Réenthousiasmer des fonctionnaires en quête de repères

Dossier : L’administrationMagazine N°682 Février 2013
Par Jean-Marc Le PARCO (88)

En 2008, une nou­velle réor­gan­i­sa­tion des ser­vices ter­ri­to­ri­aux de l’État était en ges­ta­tion, con­duisant à sup­primer les DRIRE1 et à rap­procher les Poids et Mesures des ser­vices des fraudes au sein de nou­velles direc­tions régionales, les DIRECCTE2. C’est lors de cette péri­ode qu’il m’a été demandé d’ajouter la métrolo­gie – nom mod­erne des poids et mesures – à mes mis­sions sur les normes et les brevets.

REPÈRES
Le ser­vice des poids et mesures est un corps de con­trôle né de l’instauration du sys­tème métrique à la Révo­lu­tion française. Au gré des réformes de l’État, ce ser­vice a subi de mul­ti­ples aléas, le dernier remon­tant aux années 1980 avec son inté­gra­tion dans les direc­tions régionales du min­istère chargé de l’Industrie, les DRIR, dev­enues depuis les DRIRE1.
Cette inté­gra­tion a été parachevée par la fusion du corps des Instru­ments de mesure, corps d’application de l’X, avec le corps des Mines, met­tant ain­si fin à l’identité pro­pre de cet ancien service.

Un métier ignoré mais à la valeur ajoutée réelle

Un méti­er pas­sion­nant et indis­pens­able au bon fonc­tion­nement de la société

C’était un méti­er dont j’ignorais tout et qui sem­blait peu en rap­port avec mes autres activ­ités, axées sur les out­ils de dif­fu­sion de l’innovation. Je suis donc par­ti à la ren­con­tre des équipes en région pour com­pren­dre ce qu’elles fai­saient et percevoir leurs préoc­cu­pa­tions. J’y ai ren­con­tré des pro­fes­sion­nels en plein doute exis­ten­tiel, per­suadés que cette énième réforme annon­cée sign­erait la fin de leurs activ­ités. Ils se sen­taient aban­don­nés, con­sid­érés comme la dernière roue du car­rosse et bal­lot­tés de struc­ture en struc­ture au cours des années, sans per­son­ne pour s’intéresser à eux.

Et pour­tant ils étaient pas­sion­nés par leur tra­vail, per­suadés qu’ils rendaient un ser­vice utile aux usagers, même si c’était dans l’indifférence la plus com­plète. Effec­tive­ment, à leur con­tact, j’ai pu me ren­dre compte à quel point ils exerçaient un méti­er pas­sion­nant et indis­pens­able au bon fonc­tion­nement de la société, bien qu’il restât dans l’ombre.

Plus je décou­vrais les arcanes du méti­er et la diver­sité des instru­ments con­trôlés, plus je con­statais un poten­tiel élevé de leurs activ­ités en ter­mes de val­ori­sa­tion. Ayant tou­jours priv­ilégié le savoir-faire plutôt que le « faire savoir », les métro­logues souf­fraient d’un déficit de com­mu­ni­ca­tion. Il n’était pas éton­nant qu’ils se sen­tent inap­pré­ciés, puisque leur mis­sion restait con­fi­den­tielle et con­nue des seuls cer­cles d’initiés.

Un rôle méconnu
Le rôle de la métrolo­gie con­siste à s’assurer que les instru­ments de mesure util­isés dans les trans­ac­tions com­mer­ciales sont employés cor­recte­ment et don­nent des indi­ca­tions justes. Or cha­cun, dans la vie courante, est con­fron­té à des instru­ments de mesure : bal­ances chez les com­merçants ou dans les super­marchés, pom­pes à essence, tax­imètres déter­mi­nant le prix de la course des taxis, comp­teurs d’eau, d’électricité, de gaz… et même radars automa­tiques ou por­tat­ifs util­isés par les forces de l’ordre.
Rares sont ceux qui se posent la ques­tion de la sur­veil­lance de ces appareils, mais savoir qu’ils sont con­trôlés régulière­ment de manière indépen­dante et impar­tiale et qu’ils offrent toutes les garanties sur les mesures effec­tuées est plutôt rassurant.

Reconquérir le terrain

Ma pri­or­ité a donc été de les con­va­in­cre de sor­tir de leur bulle et de pren­dre leur des­tin en main, en les encour­ageant à mieux com­mu­ni­quer sur leur méti­er et à met­tre en valeur leurs résul­tats. Pour cela, il fal­lait qu’ils puis­sent expli­quer leurs activ­ités de manière sim­ple et facile­ment com­préhen­si­ble, afin que le béné­fice pour la société soit immé­di­ate­ment perceptible.

