Les années retrouvées de Marcel Proust
Essai de biographie

Prodigieux ! Les années retrou­vées de Mar­cel Proust se lit comme un roman. Certes, c’est un roman. Mais cette biogra­phie fic­tive de Mar­cel Proust, qui aurait survécu jusque dans les années 1940, aurait émi­gré à New York en com­pag­nie entre autres d’André Bre­ton et d’Antoine de Saint-Exupéry, est sous-ten­due par une doc­u­men­ta­tion exhaustive.

L’auteur s’est amusé à l’écrire. Sa for­ma­tion poly­tech­ni­ci­enne est bien évi­dente pour­tant, dans l’écriture con­cise et la pré­ci­sion du réc­it. Son éru­di­tion prousti­enne est sans faille, comme il con­vient au prési­dent de l’Association des amis de Mar­cel Proust et des amis de Combray.

La doc­u­men­ta­tion impres­sionne par sa pré­ci­sion. Un exem­ple : un vol en hydravion Lis­bonne-New York sur Pan Amer­i­can coû­tait 375 dol­lars en févri­er 1941. Par­tant de l’hydroport de Cabo Rui­vo, au bord du Tage, il pou­vait dur­er cinq jours, avec trois change­ments d’équipage.

Le style ? Le livre tout entier est écrit avec une sorte de jubi­la­tion, qui lui vient man­i­feste­ment de l’admiration pour Proust et son œuvre. Mais qui reste dis­crète, sous une expres­sion, toute poly­tech­ni­ci­enne, faite de dis­cré­tion et d’absence d’emphase. Quelques dizaines de pages de notes, éclair­cisse­ments et repères biographiques, à la fin du livre, per­me­t­tent à l’auteur d’exposer sa doc­u­men­ta­tion. Les années retrou­vées de Mar­cel Proust, vir­tu­ose et bien tourné, est un délice !

---

Articles similaires :

Proust et le chat de Schrödinger Du côté de chez Proust Antoine Com­pagnon (70), un homme heureux Jérôme Bas­tianel­li (90), à la recherche des bonnes clés Le dernier inédit de Proust À la recherche du temps perdu