Pourquoi les Européennes ont-elles si peu d’enfants ?

Dossier : Démographie, un monde de disparitésMagazine N°685 Mai 2013
Par Catherine ROUVIER

L’évolution de l’image de la mère est elle-même liée à celle de la femme, du cou­ple et des pra­tiques sex­uelles. Quelles idées met­tre en avant pour restau­r­er cette image ?

REPÈRES
Les muta­tions de l’idée de mater­nité chem­i­nent depuis longtemps en Occi­dent. Cette marche a mené de la néga­tion du bon­heur de l’enfantement, dans les années 1950, par Simone de Beau­voir (Mémoires d’une jeune fille rangée, Le Deux­ième Sexe), à la reven­di­ca­tion actuelle d’indifférenciation sex­uelle général­isée portée par Élis­a­beth Bad­in­ter (L’un est l’autre) et ses homo­logues américaines.

L’équilibre de l’enfant

La pre­mière des idées à pro­mou­voir est si sim­ple que cela pour­rait paraître super­flu, et pour­tant elle est aujourd’hui totale­ment niée : la mater­nité n’est pas iden­tique à la paternité.

La mater­nité n’est pas iden­tique à la paternité

De mater a été forgé « mater­nage ». Existe-t-il un « pater­nage » ? Non, mais un « patron­age », et tan­dis que le « mater­nage » évoque la douceur et la chaleur de bras qui vous bercent ten­drement, le « patron­age » évoque l’action, le jeu, l’activité extérieure, col­lec­tive, sociale. Mater a aus­si don­né « matrice », quand pater don­nait « patrie ». Or la matrice est le lieu secret de la con­fec­tion, de la créa­tion, alors que la patrie est, pour l’enfant sor­ti de la matrice, le lieu extérieur de rattachement.

Il y a pour l’équilibre de tout enfant ce dou­ble rat­tache­ment. Le rat­tache­ment intérieur, intime, à la mère, et celui qui, par le père, ouvre sur le monde.

La noblesse de la fonction maternelle

La sec­onde idée en voie d’extinction est la noblesse, la sacral­ité de l’enfantement, et donc de la fonc­tion mater­nelle. Or l’incommensurable noblesse, le car­ac­tère essen­tiel et qua­si divin de la fonc­tion mater­nelle, encore per­cep­ti­ble dans les sociétés moins dévelop­pées, moins matéri­al­istes, moins mécan­isées que la nôtre ne sont plus perçus dans nos pays pré­sumés civilisés.

Pire, elle est cachée comme une sur­vivance des temps anciens, une faute de goût, que ne com­met­tent plus des femmes libérées, une occu­pa­tion sub­al­terne pour femmes désœu­vrées, une preuve d’esclavage, la con­séquence désas­treuse d’une édu­ca­tion encore fondée sur le sché­ma périmé de la dif­férence entre homme et femme.

C’est cette muta­tion de l’idée de mater­nité qui, autant et peut-être plus encore que les caus­es matérielles, sci­en­tifiques et tech­niques, est à l’origine de la baisse dras­tique de la natalité.

Hédonisme, esthétisme et féminisme

La guerre des sexes
L’idéal du Women’s lib était que la femme n’ait plus besoin de l’homme pour rien. À ce titre, la mater­nité fai­sait hor­reur aux plus engagées. Car elle est le lieu de la ren­con­tre durable de l’homme et de la femme. La charge actuelle con­tre l’institution du mariage, con­tre son sens pro­fond, qui est d’abord de pro­téger la pro­créa­tion, elle-même con­séc­u­tive à l’acte amoureux, ne peut que pass­er par une chape de silence sur la fonc­tion mater­nelle. Par une défor­ma­tion idéologique en tout point sem­blable à celle du marx­isme, le fémin­isme mil­i­tant inscrit l’histoire des femmes dans la seule guerre des sex­es. Pour la faire cess­er, il suf­fit de sup­primer la dif­férence sexuelle.

On peut relever à l’origine de ce change­ment trois atti­tudes car­ac­téris­tiques de notre époque : l’hédonisme, l’esthétisme et le fémin­isme poli­tique. La fonc­tion « plaisir » a tout recou­vert. Sur les images pub­lic­i­taires, la femme a néces­saire­ment la taille mince et le ven­tre plat.

