Rencontre avec Nicolas Mottis (93) directeur du programme Executive Master

Dossier : Nouvelles du platâlMagazine N°744 Avril 2019
Par Robert RANQUET (72)

La JR avait ren­con­tré la pre­mière pro­mo­tion de l’Executive Mas­ter de l’X (voir JR n° 733 – mars 2018). Nous sommes retournés faire le point avec le directeur de ce pro­gramme à l’occasion du démar­rage de la deux­ième promo.

Le pro­gramme est bien par­ti : nous venons de graduer la pre­mière pro­mo, avec 14 diplômés. Ce pre­mier cru a été excel­lent : je n’en veux pour preuve que la qual­ité des pro­jets menés par les par­tic­i­pants, avec pas moins de trois pro­jets qui se con­cré­tisent par des créa­tions d’entreprises ! Cer­taines de ces start-up seront incubées au « Drahi ». L’une d’elles a été créée par deux médecins, pour une appli­ca­tion sur la phar­ma­covig­i­lance pour les mal­adies chroniques en test avec l’Institut Curie. Une autre con­cerne une appli­ca­tion de la recon­nais­sance d’images… au foot ! À par­tir de caméras instal­lées sur les pylônes d’éclairage des stades, le sys­tème per­met des analy­ses d’images qui peu­vent servir aus­si bien d’assistance à l’arbitrage, qu’à tir­er des sta­tis­tiques utiles sur les joueurs engagés. Une expéri­men­ta­tion est en cours à Mona­co. La troisième est très orig­i­nale aus­si : elle relie les immi­grés tra­vail­lant en Europe à leurs familles restées « au pays » autour d’une prob­lé­ma­tique d’accès à l’énergie, en par­ti­c­uli­er renou­ve­lable, à par­tir de kits solaires.

Notre mod­èle péd­a­gogique est validé. En par­ti­c­uli­er, nos mod­ules « état de l’art » ont très bien marché.

Ce n’était pas gag­né d’avance, puisqu’il s’agissait d’exposer les par­tic­i­pants à des présen­ta­tions d’état de l’art faites par les chercheurs de l’X sur les sujets les plus avancés. On était donc sur quelque chose de très pointu, qui aurait pu n’être pas facile­ment acces­si­ble. Mais cela a très bien fonc­tion­né, aus­si bien pour les par­tic­i­pants, qui n’ont pas du tout per­du pied, que pour les chercheurs qui ont beau­coup appré­cié cette occa­sion de par­ler de leurs domaines sci­en­tifiques. C’était très impor­tant pour nous que cela fonc­tionne, car cette expo­si­tion aux avancées les plus en pointe de la sci­ence est juste­ment la mar­que de fab­rique de l’École sur ce mas­ter, et ce qui le dif­féren­cie des innom­brables autres exec­u­tive pro­grammes qu’on trou­ve un peu partout.

Un autre fac­teur impor­tant est que nous avons une for­mule qui insiste beau­coup sur l’accompagnement méthodologique, à la fois par des séances que nous con­sacrons au lance­ment des travaux et à leur suivi, et aus­si des séances de coach­ing par équipe de pro­jet et coach­ing individuel.

Nous allons aus­si amélior­er encore notre dis­posi­tif d’évaluation con­tin­ue. Nous avons expéri­men­té une pra­tique qui con­siste à deman­der aux par­tic­i­pants de pro­duire des « notes de créa­tiv­ité ». Cette année, on a eu de vraies idées qui sont sor­ties de ces notes !

“Trois projets du Master
se concrétisent par
des créations d’entreprises !”

La deux­ième pro­mo a démar­ré en sep­tem­bre dernier. Elle est plus nom­breuse que la pre­mière, avec 26 par­tic­i­pants. Nous allons mon­ter pro­gres­sive­ment vers 30–35 par­tic­i­pants, ce qui devrait con­stituer notre alti­tude de croisière. C’est à nou­veau une pro­mo­tion très inter­na­tionale, avec des par­tic­i­pants qui nous vien­nent d’aussi loin que Boston ou Mum­bai, en pas­sant par dif­férents pays d’Afrique et d’Europe. Peut-être pas encore très fémin­isée : trois femmes seulement…

Mais c’est un peu une car­ac­téris­tique com­mune dans ces exec­u­tive mas­ters et c’est aus­si pour cela que nous avons mis en place cette année une bourse spé­ci­fique Women in Tech pour encour­ager les femmes à postuler.

