Septembre 2011, des familles somaliennes quittent leurs maisons à cause d’une sécheresse mortelle.

Migrations et conflits en Afrique

Dossier : Géopolitique de l'AfriqueMagazine N°794 Avril 2024
Par Bertrand LÉPINOY (X78)
Par Gilles OLAKOUNLÉ YABI

Gilles Yabi ana­lyse les évo­lu­tions stra­té­giques de l’Afrique contem­po­raine, notam­ment de l’Afrique de l’Ouest avec laquelle la France a des liens his­to­riques par­ti­cu­liè­re­ment étroits. Le pro­blème de l’Afrique n’est pas les fron­tières telles qu’elles sont, mais le fait que les États afri­cains n’aient pas su déve­lop­per leur éco­no­mie pour don­ner à leur popu­la­tion des rai­sons de res­ter sur place. Or l’Afrique a d’importantes res­sources natu­relles et la com­pé­ti­tion inter­na­tio­nale pour les exploi­ter sera rude.

Pouvez-vous vous présenter et expliquer votre mission et le rôle de votre think tank Wathi ?

J’anime depuis son lan­ce­ment en 2015 le think tank citoyen de l’Afrique de l’Ouest Wathi (www.wathi.org), qui a le sta­tut d’une asso­cia­tion à but non lucra­tif basée à Dakar au Séné­gal. Avant cela, j’avais tra­vaillé comme ana­lyste poli­tique prin­ci­pal, puis comme direc­teur pour l’Afrique de l’Ouest de l’International Cri­sis Group, une orga­ni­sa­tion inter­na­tio­nale non gou­ver­ne­men­tale dédiée à la pré­ven­tion et la réso­lu­tion des conflits armés. Citoyen béni­nois, né à Coto­nou, je réside au Séné­gal depuis près de vingt ans, après avoir pas­sé une dizaine d’années en France pour mes études supé­rieures. Je suis titu­laire d’un doc­to­rat en éco­no­mie du déve­lop­pe­ment de l’université de Cler­mont-Fer­rand (France).

Wathi, think tank citoyen de l’Afrique de l’Ouest, est une pla­te­forme de réflexion col­lec­tive sur les enjeux du pré­sent et du futur de cette région. Même si la zone de concen­tra­tion de Wathi est l’Afrique de l’Ouest et si nous ne man­quons pas de sou­li­gner la grande diver­si­té du conti­nent, Wathi s’intéresse aus­si à toutes les autres régions afri­caines, d’autant plus que les grands défis sont simi­laires. Wathi est né de la convic­tion que toutes les socié­tés ont besoin d’une masse cri­tique crois­sante d’hommes et de femmes qui, au-delà de leurs propres domaines de com­pé­tence et d’activité, s’intéressent aux ques­tions d’intérêt général.

Comment les frontières géographiques, souvent héritées de la période coloniale, influencent-elles les dynamiques de migration et de conflit régionales en Afrique ?

Les fron­tières, en Afrique comme ailleurs, font naître les migra­tions d’un pays à l’autre, pré­ci­sé­ment parce qu’elles défi­nissent le ter­ri­toire sur lequel l’autorité d’un État est recon­nue et au sein duquel les popu­la­tions peuvent a prio­ri se mou­voir libre­ment. C’est le fran­chis­se­ment d’une fron­tière qui va faire la dif­fé­rence entre les migra­tions internes, des per­sonnes qui se déplacent pour une mul­ti­tude de rai­sons au sein de leur ter­ri­toire natio­nal, et les migra­tions externes, même s’il s’agit juste d’aller s’installer plus ou moins dura­ble­ment dans un pays voi­sin immédiat.

Depuis les indé­pen­dances pro­cla­mées dans les pays afri­cains, les migra­tions font par­tie de la vie de ces nations en construc­tion déli­cate – après un siècle ou plus de cham­bou­le­ment de leurs struc­tures poli­tiques pré­co­lo­niales. Il faut obser­ver que, sous la colo­ni­sa­tion fran­çaise par exemple dans l’espace ouest-afri­cain, des migra­tions ont été par­fois encou­ra­gées et orga­ni­sées d’un ter­ri­toire à l’autre pour des rai­sons éco­no­miques, notam­ment pour affec­ter de la main‑d’œuvre à des zones d’exploitation agri­cole intense.

« Sous la colonisation française par exemple en Afrique de l’ouest, des migrations ont été parfois encouragées et organisées d’un territoire à l’autre pour des raisons économiques. »

Cela n’a pas chan­gé après les déco­lo­ni­sa­tions. Les popu­la­tions des zones fron­ta­lières, par ailleurs iden­tiques ou proches du point de vue de l’identité eth­nique et cultu­relle, ont conti­nué à bou­ger régu­liè­re­ment pour leurs acti­vi­tés éco­no­miques, et par­fois à s’installer dans le pays voi­sin, où elles se sen­taient chez elles. Dans la période récente, on ne peut pas à mon avis attri­buer la plu­part des conflits aux fron­tières ; les dis­putes ter­ri­to­riales existent, mais elles ont rare­ment dégé­né­ré en conflit sérieux.