Dev­enue excep­tion­nelle, la mater­nité, qu’on a affublée du vilain mot de « grossesse », donne lieu à des habits spé­ci­aux faits dans des bou­tiques spé­ciales, qui s’ingénient à gom­mer la bosse dis­gra­cieuse. La « grossesse » est d’abord une cat­a­stro­phe esthétique.

La déconstruction

Décon­stru­ire est le maître mot de la philoso­phie con­tem­po­raine. Le divorce a été la pre­mière étape. Il fut, de fait, une liber­té nou­velle pour la femme, mais aus­si, et surtout, pour l’homme. Cette liber­té s’est bien sou­vent retournée con­tre elle et con­tre les enfants, meur­tris dès leur plus jeune âge par le spec­ta­cle désolant de la fin de l’amour et du début de la « logique de guerre » entre un père et une mère qu’ils aimaient pareillement.

Dissocier fécondation et acte amoureux

Les moyens d’éviter une fécon­da­tion non désirée ne sont pas mis en cause ici en tant que tels, car la déci­sion d’avoir ou de ne pas avoir un enfant appar­tient à cha­cun en toute liber­té. Mais ce qui l’est, c’est la pro­pa­gande d’État per­ma­nente et omniprésente pour inciter à y recourir qui influe aus­si sûre­ment sur le psy­chisme des jeunes gens et jeunes filles que telle pub­lic­ité des­tinée à provo­quer les achats com­pul­sifs de telle denrée.

Il y a, dans les con­séquences de ce choix poli­tique fait par les pou­voirs publics dans un désir légitime d’éduquer les jeunes, un dégât col­latéral impor­tant qui est une image ter­ri­fi­ante et très peu roman­tique de l’acte amoureux réduit à la sexualité.

Une déclaration de guerre

« Sex­u­al­ité, con­tra­cep­tion, avorte­ment, mon choix, mon droit, ma liber­té. » Tel est le mes­sage adressé par la pro­pa­gande offi­cielle du min­istère de la San­té aux ado­les­cents sur l’amour. Cela sonne comme un slo­gan syn­di­cal, ou comme une déc­la­ra­tion de guerre, et pour­rait expli­quer bien des impuis­sances et des frigidités.

Sur les images pub­lic­i­taires, la femme a la taille mince et le ven­tre plat

Mais c’est aus­si un man­i­feste. Celui du fémin­isme poli­tique et mil­i­tant importé des États-Unis qui a voulu, avant tout, dis­soci­er le ven­tre de la femme de la semence mas­cu­line. « Nos ven­tres sont à nous », scan­daient celles qui revendi­quaient, en 1976, la liber­té totale d’avorter.

L’homme n’a plus alors que le geste auguste de l’ensemenceur. Rien à voir avec la légitime déci­sion prise à deux, en cou­ple, d’avoir ou de ne pas avoir un enfant. Nous sommes là face à un principe intan­gi­ble et absolu. Un mode d’emploi offi­ciel et surtout uni­latéral, soli­taire, de la rela­tion amoureuse.

Donner la parole aux femmes

Que faire, que dire pour « remet­tre l’image à l’endroit » ? Il faut don­ner la parole aux femmes, il faut sen­si­bilis­er les poli­tiques, il ne faut pas crain­dre de con­tredire les dis­cours actuelle­ment dom­i­nants d’intellectuelles mil­i­tantes. Le plus étrange dans cette affaire est le silence des femmes.

On n’entend plus que les hommes ou les femmes mil­i­tantes évo­quées ci-dessus. Les autres sont comme sidérées par ce procès fait à la mater­nité, et par­fois ont honte et se cachent. Il est temps pour elles de par­ler et de protester.

Dire le bonheur de la maternité

Refuser cette omniprésence obscène du préser­vatif dans l’espace pub­lic. Revendi­quer haut et fort, après le droit de ne plus être mère quand elle veut, celui de l’être quand elle veut. Deman­der le main­tien des dimanch­es et des jours fériés pour que soient pos­si­bles, demain comme hier, les réu­nions famil­iales. Il est temps que les femmes dis­ent que la mater­nité est aus­si l’éblouissante sen­su­al­ité de l’union des corps pen­dant la péri­ode féconde. Il est temps qu’elles dis­ent la force du plaisir que leur pro­cure l’enfant.

Revendiquer le droit d’être mère

Il ne faut plus hésiter à par­ler du bon­heur de la maternité.
© ISTOCK PHOTO

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Les sta­tis­tiques le dis­ent : les femmes veu­lent en majorité trois enfants. Or, en France, la moyenne est de 1,8 enfant par femme. De ce désir d’enfant trop sou­vent refoulé vien­nent sans doute les « ratés » con­tra­cep­tifs. 230 000 femmes par an ont recours à l’avortement, con­tre 160 000 au début de l’application de la loi qui l’autorise.