Avan­tage indirect
Amen­er les agents de la métrolo­gie à un con­trôle sur pièces présente égale­ment l’avantage de véri­fi­er la qual­ité du tra­vail des con­trôleurs privés de manière plus con­crète que par l’examen théorique de leurs procédures.

Or, au fil des réor­gan­i­sa­tions et face aux réduc­tions d’effectifs, les équipes avaient peu à peu aban­don­né le ter­rain, con­fi­ant le con­trôle des instru­ments de mesure à des entre­pris­es privées et se con­tentant de valid­er leurs procédures.

Le tra­vail était devenu plus admin­is­tratif que réelle­ment tech­nique et la valeur ajoutée était dif­fi­cile à expliciter. Pour amélior­er la vis­i­bil­ité de leurs actions, j’ai engagé les équipes à réin­ve­stir le ter­rain et à aller directe­ment chez les pos­sesseurs d’instruments de mesure (com­merçants, indus­triels, grossistes dis­trib­u­teurs, etc.), pour con­trôler par échan­til­lon­nage l’exactitude des instru­ments. Cela per­me­t­trait d’estimer le taux glob­al de con­for­mité des instru­ments util­isés par une pro­fes­sion don­née, et don­nerait des élé­ments de communication.

Du doute aux encouragements

Ter­mi­nolo­gie
Face aux entre­pris­es et aux com­merçants, les métro­logues ont rapi­de­ment fait l’expérience que le véri­ta­ble sésame pour ouvrir les portes n’était ni le mot métrolo­gie (con­fon­du avec météorolo­gie!), ni les acronymes DRIRE ou DIRECCTE, mais bien l’appellation « poids et mesures », héritée de la Révo­lu­tion et qui restait prég­nante dans les esprits, alors qu’elle avait été effacée de la nomen­cla­ture admin­is­tra­tive il y a plus de cinquante ans. Rien qu’avec cette dénom­i­na­tion, citée spon­tané­ment par les pos­sesseurs d’instruments de mesure, les agents retrou­vaient toute l’identité de leur méti­er et la fierté de l’exercer.

Cette nou­velle ori­en­ta­tion a ren­con­tré un cer­tain scep­ti­cisme, voire des réti­cences de la part d’agents peu enclins à mod­i­fi­er leurs habi­tudes de tra­vail, mais il en allait de la survie de leur méti­er. Ils ont donc fait réé­talon­ner leurs instru­ments de con­trôle, remisés depuis longtemps dans des plac­ards, et sont allés au con­tact des com­merçants, des respon­s­ables de grandes sur­faces et des chefs d’entreprise.

Le tra­vail était devenu plus admin­is­tratif que réelle­ment technique

Et peu à peu les mes­sages encour­ageants ont com­mencé à affluer des régions pio­nnières : les util­isa­teurs d’instruments, loin de cri­ti­quer ces vis­ites, comme cer­tains le craig­naient, ont fait part de leur sat­is­fac­tion de voir l’État réaf­firmer sa présence sur le ter­rain et s’assurer ain­si de la saine con­cur­rence entre tous les acteurs (« Vous m’avez con­trôlé, mais avez-vous aus­si con­trôlé mon voisin ? »).

Émulations entre régions

Face à ces pre­miers suc­cès, les équipes ont pro­gres­sive­ment repris con­fi­ance en elles et les actions sur le ter­rain se sont mul­ti­pliées, avec une inven­tiv­ité éton­nante. Chaque région s’est mise à rivalis­er d’imagination pour définir des modes de con­trôle inno­vants, véri­fi­er de nou­veaux types d’instruments de mesure ou nouer des col­lab­o­ra­tions effi­caces avec d’autres ser­vices de l’État pour aug­menter les syn­er­gies. Redonner du sens à leur mis­sion avait per­mis de libér­er les éner­gies et de dévelop­per une créa­tiv­ité insoupçonnée.

Contrôle d'une pompe à essence
Véri­fi­ca­tion d’une pompe à essence avec une jauge étalon­née pour s’assurer des quan­tités délivrées.
© SQUALPI
Contrôle d'un radar
Con­trôle de l’exactitude d’un radar de vitesse par com­para­i­son avec un radar de référence à l’arrière-plan. © SQUALPI

Forger l’esprit d’équipe

Pour ani­mer l’ensemble du réseau, échang­er sur les pra­tiques mis­es en place et dif­fuser les bonnes idées, j’ai organ­isé un sémi­naire nation­al avec toutes les équipes régionales, en plus des réu­nions de coor­di­na­tion trimestrielles des respon­s­ables régionaux.

