Peau vive

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°698 Octobre 2014Par : Gérald TENENBAUM (72)Rédacteur : JREditeur : Éditions de la Grande Ourse – 2014 – 39, rue Cortambert, 75116 Paris.

Notre cama­rade Gérald Tenen­baum (72) est math­é­mati­cien, pro­fesseur à l’Institut Élie Car­tan Nan­cy, recon­nu pour ses travaux dans les domaines de la théorie des nom­bres et de l’analyse.

Mais, et c’est remar­quable, Gérald Tenen­baum mène en par­al­lèle une car­rière lit­téraire. Pub­lié depuis 2002 (Ren­dez-vous au bord d’une ombre), il pub­lie cette année son 7e roman : Peau vive.

Extrait du blog Lily et ses livres d’Anne Cloitre :

« Biol­o­giste à l’INSERM, Ève a trente-sept ans. Elle vit seule sans pou­voir touch­er ni être touchée. Il y a bien André, l’ami d’enfance, qui l’attend, amoureux, mais pour com­bi­en de temps ?

Peau vive est une his­toire de chair et d’incarnation. Com­ment entr­er dans sa pro­pre vie quand tout un pan du passé vous l’interdit ? Les non-dits famil­i­aux se passent de mots pour devenir des maux qui se transmettent.

Yankel son père qu’on appelle Jean, résis­tant dès le plus jeune âge et dont les par­ents ne sont pas revenus, est quit­té par sa femme sur ces paroles qui pèseront lourd :

– Ces blessures-là ne se refer­ment pas… Du sang qui part en fumée, je ne sais pas faire. Vous, vous êtes sa chair, c’est dif­férent. Vous saurez peut-être… Oui, vous saurez, forcément.

Et c’est para­doxale­ment par la force et dans le feu qu’Ève va trou­ver une deux­ième chance. En retard à la séance du film La Dernière Ten­ta­tion du Christ, elle s’installe dans une salle voi­sine mais n’échappe pas à l’attentat et à l’incendie qui la lais­sent inanimée.

Sauvée par ce pas­sant, ombre récur­rente du livre, elle som­bre dans le coma. À son réveil, elle décide d’aller de l’autre côté du mur de Berlin…

Ève, qua­si brûlée vive, garde l’espoir de retrou­ver le sens, le goût, une alliance avec la vie, sym­bol­isée par ces trois petits grains de beauté tis­sés sur sa peau, un minus­cule tri­an­gle qu’elle porte sur le bras. Ces trois grains de mémoire qu’elle emporte partout sont comme les cail­loux du con­te ou ceux qu’on pose sur les tombes…

Et l’ange gar­di­en à l’écharpe rouge de tra­vers­er son exis­tence une nou­velle fois comme par hasard au milieu du chaos.

Quant à la fil­i­a­tion de l’engagement, l’héritage impos­si­ble à assumer, le sujet n’avait à son goût été qu’effleuré…

En fran­chissant le mur, Ève affronte sans armure ce qui la main­te­nait hors du monde. Il y aura bien der­rière le mur un rendez-vous.

Chaque roman de Gérald Tenen­baum est empreint de son amour des mots et de la poésie, tout résonne et prend sens, les fils tis­sés ser­rés entre mémoire, fil­i­a­tion et ouver­ture aux autres et à la vie. »

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