Cette sit­u­a­tion implique d’infinies détress­es, des renon­ce­ments répétés à la joie d’une nais­sance, car les femmes ne le font pas tou­jours volon­taire­ment, loin de là.

De fait, le dis­cours « un enfant quand je veux » se trou­ve sou­vent, par la suite, con­fron­té au « quand mon mari veut » ou « quand mon patron veut ». Il n’est pas rare de voir jusqu’à qua­tre avorte­ments par femme. Par­fois, après, il est trop tard, et bien des femmes ten­tent en vain à 40 ans, leur car­rière faite, d’avoir enfin l’enfant.

Sensibiliser les politiques

Il faut saisir plusieurs oppor­tu­nités dans le débat poli­tique pour par­ler de l’utilité de la mater­nité, du bon­heur de la mater­nité, ou encore pour dénon­cer les pro­pa­gan­des qui y por­tent directe­ment ou indi­recte­ment atteinte. Le débat sur les retraites a envis­agé toutes les solu­tions : aug­menter l’âge de départ, aug­menter les coti­sa­tions, relever le seuil du départ à taux plein.

Toutes les solu­tions, sauf celle qui tombait sous le sens : faire plus d’enfants. Il faut lever l’interdit, le tabou, dire la chose que per­son­ne n’ose dire, par­ler de natal­ité, de poli­tique natal­iste, voire « familialiste ».

En Europe où, ne cesse-t-on de nous dire, il manque des mil­lions de tra­vailleurs, une poli­tique natal­iste se jus­ti­fierait pleine­ment. L’écologie est à la mode et c’est tant mieux. Encore ne doit-elle pas être seule­ment tournée vers la pro­tec­tion du regain ani­mal, végé­tal ou minéral, mais aus­si vers celle des êtres humains. Nos enfants ne souf­frent pas de mal­nu­tri­tion ou de tra­vail for­cé, ils souf­frent du car­ac­tère inc­on­cil­i­able du tra­vail féminin et d’une mater­nité pleine­ment et durable­ment assumée.

Un vrai discours féministe

L’interrupteur de grossesse est dans les mains de la seule mère

Le fémin­isme a son util­ité, car il y a des femmes battues, trompées, vio­lées, réduites à l’esclavage, enfer­mées, humil­iées, etc. Le dis­cours fémin­iste est un dis­cours de com­bat con­tre ces injustices-là.

La femme a mis du temps à con­quérir la sim­ple pos­si­bil­ité de faire des études longues, du sport, de pass­er cer­tains con­cours, d’exercer cer­tains métiers, de vot­er, d’être payée autant que les hommes. On doit se féliciter de ces con­quêtes. Mais il faut offrir un argu­men­taire par­al­lèle, qui ne s’adresse pas aux mêmes femmes, ou pas au même moment, ou pas au même lieu.

Ce dis­cours doit être celui qui vante la mater­nité, qui la légitime à nou­veau, qui en fait un droit, et pas seule­ment un devoir, un bon­heur et pas seule­ment une charge. Le temps est venu d’un fémin­isme de troisième génération.

Ce fémin­isme devra en finir avec la tyran­nie de la théorie du genre qui n’est autre qu’un mythe récur­rent, celui de l’indifférenciation sexuelle.

Réha­bil­i­tant la femme dans sa pleine dimen­sion, il lui per­me­t­tra d’être égale aux hommes tout en restant dif­férente. Il saura con­cili­er moder­nité et maternité.

10 Commentaires

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14 mai 2013 à 17 h 45 min

Quand le dis­cours mil­i­tant prend le pas sur l’analyse

Je trou­ve cet arti­cle extrême­ment sur­prenant, tant dans sa forme que dans son propos.


Si cer­tains points soulevés restent intéres­sants et indu­bitable­ment impor­tants à con­sid­ér­er, comme par exem­ple la dif­fi­culté pour une femme de men­er une car­rière pro­fes­sion­nelle ambitieuse et d’être mère, de nom­breux autres méri­tent selon moi d’être démen­tis avec fermeté.


