Arborescences

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°614 Avril 2006Par : Paul BLONDEL (44)Rédacteur : Henri DUHAMEL (44)

Un recueil de poèmes ne se lit pas comme un roman ; je m’en suis délec­té à petites doses. On y recon­naît l’influence de Rim­baud (Archi­pels, p. 55), de Ver­laine (Offrande ver­nale, p. 75), de Bau­de­laire (un peu par­tout, notam­ment dans Mille vies, p. 98). Mais la manière dont Paul Blon­del évoque “ les par­fums, les sons et les cou­leurs ” n’appartient qu’à lui, dans une ambiance marine (Per­tuis bre­ton, p. 49) ou plus sou­vent buco­lique, en véri­table amou­reux de la nature, des fleurs et de tout ce qui embel­lit ses rêves dans ses “ havres de paix ” à la cam­pagne (Jar­dins de villes et Fleurs des champs, p. 79, Le Chèvre­feuille, p. 118). Dans ce poème, comme dans bien d’autres, les images cueillies dans “ les taillis du ciel ” lui per­mettent d’évoquer et d’esquisser par petites touches ses sen­ti­ments et ses émotions.

Un autre leit­mo­tiv de ses poèmes est, si j’ose dire, sa “ nos­tal­gie qui posi­tive ”, comme dans le der­nier qua­train de Mille vies, ou encore dans Mélan­co­lie, p. 19. C’est aus­si le thème du cha­pitre “ Le pen­dule du temps ”, que l’on retrouve dans Arach­né, p. 90, une inté­res­sante vision d’Internet par le poète…

Paul Blon­del sait être espiègle ou déli­ca­te­ment sen­suel (Inno­cence, p. 139 et plu­sieurs pièces de Fée­ries et de Pétales de lune). Il pra­tique avec bon­heur l’art d’être grand­père… et arrière-grand-père. Il a choi­si de s’exprimer sui­vant la pro­so­die clas­sique et l’on ne peut qu’admirer son heu­reux choix des fins des­sins de son père pour embel­lir un ouvrage dont la réa­li­sa­tion est d’une remar­quable qualité

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