zones de tem­péra­tures inat­teignables par ailleurs, et de garan­tir une meilleure qual­ité du produit. 

Out­re le froid, il existe d’autres prob­lé­ma­tiques comme la con­ser­va­tion des ali­ments, en allongeant la durée de vie et préser­vant les qual­ités organolep­tiques. Il s’agit ici de mod­i­fi­er l’atmosphère présente dans l’emballage de chaque produit. 

Par exem­ple, un steak haché néces­site un mélange de gaz dif­férent d’une salade. 

Par ailleurs, la capac­ité de com­pres­sion à 300 bar de nos bouteilles, con­tre 200 bar chez nos prin­ci­paux con­cur­rents, garan­tit à nos clients moins de manu­ten­tion, moins de trans­port et plus de pro­duits pour le même embal­lage. Nous pro­posons égale­ment de nou­veaux embal­lages spé­ci­fiques très per­for­mants comme nos Mega­pack plus faciles à utiliser. 

Autre appli­ca­tion dans ce domaine de l’agroalimentaire, l’utilisation du CO2 dans les ser­res pour accélér­er et opti­miser naturelle­ment la pho­to­syn­thèse. Cette tech­nolo­gie verte rem­place l’utilisation de pro­duits chim­iques et offre un bel avenir à l’agriculture.

Prenons un autre exemple de vos domaines d’intervention, l’environnement.
Que peut proposer un gazier dans ce secteur ?

Beau­coup de choses ! Pour ce qui nous con­cerne, l’environnement regroupe un grand nom­bre de domaines, notam­ment celui de l’eau et en par­ti­c­uli­er la pro­duc­tion d’eau potable. Pour élim­in­er les incon­vénients d’une eau trop douce, il est pos­si­ble de rajouter de la minéral­ité dans l’eau afin d’obtenir une eau équilibrée. 

La façon d’agir la plus économique, la plus viable et cou­vrant tous les types de dimen­sion­nement con­siste à ajouter de la chaux et du CO2 pour créer du car­bon­ate et du bicar­bon­ate de cal­ci­um. Ain­si traitée, l’eau n’entartre pas, ni n’attaque les réseaux. 

Cette année, nous avons final­isé la nou­velle gamme de matériel plus sim­ple, plus com­pact avec des fonc­tion­nal­ités élargies. 

Tou­jours dans le cadre du traite­ment de l’eau, nous sommes capa­bles de neu­tralis­er des efflu­ents alcalins. Alter­na­tive à l’emploi d’acides forts, le CO2 per­met d’évite les vapeurs nocives, la cor­ro­sion des équipements et les rejets de chlorures, sul­fates ou nitrates. 

Là encore, toutes nos équipes sont là pour accom­pa­g­n­er cha­cun de nos clients. Nous visons ici une appli­ca­tion vertueuse qui ne représente que des avan­tages par rap­port aux solu­tions clas­siques plus agressives. 

Quelle est votre stratégie ?

EN BREF

Premier gazier mondial à capitaux familiaux avec plus de 100 ans d’expérience
  • 120 sociétés dans le monde
  • CA Groupe Messer : 2 milliards d’euros
  • CA Messer France : 125 millions d’euros
  • 10 000 collaborateurs dans le monde dont 500 en France
  • 16 sites en France
  • Messer France représente la première filiale européenne du groupe.

Nous voulons être un chal­lenger prof­itable en investis­sant tou­jours plus dans la recherche et le développe­ment. Le groupe Mess­er développe de nou­velles mar­ques qu’il pro­tège par le biais de dépôts de brevets. Ces nou­velles solu­tions sont pen­sées pour répon­dre aux besoins de marchés à fort potentiel. 

Par ailleurs, la présen­ta­tion de ces inno­va­tions auprès des futurs clients passe, notam­ment, par des investisse­ments en com­mu­ni­ca­tion, par exem­ple une présence régulière sur les salons pro­fes­sion­nels spécialisés. 

Mess­er se veut con­tribu­tif aux indus­tries, aux pop­u­la­tions en amélio­rant les con­di­tions de vie, d’alimentation, etc. 

En France, nous dis­posons d’un cen­tre de recherche dédié à l’agroalimentaire, à l’environnement et à la biotech. Il existe égale­ment des cen­tres de recherche en Alle­magne et en Autriche pour d’autres domaines.

Poster un commentaire