L’attrait de notre exec­u­tive mas­ter se con­firme, comme on le voit au nom­bre de can­di­da­tures reçues : cette année, plusieurs cen­taines de can­di­da­tures traitées au stade prélim­i­naire, pour aboutir à 80 dossiers com­plets reçus, la sélec­tion d’une quar­an­taine pour la phase entre­tiens et donc 26 retenus in fine. Ce pro­gramme s’avère en fait très sélec­tif dès son démarrage.

Notre vision à plus long terme est d’amplifier encore le for­mat du mas­ter, en organ­isant deux pro­mo­tions par an, décalées d’un semes­tre : on pour­ra ain­si aller vers un objec­tif de 70 diplômés par an.


Dire que cette for­ma­tion a été un coup de foudre est un euphémisme. Aujourd’hui, grâce à elle, je suis déter­minée à réori­en­ter ma car­rière vers une nou­velle activ­ité qui va con­cili­er la préser­va­tion de notre belle planète, le développe­ment humain et l’innovation. Au-delà des mots, mes prochains objec­tifs sont d’exécuter le pro­jet présen­té pour obtenir mon diplôme, de con­tin­uer à me for­mer autour des sujets de l’innovation, de la finance et du busi­ness et de trou­ver un épanouisse­ment et un équili­bre dans mon prochain job.

La vie est trop courte pour ne pas tout met­tre en œuvre pour réalis­er ses rêves.

Car­ole Hen­ry, HRIS direc­tor, Suez Eau France


Nous avons béné­fi­cié d’un pro­gramme péd­a­gogique hors pair. Et pour­tant, cela était dif­fi­cile de con­stru­ire un pro­gramme péd­a­gogique pour des « néo-étu­di­ants » venant d’horizons si dif­férents, que ce soit en ter­mes de nation­al­ité, en ter­mes de for­ma­tion ini­tiale et de back­ground : des ingénieurs, des médecins, des com­mer­ci­aux, des respon­s­ables sup­ports, mais aus­si en ter­mes de struc­ture d’emploi, des PME aux grands groupes voire à des struc­tures académiques. Tout l’exploit de l’équipe péd­a­gogique a été de pro­pos­er un pro­gramme qui pou­vait trans­porter l’ensemble du groupe. Pour cela, l’équipe a su nous rassem­bler autour de deux grands thèmes : l’innovation et l’entrepreneuriat en imposant une âme qui fait que cette for­ma­tion est unique. Grâce à cette for­ma­tion, j’ai débuté des parte­nar­i­ats avec les inter­venants, qu’ils soient venus présen­ter leur start-up incubée à Poly­tech­nique, comme Sen­some, ou qu’ils soient académiques comme l’équipe d’Emmanuel Bacry. Le pro­jet de groupe XEM que j’ai dirigé est basé sur le con­stat du retard de la pra­tique médi­cale en ter­mes de trans­for­ma­tion numérique. À ce jour, les médias actuels (appli­ca­tion, site web…) et les algo­rithmes mod­ernes n’ont pas été util­isés pour informer, prédire au niveau indi­vidu­el et cap­tur­er les effets sec­ondaires des médica­ments en vie réelle. Notre équipe a dévelop­pé une appli­ca­tion cou­plée à un moteur d’analyse qui répond à ce besoin et chal­lenge le proces­sus de phar­ma­covig­i­lance actuel.

Roman Rouzi­er, directeur de l’Institut Curie — Saint-Cloud


Les ren­con­tres faites durant ces quinze mois ont été rich­es (surtout au sein de la pro­mo où nous sommes tous issus de for­ma­tions et domaines d’activité dif­férents) et m’ont amené à me sur­pass­er à tous les niveaux. Mon envie de con­tin­uer à entre­pren­dre, à créer et innover, que ce soit au niveau per­son­nel ou au sein de mon entre­prise, en est ren­for­cée. Aujourd’hui, chez Engie, j’espère pou­voir répon­dre aux dif­férents défis énergé­tiques et soci­aux du con­ti­nent africain. Je suis aus­si déter­miné à réalis­er le pro­jet présen­té lors de la for­ma­tion. C’est pourquoi, avec Car­ole Hen­ry, nous sommes cofon­da­teurs de la société qui lance ce projet.

Yoven Moorooven, chief inter­na­tion­al offi­cer, Glob­al Ener­gy Man­age­ment, Engie

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