L’ensem­ble de cet arti­cle sem­ble avoir pour but de démon­tr­er que la mater­nité est aujour­d’hui dén­i­grée par les sociétés et les gou­verne­ments européens. Ceci est absol­u­ment faux et on peut d’ailleurs ajouter que la France est en la matière un très bon élève par­mi les pays européens. Les con­gés mater­nité et parentaux, l’im­por­tance des infra­struc­tures d’as­sis­tance aux par­ents (crèch­es, assis­tantes mater­nelles, …), les allo­ca­tions famil­iales sont autant de preuves que le gou­verne­ment français porte une atten­tion toute par­ti­c­ulière à la mater­nité (voire la parental­ité au sens large) et à la petite enfance.


Rap­pelons égale­ment que l’ac­cès à la con­tra­cep­tion et à l’a­vorte­ment sont des acquis fon­da­men­taux des dernières décen­nies et qu’ils sont les fonde­ments de la “légitime déci­sion prise à deux, en cou­ple, d’avoir ou de ne pas avoir un enfant” dont par­le l’au­teur. Il est par­faite­ment inap­pro­prié de par­ler de “pro­pa­gande d’é­tat” quant à la sen­si­bil­i­sa­tion à la con­tra­cep­tion. De trop nom­breuses jeunes per­son­nes en France n’y ont pas accès ou n’osent pas y avoir recours.


Cet arti­cle qui fait pass­er un mil­i­tan­tisme d’ex­trême-droite pour une analyse soci­ologique n’a selon moi pas sa place dans la revue de la com­mu­nauté polytechnicienne.

Bernard Zellerrépondre
15 mai 2013 à 7 h 36 min

Le grand mot est lâché :
Le grand mot est lâché : “Extrême-droite”. Pourquoi pas nazi ? A défaut d’ar­gu­men­ta­tion, il reste l’imprécation.
Cet arti­cle n’au­rait pas sa place dans la revue. Sur quoi se fonder pour deman­der une telle cen­sure ? Ne faut-il enten­dre qu’un dis­cours unique ?
Bernard Zeller

16 mai 2013 à 8 h 10 min
– En réponse à: Bernard Zeller

Mal­gré le ver­nis séman­tique,
Mal­gré le ver­nis séman­tique, le Rassem­ble­ment Bleu Marine est tou­jours un mou­ve­ment d’ex­trême droite.
http://fn-hainaut.over-blog.com/article-catherine-rouvier-candidate-rassemblement-bleu-marine-siel-candidate-dans-la-19e-circonscription-106092861.html

Didi­er Piaurépondre
17 mai 2013 à 8 h 12 min
– En réponse à: Bernard Zeller

Extrême-droite
Grand mot ou pas, l’en­gage­ment de l’au­teure dans des mou­ve­ments d’ex­trême-droite est avéré. Pour aller au plus évi­dent, voir le para­graphe “Par­cours poli­tique” de la notice Wikipédia.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Catherine_Rouvier#Parcours_politique

Je salue votre ten­ta­tive de diver­sion, mais il va fal­loir trou­ver mieux…

15 mai 2013 à 14 h 58 min

Je partage pleine­ment l’avis

Je partage pleine­ment l’avis exprimé par TC. J’ai été choquée que la rédac­tion accepte cet arti­cle, qui est lourd de sous-enten­dus sur le droit à la con­tra­cep­tion, à l’a­vorte­ment, et même le droit à une sex­u­al­ité libre­ment choisie. Par ailleurs la qual­ité de la réflex­ion me paraît dis­cutable, telle­ment elle me sem­ble empreinte de par­ti pris, bien plus que basée sur l’analyse de faits.


Toute forme exces­sive de sacral­i­sa­tion de la mater­nité pour­rait fort bien se retourn­er con­tre les femmes en les enfer­mant dans ce rôle, ou en les con­traig­nant à choisir ce rôle con­tre tout engage­ment pro­fes­sion­nel sérieux. On trou­ve ce genre de chose en Alle­magne (peu de mères y tra­vail­lent), ou en Turquie (où un petit nom­bre de femmes font de belles car­rières moyen­nant un renon­ce­ment total à la mater­nité). Dans l’an­ci­enne aris­to­cratie française, les mères con­fi­aient sou­vent leurs enfants à des nour­rices pour retourn­er à la cour. Le mater­nage, l’al­laite­ment, étaient dévo­lus à des femmes de rang inférieur.