Ce qu’on peut en revanche obser­ver, c’est la concen­tra­tion des vio­lences poli­tiques liées à la pré­sence de groupes armés dans les régions fron­ta­lières, docu­men­tée par exemple dans la zone jus­te­ment dite des trois fron­tières entre le Mali, le Bur­ki­na et le Niger. Les zones fron­ta­lières pré­sentent de nom­breux avan­tages pour les groupes armés irré­gu­liers. Elles per­mettent de béné­fi­cier des réseaux com­mer­ciaux trans­fron­ta­liers essen­tiels pour la logis­tique des groupes armés, d’opérer loin des grandes villes et des capi­tales et d’échapper plus faci­le­ment à la réponse des forces de sécu­ri­té en pas­sant d’un ter­ri­toire natio­nal à un autre par des points de pas­sage nom­breux et incontrôlables.

Le pro­blème, ce ne sont pas les fron­tières, c’est le fait que les dif­fé­rents États n’aient pas su faire les inves­tis­se­ments néces­saires pour trans­for­mer la vie des popu­la­tions dans les zones fron­ta­lières et plus géné­ra­le­ment dans les zones rurales éloi­gnées des capi­tales, ce qui a créé un contexte de fra­gi­li­té éco­no­mique et sociale, de frus­tra­tions et de rejet des États per­çus comme extérieurs.

Juillet 2014, à Gambela, en Éthiopie, des réfugiés ont fui les affrontements entre les forces gouverne­mentales sud-soudanaises et l’ancien président du Soudan du Sud, Riek Machar.
Juillet 2014, à Gam­be­la, en Éthio­pie, des réfu­giés ont fui les affron­te­ments entre les forces gouverne­mentales sud-sou­da­naises et l’ancien pré­sident du Sou­dan du Sud, Riek Machar. © Richard Juilliart / Shutterstock

Comment les facteurs démographiques, notamment l’augmentation rapide et la jeunesse de la population africaine, influencent-ils les mouvements migratoires intracontinentaux et vers d’autres continents ?

Je crois qu’il faut d’abord rap­pe­ler, dans un contexte de per­ma­nence du sujet des migra­tions dans les débats poli­tiques des pays occi­den­taux, que l’écrasante majo­ri­té des migra­tions afri­caines sont inter­afri­caines. 70 à 80 % des migrants afri­cains res­tent sur le conti­nent. Cela ne signi­fie pas qu’il n’y ait pas une accé­lé­ra­tion des flux depuis une dizaine d’années, notam­ment les flux irré­gu­liers vers l’Europe, et qu’il n’y ait pas une catas­trophe humaine deve­nue per­ma­nente, avec des mil­liers de jeunes Afri­cains morts et dis­pa­rus en mer et par­fois dans le désert. C’est une réa­li­té qu’il faut voir en face ; et les res­pon­sa­bi­li­tés sont par­ta­gées entre les pays d’origine, qui donnent trop peu de rai­sons d’espérer une vie meilleure sur place aux jeunes, et les pays de des­ti­na­tion, qui ferment les pos­si­bi­li­tés de migra­tions régu­lières, alors que leurs éco­no­mies et le vieillis­se­ment de leurs popu­la­tions créent de réels besoins d’apport de tra­vailleurs étrangers.

“70 à 80 % des migrants africains restent sur le continent.”

Cela dit, la crois­sance démo­gra­phique et la jeu­nesse de la popu­la­tion afri­caine influencent for­cé­ment les mou­ve­ments migra­toires de manière géné­rale. Une popu­la­tion majo­ri­tai­re­ment jeune est for­cé­ment beau­coup plus dyna­mique et cela implique plus de mobi­li­té pour aller cher­cher ce qu’on pense ne pas pou­voir trou­ver chez soi, un emploi, une for­ma­tion, une com­pé­tence, des reve­nus plus éle­vés per­met­tant de vivre mieux et d’aider ses proches. La dif­fé­rence de rythme de crois­sance démo­gra­phique entre le conti­nent et les autres conti­nents implique a prio­ri une ten­dance à la hausse régu­lière du nombre de migrants africains.


