Les spécialistes du paiement et du cash management

Dossier : Vie des entreprisesMagazine N°774 Avril 2022
Par Laurent ROUILLAC

Depuis sa créa­tion en 1997, Syr­tals a su enri­chir son exper­tise en tra­vaillant pour tous les acteurs de la chaîne des paie­ments et du cash mana­ge­ment. Au tra­vers de ses dif­fé­rentes filiales, le groupe pro­pose une démarche ver­tueuse grâce à des experts spé­cia­li­sés sur chaque segment.

Le point avec Laurent Rouillac, PDG du Groupe Syrtals.

Vous êtes un cabinet spécialisé dans les moyens de paiement et le cash management. Quel est votre positionnement ?

Syr­tals est une entre­prise spé­cia­li­sée dans la ges­tion de tré­so­re­rie et les moyens de paie­ment. Créée en 1997, notre métier a évo­lué pro­gres­si­ve­ment pour cou­vrir l’ensemble du péri­mètre « cash pay­ment and digi­tal consulting ». 

Nous avons aujourd’hui auprès de tous les acteurs de ces métiers : banques, néo­banques, cor­po­rates, éta­blis­se­ments de paie­ment (EP), éta­blis­se­ments de mon­naie élec­tro­nique (EME), fin­techs, un posi­tion­ne­ment de spé­cia­listes, de conseil et d’assistance à maî­trise d’ouvrage sur chaque péri­mètre. Contrai­re­ment aux géné­ra­listes, sur ce mar­ché très nova­teur des moyens de paie­ment, nous avons fait le choix de tra­vailler à un niveau de détail plus fin. Pour ce faire, nous avons créé des enti­tés spé­cia­li­sées par domaine et mis à dis­po­si­tion des experts hyper­spé­cia­li­sés sur chaque segment.

Donc aujourd’hui, en plus de Syr­tals, qui regroupe l’activité des flux de paie­ments depuis les chèques et espèces jusqu’aux vire­ments SEPA et inter­na­tio­naux, les paie­ments mobiles et les wal­lets, les canaux télé­ma­tiques et bien sûr la ges­tion de la tré­so­re­rie et le trade finance… au-delà de ce péri­mètre, nous avons aus­si créé des filiales pour accom­pa­gner notre déve­lop­pe­ment. Il s’agit de : 

  • Syr­tals Cards pour le seg­ment moné­tique. Ados­sée au groupe Syr­tals, cette filiale est dédiée à l’accompagnement des clients qui font face aux chan­ge­ments et enjeux du mar­ché de la moné­tique et des paie­ments digi­taux (cartes, wal­lets, paie­ment mobile…). Notre com­pré­hen­sion croi­sée des archi­tec­tures flux chez Syr­tals et de la moné­tique chez Syr­tals Cards nous a per­mis, ados­sée à la per­ti­nence de recru­te­ments d’experts, de mul­ti­plier par 4 le chiffre d’affaires en quelques années.
  • Syr­tals 4 Value, qui vient com­plé­ter notre dis­po­si­tif sur le digi­tal. Nous sommes en effet his­to­ri­que­ment pré­sents sur cet axe et nous avons fait le choix d’y capi­ta­li­ser pour digi­ta­li­ser les pro­ces­sus métier com­plets. Syr­tals 4 Value nous per­met aujourd’hui de dif­fu­ser notre exper­tise et notre culture du monde des paie­ments au pro­fit de nos clients dans des pro­jets de conduite du chan­ge­ment inno­vants qui accé­lèrent leur trans­for­ma­tion digi­tale. Syr­tals 4 Value a notam­ment construit une démarche d’accompagnement spé­ci­fique du chan­ge­ment à venir sur la fac­ture digitale.
  • Syr­tals Com­pliance, qui est notre déve­lop­pe­ment le plus récent. L’expertise que nous appor­tons à nos clients dans le cadre de leurs pro­jets de chan­ge­ment est en effet très enca­drée étant don­né que nous tou­chons à des sujets très règle­men­tés. 
    Il était néces­saire de pou­voir les accom­pa­gner sur ce ter­rain avec la même exper­tise. Les enjeux de sécu­ri­té, de régu­la­tion, d’antifraude, d’anti-blanchiment… sont en effet au cœur des pro­jets de trans­for­ma­tion digi­tale. Les DSP1 et DSP2 sont un des envi­ron­ne­ments régle­men­taires avec RGPD et beau­coup d’autres moins connus que nous maî­tri­sons par­fai­te­ment. Nous pou­vons ain­si accom­pa­gner entre­prises et banques de tailles et de typo­lo­gies dif­fé­rentes sur ces enjeux, pour les agré­ments d’activités auprès des auto­ri­tés de contrôles pour les EP et/ou EME, pour le contrôle pério­dique, le conseil et la veille régle­men­taire, ain­si que pour les pro­jets liés aux cryp­to­mon­naies et cryptopaiements.
  • Tech­nos­phe­ris qui se déve­loppe en paral­lèle de nos dif­fé­rentes filiales est un inté­gra­teur posi­tion­né sur le croi­se­ment ver­tueux de l’expertise métier des paie­ments et de l’expertise technologique.
    Il nous per­met de gar­der un lien opé­ra­tion­nel avec la tech­no­lo­gie, la blo­ck­chain, l’IA… et d’aller jusqu’à pilo­ter des sujets d’intégration fine sur des sujets tech­niques pointus. 