Le min­istre de l’In­dus­trie a accep­té de sign­er lui-même des com­mu­niqués de presse

Cet exer­ci­ce, qui s’est déroulé de manière sym­bol­ique à la mai­son mère à Bercy, dans le grand amphithéâtre des min­istres, s’est révélé comme un puis­sant out­il de moti­va­tion, à tel point que son renou­velle­ment annuel est désor­mais essen­tiel pour répon­dre à l’attente des par­tic­i­pants. Les futurs retraités s’enquièrent même de la date prévue pour le prochain sémi­naire, afin d’être sûrs de pou­voir y par­ticiper avant leur départ.

L’essentiel du sémi­naire repose sur des ate­liers où les régions con­fron­tent leurs expéri­ences. Les ani­ma­teurs, choi­sis par­mi les tech­ni­ciens et les ingénieurs des régions, ont con­science d’avoir une respon­s­abil­ité par­ti­c­ulière pour la réus­site de la journée et con­sacrent une énergie remar­quable à la pré­pa­ra­tion de leur atelier.

Créer une ambiance

« Poids et mesures, ça balance »
Sous des titres aguicheurs comme « Poids et mesures, ça bal­ance » ou « Embal­lé, c’est pas tou­jours bien pesé », des arti­cles de presse expliquent que, dans tel départe­ment, 20% des bal­ances ont été trou­vées non con­formes et que les opéra­tions de con­trôle des ser­vices de l’État vont donc être ren­for­cées. Chaque pub­li­ca­tion dans la presse régionale con­forte la légitim­ité des équipes, qui se réjouis­sent de pou­voir adress­er au Min­istère les arti­cles correspondants.

Grâce à l’implication de cha­cun, ce sémi­naire apporte son lot d’émotions fortes et de moments mémorables, telle cette saynète impro­visée par des par­tic­i­pants, met­tant aux pris­es un con­trôleur et un boulanger cori­ace dont la bal­ance n’était pas con­forme, afin d’illustrer un exposé sur la ges­tion des con­flits : suc­cès garan­ti tant la justesse des sit­u­a­tions vécues par les acteurs était flagrante.

Autre exem­ple : l’utilisation de boîtiers élec­tron­iques de vote, comme dans les assem­blées générales de grands groupes, pour répon­dre à un QCM géant sur l’application de la régle­men­ta­tion en métrolo­gie. La salle a pris des ambiances de jeu télévisé quand les par­tic­i­pants se sont enflam­més pour expos­er les argu­ments jus­ti­fi­ant leurs réponses.

Redonner confiance

Cette céré­monie, pour sym­bol­ique qu’elle soit, a égale­ment con­tribué à redonner con­fi­ance à tous les per­son­nels, en leur faisant pren­dre con­science que les pro­mo­tions exis­taient aus­si dans ce méti­er et qu’elles n’étaient pas réservées à des activ­ités plus pres­tigieuses du Min­istère, comme la finance. L’impact a été immé­di­at : les métro­logues se sont inscrits de plus en plus nom­breux aux con­cours internes, ce qui a entraîné mécanique­ment une crois­sance du nom­bre de pro­mus, enclen­chant ain­si le cer­cle vertueux.

Contrôle d'une balance
Véri­fi­ca­tion d’une bal­ance de super­marché à l’aide d’une masse étalon. © SQUALPI

Cette ému­la­tion interne con­stitue un for­mi­da­ble vecteur pour créer un esprit de corps et ren­forcer l’attractivité du méti­er. Via leur cas indi­vidu­el, les can­di­dats aux exa­m­ens pro­fes­sion­nels por­tent les couleurs de la métrolo­gie, comme aux jeux Olympiques les ath­lètes français celles de l’équipe de France.

Ain­si, le lau­réat ayant décroché la pre­mière place au con­cours de tech­ni­cien prin­ci­pal en 2011 m’a immé­di­ate­ment appelé pour me con­fi­er sa joie d’avoir per­mis à la métrolo­gie d’arriver en tête devant tous les autres métiers.

Photo souvenir

Un autre moment de portée sym­bol­ique pen­dant le sémi­naire est la pho­to sou­venir de chaque région, prise par le pho­tographe du Min­istère, qui immor­talise l’événement en choi­sis­sant avec soin l’arrière-plan, une fois la cour d’honneur du Min­istère avec ses dra­peaux flot­tant au vent, une autre fois le hall d’accueil du cen­tre de con­férences avec la plaque inau­gu­rale posée par Pierre Bérégovoy.