Lire aus­si : Popu­la­tion et poli­tique : la sin­gu­la­ri­té africaine


Mais il faut aus­si ne pas perdre de vue que les carac­té­ris­tiques démo­gra­phiques du conti­nent en font et en feront un moteur essen­tiel de la crois­sance éco­no­mique mon­diale au cours des pro­chaines décen­nies, en par­ti­cu­lier si la situa­tion sécu­ri­taire s’améliore dans cha­cune des régions du conti­nent. Si cer­tains pays afri­cains réus­sissent à créer les condi­tions d’un dyna­misme éco­no­mique, on devrait assis­ter à des migra­tions plus impor­tantes, mais au sein du conti­nent, des pays en conflit ou en crise éco­no­mique vers les pôles de sta­bi­li­té et de croissance.

Un camion de réfugiés dans la ville d’Agadez au Niger, en juin 2019.
Un camion de réfu­giés dans la ville d’Agadez au Niger, en juin 2019. © Catay / Shutterstock

Comment l’accès et le contrôle des ressources naturelles (pétrole, minéraux, terres arables, eau, etc.) influencent-ils les dynamiques de migration et de conflit régional ?

En Afrique comme ailleurs, l’accès et le contrôle des res­sources natu­relles sont un déter­mi­nant majeur des dyna­miques éco­no­miques, sociales, poli­tiques et même sécu­ri­taires des pays. Et cela impacte néces­sai­re­ment les migra­tions et les conflits. Les migra­tions font par­tie de l’histoire de l’humanité depuis tou­jours et elles font par­tie des stra­té­gies natu­relles d’adaptation aux contextes et à leurs évo­lu­tions. L’accès aux res­sources natu­relles, notam­ment minières, est un puis­sant moteur de migra­tion, parce qu’il donne l’espoir d’avoir accès à des emplois rému­né­ra­teurs ou à des reve­nus signi­fi­ca­tifs, comme c’est le cas pour l’exploitation arti­sa­nale de l’or par exemple.

En Afrique de l’Ouest, on observe des flux impor­tants de dépla­ce­ment de popu­la­tions au sein des pays et au-delà des fron­tières, vers les zones d’exploitation de l’or. C’est une réa­li­té notam­ment au Mali, au Bur­ki­na Faso, au Séné­gal, avec des zones auri­fères inves­ties à la fois par des com­pa­gnies minières sou­vent étran­gères et des mil­liers de jeunes. La com­pé­ti­tion pour des res­sources natu­relles vitales comme l’eau, comme les terres pour l’exploitation agri­cole, mais aus­si pour l’élevage, est un des plus impor­tants fac­teurs de conflit par­fois meur­trier dans plu­sieurs pays afri­cains, à l’instar du Nige­ria où les affron­te­ments entre éle­veurs et agri­cul­teurs font des mil­liers de vic­times au fil des années.

Camp de réfugiés de Maiduguri, au Nigeria, en octobre 2022.
Camp de réfu­giés de Mai­du­gu­ri, au Nige­ria, en octobre 2022. © Sub­ur­ba­nium / Shutterstock

Comment les migrations, volontaires ou forcées, affectent-elles la géopolitique en Afrique, concernant les relations interrégionales et bilatérales entre pays ?

Les migra­tions d’un pays à l’autre ont une dimen­sion géo­po­li­tique dès lors qu’elles affectent les équi­libres poli­tiques et éco­no­miques dans un espace don­né, qu’il soit local, natio­nal ou régio­nal. La région des Grands Lacs en Afrique cen­trale l’illustre bien, avec les fortes ten­sions entre la Répu­blique démo­cra­tique du Congo (RDC) et le Rwan­da voi­sin, accu­sé de mener une poli­tique d’expansion et d’influence à l’est de la RDC, par le sou­tien à des groupes armés. On ne peut pas com­prendre la longue his­toire des conflits et des vio­lences dans les pro­vinces de l’est de la RDC sans inté­grer l’effet des dépla­ce­ments de popu­la­tions au len­de­main du géno­cide au Rwan­da et la manière dont la guerre civile dans ce pays a influen­cé les chan­ge­ments poli­tiques en RDC.

Dans cet exemple, on retrouve aus­si le rôle déter­mi­nant des res­sources natu­relles, qu’il s’agisse des terres dans un contexte de den­si­tés de popu­la­tion très dif­fé­rentes entre le Rwan­da et la RDC ou des res­sources minières excep­tion­nelles du sous-sol congo­lais convoi­tées par une mul­ti­tude d’acteurs locaux, natio­naux, et aus­si étran­gers. L’avenir de cette région et les pos­si­bi­li­tés d’y ins­tau­rer enfin une paix durable dépen­dront de la capa­ci­té de ces États à orga­ni­ser les migra­tions, à cla­ri­fier la citoyen­ne­té des popu­la­tions vivant dans les espaces fron­ta­liers et à créer un cadre de valo­ri­sa­tion des res­sources natu­relles au béné­fice des populations.

Un chalutier chinois au large de Dakar.
Un cha­lu­tier chi­nois au large de Dakar. © Pierre Laborde / Shutterstock

En quoi les migrations et les conflits en Afrique sont-ils liés à des sujets internationaux, tels que les relations avec les puissances étrangères ou les organisations internationales ?