D’ailleurs ce n’est pas en France, où les femmes sont nom­breuses à tra­vailler, que nous avons le moins besoin de redress­er le taux de natal­ité ? Et franche­ment, l’idée d’une pro­pa­gande pro-mater­nité me donne la nausée, le bon­heur lié à la mater­nité est de l’or­dre de l’in­time, et ne peut qu’être dénaturé s’il vient à être ven­du sur la place publique. L’art du mater­nage (pas sûr que cette expres­sion soit appro­priée) se trans­met et se trans­forme de mère en fille au fil des généra­tions, il est à chaque fois unique mag­nifique et faillible.

15 mai 2013 à 18 h 35 min

Mil­i­tan­tisme
De qui se moque-t-on en par­lant d’é­tude démo­graphique ? Il s’ag­it ici d’un arti­cle mil­i­tant (par­faite­ment rétro­grade, mais ce n’est que mon avis). La per­son­ne qui a coupé les pas­sages les plus polémiques du papi­er d’o­rig­ine aurait mieux fait de ne pas le pub­li­er du tout : il n’a absol­u­ment pas sa place ici. “la pro­pa­gande d’État” “la tyran­nie du genre” ne sont pas des ter­mes que l’on ren­con­tre dans un dis­cours qui se veut objec­tif… Cela dit le sujet de la con­cep­tion mod­erne de la mater­nité est intéres­sant, et il doit exis­ter des intellectuels/philosophes/sociologues qui ont un dis­cours plus crédi­ble que Mme Rou­vi­er pour don­ner la répar­tie à Mme Badinter.

Brigitte Jacquelinrépondre
16 mai 2013 à 6 h 22 min

Bonjour,Tout d’abord, un

Bon­jour, Tout d’abord, un immense mer­ci pour cet arti­cle si juste, si rare et si lumineux. Je peux témoign­er que l’im­mense bon­heur de notre famille et du mien en par­ti­c­uli­er, n’est dû qu’à des choix ren­dus très dif­fi­ciles par la société et tout par­ti­c­ulière­ment par le regard des femmes qui n’ont pas fait le même : arrêter de tra­vailler les années néces­saires pour avoir des enfants, les élever c’est à dire les ren­dre grands, et leur don­ner en même temps qu’un cou­ple de par­ents sta­ble, un foy­er où il fait bon vivre et grandir.


Il faut vrai­ment avoir une super famille et de très bonnes amies* pour pou­voir sup­port­er la pres­sion qui nous est faite chaque jour…et ne pas courir retra­vailler comme toutes les autres avec des horaires imposés et un patron ou une charge qui vont définir par­faite­ment notre emploi du temps et nos responsabilités.


Tra­vailler = argent et recon­nais­sance sociale, par­fois aus­si un méti­er intéres­sant voire pas­sion­nant. Mais tra­vailler et avoir une famille, c’est courir, courir. Cela per­met de ne pas penser à la liber­té que l’on a per­du, cela per­met aus­si de ne pas voir ses enfants qui som­brent un peu plus chaque jour, ou son cou­ple qui se meurt. Tra­vailler coûte que coûte. On ren­tre alors dans un cocon, même si il est dur, et on oublie la liber­té et la respon­s­abil­ité qui nous sont don­nées de faire grandir le monde. Oublié la famille, les enfants et la charge que cela représente ; mais oublié aus­si le mer­veilleux bon­heur de con­cevoir des enfants et de les aimer tout en les éduquant pour leur per­me­t­tre de devenir des adultes les meilleurs qu’ils puis­sent être.


Oublié le plaisir d’être en famille chaque jour, et d’œu­vr­er pour que cha­cun ait sa place et qu’elle soit la plus belle pos­si­ble. Car il faut du temps pour cela, beau­coup de temps, beau­coup plus que le fameux “nour­ri, logé, blanchi”. Non la trans­mis­sion et l’é­d­u­ca­tion ne se font pas en claquant des doigts. C’est dur et c’est un tra­vail à plein temps. Com­bi­en de femmes qui tra­vail­lent ont peur de leurs enfants, même jeunes, qu’elles n’ont pas vu grandir, et qu’elles ne con­nais­sent pas ? Oui, la société ne nous aime pas. Et elle nous aime d’au­tant moins que nous sommes heureux.