Cela peut sem­bler futile au pre­mier abord, mais c’est en voy­ant la pho­to affichée dans les bureaux en région que j’ai pu con­stater toute la sym­bol­ique qu’elle revê­tait : elle con­férait au sémi­naire un car­ac­tère d’événement excep­tion­nel, auquel les per­son­nes avaient eu la chance de représen­ter leur région, aux côtés d’une équipe soudée.

La fierté avec laque­lle les par­tic­i­pants mon­traient cette pho­to prou­vait à quel point ce voy­age en com­mun à Paris comp­tait pour eux et avait con­tribué à ren­forcer les liens au sein de leur équipe.

Développer la communication externe

Par­al­lèle­ment à ces opéra­tions de com­mu­ni­ca­tion interne, néces­saires pour assur­er la cohé­sion et redonner l’estime de soi aux métro­logues, en met­tant en évi­dence leurs réus­sites, des actions de com­mu­ni­ca­tion externe ont été lancées, sur la base des retours de terrain.

Recrute­ments plus faciles
Le choix de rejoin­dre la métrolo­gie, fait par les deux pre­miers pro­mus au con­cours de tech­ni­cien supérieur en 2012, est pour l’ensemble des équipes un signe mar­quant, qui ren­force encore la fierté d’appartenir à cette famille. Une des con­séquences pra­tiques est qu’aujourd’hui il n’y a plus aucune dif­fi­culté à trou­ver des can­di­dats motivés dès qu’un poste est disponible en métrologie.

Le min­istre de l’Industrie, mon­trant son intérêt pour ces activ­ités, a accep­té de sign­er lui-même des com­mu­niqués de presse faisant le bilan des opéra­tions coor­don­nées au niveau nation­al, notam­ment sur le con­trôle des sta­tion­sser­vice, des bal­ances dans l’agroalimentaire ou des camions de livrai­son de fioul à domicile.

Chaque équipe régionale a relayé ces com­mu­niqués locale­ment en les com­plé­tant avec des don­nées régionales et départe­men­tales sur le taux de con­for­mité des instru­ments de mesure.

Là encore, le suc­cès a été au ren­dez-vous, car les jour­nal­istes sont tou­jours friands d’informations pou­vant être portées à la con­nais­sance des consommateurs.

Radio et télévision

Cer­taines régions ont été sol­lic­itées pour répon­dre à des inter­views à la radio ou pour réalis­er des reportages pour des jour­naux télévisés régionaux. D’autres ont pris l’initiative d’inviter des jour­nal­istes à suiv­re leurs con­trôles, afin de don­ner plus de sub­stance aux arti­cles. La dernière demande en date con­cerne un tour­nage en caméra cachée lors d’un con­trôle sur un marché et dans une bou­tique de rachat d’or pour un mag­a­zine de reportages dif­fusé à une heure de grande écoute.

Poids et mesures étalons historiques.
Poids et mesures étalons his­toriques. © SQUALPI

Ain­si, en sol­lic­i­tant les bonnes volon­tés et en encour­ageant la créa­tiv­ité, cha­cun donne le meilleur de lui-même et exprime pleine­ment ses poten­tial­ités pour le plus grand béné­fice de tous.

Servir d’exemple

Fortes de cette con­fi­ance retrou­vée et de cette nou­velle recon­nais­sance, les équipes ont pu abor­der de manière sere­ine et sans com­plexe leur inté­gra­tion dans les nou­velles direc­tions régionales, les DIRECCTE, créées en 2010. Le trans­fert s’est passé dans les meilleures con­di­tions et à la sat­is­fac­tion générale.

Alors que les métro­logues étaient les pre­miers à red­outer la dis­pari­tion de leur méti­er au gré de cette réor­gan­i­sa­tion, ils se sont retrou­vés moteurs du change­ment dans la nou­velle struc­ture, en ten­tant d’insuffler leur esprit posi­tif aux col­lègues des autres ser­vices venant d’horizons très dif­férents (fraude, inspec­tion du tra­vail, etc.).

Leur moti­va­tion a servi d’exemple. Rien ne sert de se lamenter sur son sort, mieux vaut se pren­dre en main et agir au ser­vice de la col­lec­tiv­ité, c’est la meilleure façon de se redonner une légitimité.

