Livre : PROUST ET LE CHAT DE SCHRÖDINGER Jean-Noël Contensou (61)

Proust et le chat de Schrödinger

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°724 Avril 2017Par : Jean-Noël CONTENSOU (61)Rédacteur : Michel PÉBEREAU (61), de l’Académie des sciences morales et politiquesEditeur : Les éditions Edilivre, 175, boulevard Anatole-France, 93200 Saint-Denis.

Jean-Noël Conten­sou (61) a fait une car­rière d’informaticien logi­cien à par­tir de sa sor­tie de l’École, et ain­si contri­bué au déve­lop­pe­ment, dans notre pays, de l’industrie des logi­ciels, qui est une de nos forces dans la com­pé­ti­tion mon­diale. Il se pré­sente comme un auto­di­dacte, dis­ciple incon­di­tion­nel de Ber­nard d’Espagnat.

Il rap­pelle que la recherche d’une réa­li­té du monde, le monde des gens et des pay­sages, au-delà des appa­rences mou­vantes et pro­vi­soires, n’est pas réser­vée aux phy­si­ciens : elle a sus­ci­té des aspi­ra­tions reli­gieuses et artis­tiques à la recherche de quelque chose de vrai, mais hors d’atteinte.

Son idée est qu’il existe une filia­tion entre le réel voi­lé, per­çu au niveau micro­sco­pique et une notion de réel tout aus­si voi­lé, de niveau macro­sco­pique : une sorte de résur­gence, dans notre monde fami­lier, de l’énigme quantique. 

S’engageant dans une ana­lyse détaillée de texte, et uti­li­sant lar­ge­ment des cita­tions, il montre que Mar­cel Proust décrit com­ment une réa­li­té lui échappe dans une expé­rience artis­tique de même niveau d’exemplarité qu’une expé­rience scien­ti­fique. Une réa­li­té d’arbres au bord d’une route, éter­nelle et fuyante, au-delà de leur appa­rence, est révé­lée à une part de Proust tout aus­si éter­nelle et fuyante. 

Le fonds voi­lé de la phy­sique micro­sco­pique s’étend à un tré­fonds uni­ver­sel dont on ne peut rien dire tant qu’il ne se révèle pas à un artiste : ce que Jean-Noël Conten­sou appelle le réel natif. 

Pour sa démons­tra­tion, il n’hésite pas à uti­li­ser plu­sieurs méthodes de réflexion. Celle, socra­tique, de « Mar­cel­lus » des­cen­du de l’Olympe, et enga­geant une conver­sa­tion avec (Pl)aton, (Dé)mocrite et un ber­ger ; celle vol­tai­rienne des lettres à Can­dide ; celle du blog d’ Inter­net ; celle enfin du résu­mé auquel un lec­teur déso­rien­té pour­ra en per­ma­nence se réfé­rer, en annexe finale. 

Dans la pré­face du livre, Ber­nard d’Espagnat affirme avoir trou­vé dans cet ouvrage « le mérite de rendre plau­sible un rap­pro­che­ment entre nos deux grandes cultures : la lit­té­raire et la scien­ti­fique, dont le divorce est, on le sait bien, une grande défi­cience de l’Occident ».

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