Etudes, tra­vail (je suis médi­a­teur après une maitrise de droit et chroniqueur radio sur le thème du bon­heur en famille et du bon sens), famille, enfants, je veux tout faire, mais tout faire bien. La vie est longue, il y a de la place pour tout, mais suc­ces­sive­ment. J’ai arpen­té la France au gré des muta­tions de mon mari pour qui l’équili­bre famil­ial et notre con­nivence a été un moteur pour pro­gress­er sans cesse dans son méti­er. Partout j’ai tou­jours trou­vé de quoi val­oris­er de façon pas­sion­nante mon bagage intel­lectuel et humain plus que dans n’im­porte quel emploi auquel j’au­rai essayé de m’ac­crocher, tout en gar­dant la pri­or­ité des horaires en famille, et des vacances !


Il y a de la place pour tout le monde en France, alors qu’on arrête (les gou­verne­ments et les médias en pre­mier) le grand lavage de cerveau des jeunes tel qu’il est décrit dans cet arti­cle génial. Et qu’on ne s’y trompe pas : si on ne nous entend pas c’est parce que l’on ne veut pas nous enten­dre. Nous sommes toutes prêtes à témoign­er, qui va nous laiss­er par­ler ?… si seule­ment on voulait nous écouter, com­bi­en retrou­veraient le bon­heur ! *Il existe aus­si en France une asso­ci­a­tion qui m’a beau­coup aidée : “Femmes Actives et Foy­er” dont le blog existe sur inter­net et à voir sur Facebook.

16 mai 2013 à 8 h 09 min

Je suis éton­né de voir notre
Je suis éton­né de voir notre revue s’ou­vre à des auteurs défen­dant des thès­es à l’en­con­tre des valeurs de notre école. Dans le con­texte poli­tique et socié­tal actuel, don­ner la parole à des con­tribu­teurs ouverte­ment d’ex­trême droite, sous cou­vert d’un ver­nis uni­ver­si­taire, sur le thème de la famille et de la place de la femme dans notre société, m’apparaît comme un coup de pioche de plus dans les digues de la salubrité socié­tale et poli­tique. Je déplore que notre revue, qui sym­bol­ise pour moi des valeurs pro­gres­sistes et human­istes, s’as­so­cie à ce par­ti pris dis­cutable, sans même laiss­er la place à la contradiction.

16 mai 2013 à 21 h 51 min

Com­ment vider l’X du peu de filles polytechniciennes

Je ne suis pas abon­née à la Jaune et la Rouge, et je sais mieux pourquoi après cet arti­cle ! Il est à vom­ir ! S’é­panouir ou non dans la mater­nité est un choix per­son­nel. Le droit de dis­pos­er libre­ment de son corps est un droit acquis de haute lutte par les femmes, et doit rester un droit incon­di­tion­nel. La mater­nité doit rester un choix, de cou­ple si pos­si­ble, mais avant tout et en dernier lieu de la femme, qui, rap­pelons-le, risque sa vie dans l’affaire.


Quant aux inquié­tudes démo­graphiques de l’au­teure, nul besoin de faire l’apolo­gie de la mater­nité et de lim­iter le droit à l’a­vorte­ment : ouvrons des places de crèche mas­sive­ment, des écoles moins sur­chargées, de l’ac­cueil périsco­laire de qual­ité, etc. Et pour les femmes qui aspirent à des car­rières ambitieuses, bat­tons nous pour que les mater­nités, pré­cisé­ment, ne nous pénalisent pas dans les car­rières que nous imag­in­ions à notre portée, du temps de nos études.


Pour le reste, pas envie de répon­dre point par point à un arti­cle telle­ment régres­sif. Les femmes à la mai­son, et l’in­ter­dic­tion de l’a­vorte­ment, c’est le pro­gramme du front nation­al de JM Le Pen… A vom­ir, je répète. Mer­ci de penser aux femmes poly­tech­ni­ci­ennes, lec­tri­ces de ces insanités !

Pierre Arnouxrépondre
16 mai 2013 à 23 h 18 min

Pourquoi pub­li­er un tel arti­cle d’opin­ion sans aucune analyse ?

Je suis sur­pris de voir pub­li­er un tel arti­cle sur La Jaune et la Rouge. Ce ramas­sis de lieux com­muns réac­tion­naires ne repose sur aucune analyse sérieuse : la natal­ité en France donne une pop­u­la­tion en équili­bre, con­traire­ment à des pays comme l’Alle­magne et le Japon, où l’oblig­a­tion de choisir entre mater­nité et pro­fes­sion aboutit à un effon­drement des naissances.


Un petit tour sur le web mon­tre où vont les sym­pa­thies de l’au­teur, et per­met de com­pren­dre la rai­son de cet arti­cle, qui n’a pas sa place ici.

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