UN EMPIRE CONVOITÉ

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°641 Janvier 2009Par : Philippe Marchat (2e édition)Rédacteur : Jacques Bourdillon (45)

Couverture du livre : Le Maroc et " les puissances "L’auteur : Phi­lippe Mar­chat, fils d’un diplo­mate fidèle col­la­bo­ra­teur du maré­chal Lyau­tey, ancien direc­teur finan­cier de la CDC, ancien direc­teur géné­ral de la BEI, ancien chef de la Mis­sion inter­mi­nis­té­rielle de pré­pa­ra­tion à l’euro.

Le livre : un ouvrage monu­men­tal, copieux et docu­men­té, sur l’histoire du Maroc et, plus pré­ci­sé­ment, les rela­tions de ce pays avec les puissances.

Une his­toire pas­sion­nante qui débute en 711 et s’arrête en 1942, date choi­sie à des­sein par l’auteur. Il n’est ques­tion que du Maroc, ce même Maroc que j’ai décou­vert dans les années soixante, au déve­lop­pe­ment duquel j’ai par­ti­ci­pé et où j’ai conser­vé des ami­tiés fidèles.

• Quelques souvenirs
Des odeurs, des cou­leurs, les fêtes maro­caines (Aïd Seghir, Aïd el Kébir, les dif­fas, le thé à la menthe), Rabat (l’Agdal, les Trois Portes, l’hôtel Tour Has­san, le mau­so­lée de Moham­med V), le Rif et le Moyen Atlas, les val­lées du Ziz, du Todra et du Draa, Tinerhir.

• Une belle et longue histoire
La conquête arabe (711) se pro­duit après l’arrivée des Ber­bères sui­vie par les occu­pa­tions des Phé­ni­ciens, des Car­tha­gi­nois, des Maures et des Romains. La pre­mière dynas­tie maro­caine, celle des Idris­sides, débute en 789 et dure jusqu’en 1061. Sui­vront celles des Almo­ra­vides (1061−1147), des Almo­hades (1147−1269), des Méri­nides (1269−1465), des Wat­ta­sides (1472−1554), des Saa­diens (1554−1660) et des Alaouites (1660 à nos jours).

• Au len­de­main de la défaite de 1940
L’auteur évoque les deux années pas­sées avant le débar­que­ment amé­ri­cain, l’affaire du Mas­si­lia (arres­ta­tion puis libé­ra­tion de Georges Man­del), quelques flashs sur le géné­ral Wey­gand et le géné­ral Noguès, les ambi­tions espa­gnoles et alle­mandes, le contrôle tatillon de la KIA alle­mande, les dif­fi­cul­tés entraî­nées par l’application au Maroc des lois de Vichy (socié­tés secrètes, sta­tut des Juifs), la pro­pa­gande anglaise et gaul­liste dans un Maroc rat­ta­ché à Vichy.

• L’opération Torch
Cinq jours (8 au 13 novembre) émaillés d’invraisemblables qui­pro­quos. Ces­sez-le-feu à Alger, le sang coule au Maroc (le géné­ral Pat­ton ne fait pas dans la den­telle). Le géné­ral Béthouart (proa­mé­ri­cain) est arrê­té. Télé­gramme de Laval à Noguès (résis­ter). Pétain répond à une lettre de Roo­se­velt (Nous défen­drons l’empire), télé­gramme du haut état-major alle­mand à Dar­lan (dont la réponse laco­nique est impos­sible à inter­pré­ter). Arri­vée du géné­ral Giraud à Alger. Juin désigne les forces de l’Axe comme le véri­table enne­mi. Dar­lan accepte (le 10 novembre à 11 heures) un ces­sez-le-feu géné­ral au nom du maré­chal mais reçoit à 16 heures 25 un télé­gramme de Pétain main­te­nant son ordre de résis­ter à l’envahisseur. Le livre s’arrête le 13 novembre 1942 avant l’assassinat de Dar­lan et le retour du géné­ral de Gaulle à Alger.

Un empire convoi­té : Prix Lyau­tey 2007 de l’Académie des sciences d’outre-mer.

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