Aujourd’hui, le groupe Syr­tals compte envi­ron 150 col­la­bo­ra­teurs et connaît une forte crois­sance dans un monde qui évo­lue à grande vitesse et qui néces­site de faire appel à des exper­tises très pointues.

On voit depuis quelques années émerger des paiements innovants sous l’impulsion de la digitalisation. Quel regard portez-vous sur ce sujet ?

Le digi­tal a joué un rôle clé dans ces évo­lu­tions. Aujourd’hui, les moyens de paie­ment sont au cœur de tous les pro­ces­sus métier. Créer des moyens de paie­ment adap­tés per­met en effet de créer de nou­veaux busi­ness plus ren­tables. Ces inno­va­tions ont for­te­ment accé­lé­ré avec les DSP et l’élan que cela a don­né à la fois en euro­péa­ni­sant le pay­sage et en démon­trant qu’un pro­ces­sus de paie­ment n’est pas mono­li­thique et qu’il est pos­sible de s’occuper de l’initiation du paie­ment, de son trai­te­ment, ou de la par­tie trai­te­ments inter­ban­caires, et d’attribuer ces briques à des acteurs dif­fé­rents. C’est à par­tir de là que l’on a chan­gé de dimen­sion en créant l’instrument de paie­ment adap­té à son business. 

Le moyen de paie­ment est un élé­ment du pro­ces­sus au ser­vice de l’acte de vente il peut même être dif­fé­ren­tiant pour une offre et deve­nir moteur de l’acte de vente. Les ins­tru­ments de paie­ment collent désor­mais et s’adaptent aux com­por­te­ments digi­taux et aux com­por­te­ments mixtes et sont même capables d’anticiper la demande du mar­ché qui est en per­ma­nente en évolution. 

Ces inter­faces inno­vantes sont de plus en plus rapides et tendent vers le temps réel. Il faut néan­moins conser­ver le bon niveau de fia­bi­li­té et de sécu­ri­té pour main­te­nir la confiance qui est l’axe fon­da­men­tal des tran­sac­tions et l’objet de leur enca­dre­ment régle­men­taire. C’est un des points forts de la com­plé­men­ta­ri­té du Groupe Syr­tals de dis­po­ser de l’expertise nécessaire.

À quel niveau intervenez-vous et à quelle problématique répondez-vous ?

Nous inter­ve­nons essen­tiel­le­ment dans le contexte de conduite du chan­ge­ment. Concrè­te­ment, tous nos clients, qu’ils soient de grands don­neurs d’ordre ou des entre­prises de plus petites tailles, comme les fin­techs, nous sol­li­citent pour accom­pa­gner le chan­ge­ment au sein de leurs orga­ni­sa­tions. Pour ce faire, nous inter­ve­nons soit en amont, pour une étude en avant-pro­jet et sur des réflexions stra­té­giques leur per­met­tant de construire des plans de conquêtes, ou plus en aval, dans le pro­ces­sus de chan­ge­ment à tra­vers la sélec­tion des solu­tions les plus adap­tées et leur mise en œuvre dans le cadre de projets.

Les évo­lu­tions de place et les dif­fé­rentes évo­lu­tions régle­men­taires abou­tissent éga­le­ment à des pro­jets de chan­ge­ments que nous accom­pa­gnons en leur don­nant le plus de valeur ajou­tée possible.