« Agents spéciaux »
Quelle sur­prise et quelle sat­is­fac­tion pour les métro­logues de décou­vrir un matin une pleine page du Parisien-Aujourd’hui en France con­sacrée à leurs activ­ités et les qual­i­fi­ant « d’agents spé­ci­aux », « d’équipe de choc du Min­istre » ou de « l’oeil de Bercy » ! Tout à coup cette activ­ité mécon­nue et dédaignée de tous se retrou­ve sous les feux de la rampe, et cela grâce à leur impli­ca­tion et leur engage­ment quotidiens.
Fierté recon­quise
Preuve de la fierté recon­quise du méti­er, les instru­ments his­toriques, longtemps relégués dans les caves ou les gre­niers, ont été briqués et mis sous vit­rine. Désor­mais, dans la plu­part des halls d’accueil des nou­velles direc­tions régionales trô­nent de mag­nifiques bal­ances à plateaux ou de superbes poids ou jauges étalons, mar­qués de la fleur de lys ou de la couronne impéri­ale. Ces pièces de col­lec­tion font l’admiration des vis­i­teurs et con­tribuent à leur manière à la notoriété de la mis­sion, aujourd’hui renou­velée, des per­son­nels des Poids et Mesures.

Donner du sens au travail

Bien que cette expéri­ence ne soit pas néces­saire­ment trans­pos­able à d’autres sit­u­a­tions, sans doute plus com­plex­es, elle témoigne de ce que rien n’est per­du d’avance en matière de moti­va­tion. Même dans l’administration, si facile­ment décriée pour sa lour­deur et ses dif­fi­cultés d’adaptation, il est pos­si­ble de faire bouger les lignes et de mobilis­er les éner­gies pour con­duire le changement.

Faire con­fi­ance aux femmes et aux hommes sur les ressources cachées dont ils dis­posent est le meilleur moyen de sus­citer la dynamique vertueuse du pro­grès au ser­vice des citoyens. Un préal­able indis­pens­able est de con­fér­er du sens à leur mis­sion, afin de faire partager une vision com­mune dans laque­lle cha­cun se sent con­sid­éré et utile.

La plus grande des sat­is­fac­tions est alors de con­stater l’enthousiasme et le ray­on­nement dégagés par des per­son­nes heureuses et à l’aise dans leur méti­er. Les moments de grâce con­sti­tués de telles ren­con­tres valent toutes les récom­pens­es et ren­dent au cen­tu­ple l’énergie investie dans cette impul­sion positive.

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1. DRIR : direc­tion régionale de l’industrie et de la recherche, DRIRE : direc­tion régionale de l’industrie, de la recherche et de l’environnement.
2. DIRECCTE : direc­tion régionale des entre­pris­es, de la con­cur­rence, de la con­som­ma­tion, du tra­vail et de l’emploi.

3 Commentaires

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Tru Dô-Khacrépondre
21 février 2013 à 9 h 50 min

“Design man­age­ment ” pour la fonc­tion “Poids et Mesures“
Bon­jour,

mer­ci pour ce témoignage sur la ges­tion du change­ment, où l’on peut repér­er des élé­ments pro­pres à l’ap­proche “design man­age­ment” des organisations :
— la mar­que (ici, le rem­place­ment de métrolo­gie par “Poids et Mesures”),
— des slo­gans (ici, “Poids et Mesures, ça balance”)
— des évo­ca­tions cul­turelles (ici, les Césars),
— les beaux objets (ici, les vit­rines des instru­ments historiques).

Un autre exem­ple de “design man­age­ment”, mais pour la fonc­tion numérique de l’en­tre­prise avec un arti­cle sur Le Cer­cle Les Echos : “Gou­vern­er la direc­tion des sys­tèmes d’in­for­ma­tion par le design management”

Bien cordialement

Tru Dô-Khac, 79
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Anonymerépondre
16 mai 2013 à 8 h 45 min

Non mais c’est com­plète­ment ridicule
Si je résume, réveiller l’in­térêt de pré-retraités pour la glo­rieuse car­rière de con­trôleurs de bal­ances à fruits, ça “redonne du sens au travail” ?
Bon, qu’at­ten­dre d’autre d’un mini-céna­cle d’é­nar­ques qui s’en­tre-con­grat­u­lent (ah, appli­quer la dernière mode du man­age­ment à des mis­sions désuètes… Les mots “emplâtre” et “jambe de bois” me vien­nent à l’esprit.)

Jeanrépondre
31 mars 2017 à 13 h 45 min
– En réponse à: Anonyme

Garan­tir l’équité des
Garan­tir l’équité des trans­ac­tions com­mer­ciales, une mis­sion désuète ? Vous êtes com­merçant, non ?
Pour infor­ma­tion les ser­vices de métrolo­gie con­trô­lent 37 caté­gories d’instruments, dont les bal­ances à fruit mais égale­ment les pom­pes à essences, les comp­teurs de gaz, d’électricité, les radars de la police nationale….

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