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Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°568 Octobre 2001Par : André Danzin (39), Jean-Pierre Quignaux et Sylviane Toporkoff, préface de Gérard Worms (55)Rédacteur : Silvère SEURAT (37)

En présen­tant une ample mois­son de don­nées, de prévi­sions et d’exemples, l’ouvrage per­met au lecteur de percevoir les con­séquences pour l’homme du défer­lement des NTIC, Nou­velles tech­nolo­gies de l’information et de la com­mu­ni­ca­tion, con­séquences pour le tra­vail dans ses divers aspects, pour l’emploi dans la dou­ble face d’offre et de demande, pour l’éducation enfin aus­si bien pre­mière que permanente.

Mais l’originalité de ces pages ne se lim­ite pas à ce pre­mier regard d’analyse cor­pus­cu­laire de grains de tra­vail. Les auteurs ont souhaité aller au-delà et nous offrir un deux­ième regard pro­posant au lecteur la mise en per­spec­tive de l’actuelle “révo­lu­tion” des NTIC dans la grande aven­ture de la créa­tion et de l’évolution de l’univers.

Cette aven­ture, ori­en­tée par l’information est mar­quée par divers­es étapes, l’énergie, la matière, la vie, la pensée.

Et c’est sur cette dernière étape que vient se branch­er l’émergence des NTIC, épisode de l’évolution peut-être, mais épisode aigu.

Les auteurs nous entraî­nent dans le dou­ble regard de leur vision, cor­pus­cu­laire et glob­ale afin de nous faire partager leur con­vic­tion que “avec les NTIC nous sommes par­venus à ce point de bifur­ca­tion, où l’économie, jadis accrochée au cou­ple énergie-matière, bas­cule vers l’énergieinformation ”.

Pas de fron­tière franche, toute­fois, entre l’ancienne économie née au XIXe siè­cle pour domin­er la pre­mière moitié du XXe siè­cle et une nou­velle économie fêtant son pre­mier cinquantenaire.

Certes cette dernière voit éclore et se mul­ti­pli­er des indus­tries nou­velles nées de la seule info-com­mu­ni­ca­tion, mais elle accueille aus­si, trans­for­més, régénérés par les NTIC, tous les grands acteurs de l’économie du XXe siè­cle : énergie, trans­port, métal­lurgie, chimie, banque, etc.

Peu de métiers restent inchangés, peu de métiers s’offrent à ceux qui se can­ton­neraient dans le ghet­to des infopau­vres. Ain­si des fron­tières se dessi­nent-elles entre infopau­vres et info-rich­es, séparant non des économies, mais des hommes, des régions et peut-être des pays.

L’émergence d’un État haute­ment con­trasté, l’Inde, déjà riche de plusieurs Sil­i­con Val­ley, démon­tre heureuse­ment que toute fron­tière peut être franchie.

Un ultime regard s’oriente vers l’habituel sup­port de toute réflex­ion sur l’avenir, l’éducation. L’éducation, d’abord pre­mière, mais davan­tage encore sec­onde, per­ma­nente, qui trou­ve dans la pour­suite de l’évolution des NTIC une nou­velle jus­ti­fi­ca­tion. Cette évo­lu­tion présente une heureuse con­trepar­tie : pour la pre­mière fois des tech­nolo­gies nou­velles offrent dans leur émer­gence le moyen de leur enseigne­ment, groupé dans le nom de bap­tême de cyberformation.

Tout en restant pru­dents, car les risques de déra­page sont mul­ti­ples, les auteurs con­clu­ent leur ouvrage sur une note opti­miste illus­trée par un espoir de plein emploi.

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