De par ces évolutions, la sécurisation des paiements devient un enjeu prégnant pour ces acteurs. Comment cette dimension est-elle appréhendée au sein de Syrtals ?

C’est un sujet d’expertise qui nous mobi­lise et que nous maî­tri­sons depuis des dizaines années. Dans le monde cor­po­rate, nous avons par exemple dif­fu­sé il y a vingt ans, les cartes à micro­cir­cuits pour per­mettre aux tré­so­riers de signer les vire­ments, ETEBAC 5 puis EBICS TS… Aujourd’hui, les canaux ont évo­lué et les gros volumes se par­tagent sur EBICS Swift­net, de connexions inter­net web­ban­king FTP avec de l’authentification forte… Maî­tri­ser les briques de base d’un sujet de non-répu­dia­tion comme l’authentification forte, l’intégrité, le chif­frage des don­nées… nous donne la capa­ci­té aujourd’hui d’accompagner sur l’ensemble du pro­ces­sus les clients face à toutes ces évo­lu­tions des canaux et des nou­veaux usages. 

Notre grande valeur ajou­tée sur ce sujet de la sécu­ri­té est de pou­voir inter­ve­nir, avec Syr­tals Com­pliance, à la fois sur les enjeux de confor­mi­té, sur l’aspect régle­men­taire et juri­dique et sur la par­tie des enjeux des fonc­tions de sécu­ri­té requises par le règle­men­taire. Dans ce cadre, nous sommes aus­si ame­nés à accom­pa­gner nos clients sur la confor­mi­té de la mise en appli­ca­tion d’une nou­velle tech­no­lo­gie par rap­port au régle­men­taire et ses consé­quences et nous les aidons aus­si à prio­ri­ser les sujets les plus impor­tants. La sécu­ri­sa­tion est un sujet qui est for­te­ment pris au sérieux par nos clients, et en par­ti­cu­lier les acteurs bancaires. 

Aucun pro­duit et aucun ser­vice n’est mis sur le mar­ché sans pas­ser par des comi­tés pro­duits. La force de Syr­tals consiste d’ailleurs à appor­ter à la fois l’éclairage régle­men­taire, l’éclairage tech­nique et l’éclairage métier. Cela nous per­met de pro­po­ser le juste équi­libre de manière à ce que la sécu­ri­sa­tion ne pré­sente pas que des contraintes, mais soit vrai­ment au ser­vice du pro­duit et des tran­sac­tions et qu’elle fasse par­tie du suc­cès de l’évolution de ces nou­velles technologies.

Quels vont être les principaux enjeux dans le monde du paiement dans les années à venir ? 

Les grandes ten­dances sont por­tées par le déve­lop­pe­ment de nou­velles ini­tia­tives comme le SWIFT GPI à l’international, la fac­ture élec­tro­nique, EPI, le Request to Pay, le paie­ment ins­tan­ta­né, les wal­lets… ou encore les migra­tions vers de l’ISO 20022 XML per­met­tant de véhi­cu­ler des volumes impor­tants de don­nées, de bout en bout, la mon­tée en charge des Blo­ck­chains et des cryp­to­mon­naies, les inter­ac­tions avec les GAFA… 

L’enjeu est donc de conti­nuer à capi­ta­li­ser sur le digi­tal et toutes les poten­tia­li­tés qu’il offre pour por­ter ces inno­va­tions au plus haut, tout en gar­dant, évi­dem­ment, un œil intel­li­gent sur le régle­men­taire. Il fau­dra aus­si col­ler à la réa­li­té du ter­rain et capi­ta­li­ser sur la confiance des acteurs en syn­chro­ni­sant de mieux en mieux les par­cours clients dans un monde à la fois phy­sique et digital. 

Et face au foi­son­ne­ment des don­nées qui offre des pers­pec­tives mul­tiples et per­met l’ouverture de nou­veaux ser­vices, le deuxième enjeu sera de res­ter extrê­me­ment vigi­lant quant à l’usage de ces don­nées, leur exploi­ta­tion, de manière à ce qu’elles soient vrai­ment au ser­vice du busi­ness et contri­buent au déve­lop­pe­ment de l’activité, tout en gar­dant la confiance des acteurs. 

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