Les migra­tions et les conflits en Afrique, qu’il faut ana­ly­ser sépa­ré­ment de mon point de vue, sont liés aus­si bien sûr avec les ques­tions inter­na­tio­nales, qu’il s’agisse de la défense des inté­rêts éco­no­miques et géo­po­li­tiques des puis­sances grandes, moyennes et petites, ou des sujets com­muns glo­baux, comme le chan­ge­ment cli­ma­tique et la paix et la sécu­ri­té inter­na­tio­nales. Dans le contexte de la tran­si­tion éner­gé­tique et de la tran­si­tion numé­rique qui vont struc­tu­rer les rela­tions inter­na­tio­nales sur les décen­nies à venir, comme ce fut le cas à l’époque de l’industrialisation dépen­dante des éner­gies fos­siles, la com­pé­ti­tion pour cer­taines res­sources stra­té­giques – les miné­raux dits cri­tiques par exemple – va s’accentuer. L’Afrique est le conti­nent qui dis­pose de la part la plus impor­tante de cer­tains de ces miné­raux indis­pen­sables pour l’économie mondiale.

« Si l’on ne change pas les termes des relations économiques entre l’Afrique et les partenaires étrangers, on ne pourra qu’observer une accélération de migrations forcées par les difficultés économiques ou par la multiplication de conflits. »

Les puis­sances étran­gères au conti­nent ne vont pas lais­ser beau­coup de marge aux pays afri­cains pour pro­fi­ter de leurs res­sources natu­relles afin d’améliorer les condi­tions de vie de leurs popu­la­tions. Et, si l’on ne change pas les termes des rela­tions éco­no­miques entre les pays afri­cains et les par­te­naires étran­gers qui sont aus­si des com­pé­ti­teurs inté­res­sés, on ne pour­ra qu’observer une accé­lé­ra­tion de migra­tions for­cées par les dif­fi­cul­tés éco­no­miques ou par la mul­ti­pli­ca­tion de conflits, ali­men­tés par des acteurs qui pros­pèrent dans les contextes d’insécurité.

Un autre exemple est celui de l’exploitation des res­sources halieu­tiques. Au Séné­gal, on peut faire un lien direct entre la dété­rio­ra­tion des condi­tions de vie des com­mu­nau­tés de pêcheurs, consé­cu­tive à la sur­pêche par des bateaux modernes euro­péens, chi­nois, turcs, et l’accélération des migra­tions vers l’Europe. Beau­coup de pêcheurs arti­sa­naux se recon­ver­tissent dans le trans­port des migrants par la mer et font par­tie eux-mêmes des mil­liers de can­di­dats à la migra­tion irrégulière.

Dakar, Sénégal, pêcheurs et enfants remontant des filets de pêche sur la plage de Ngor au nord de la ville.
Dakar, Séné­gal, pêcheurs et enfants remon­tant des filets de pêche sur la plage de Ngor au nord de la ville. © Sal­va­dor Aznar / Shutterstock

Enfin, quel message majeur aimeriez-vous transmettre à la communauté internationale et à celle des polytechniciens, en ce qui concerne d’une part les aspects migratoires et sécuritaires et, d’autre part, la stabilité et le développement économique de l’Afrique ?

La mon­tée contem­po­raine du poids démo­gra­phique de l’Afrique est un tour­nant his­to­rique dont il faut appré­cier à la fois les défis colos­saux qu’elle pose et les chances immenses qu’elle repré­sente pour le monde. Je ne ferai pas une dis­tinc­tion dans mes mes­sages entre les aspects migra­toires et sécu­ri­taires et la sta­bi­li­té et le déve­lop­pe­ment éco­no­mique de l’Afrique, parce que toutes ces ques­tions sont liées et doivent être abor­dées ensemble.

Mon pre­mier mes­sage est un rap­pel de l’importance des faits, des faits démo­gra­phiques en par­ti­cu­lier. En 1950, les Afri­cains repré­sen­taient 8 % de la popu­la­tion mon­diale. Un siècle plus tard, en 2050, ils repré­sen­te­ront un quart de l’humanité et au moins un tiers de tous les jeunes âgés de 15 à 24 ans, selon les pré­vi­sions des Nations unies. L’âge médian sur le conti­nent afri­cain est actuel­le­ment de 19 ans. En Inde, il est de 28 ans. En Chine et aux États-Unis, il est de 38 ans. C’est l’Afrique qui four­ni­ra l’écrasante majo­ri­té de la crois­sance nette de la main‑d’œuvre dans le monde entre main­te­nant et 2050.

“L’âge médian sur le continent africain est actuellement de 19 ans.”

Mon deuxième mes­sage est un appel à la luci­di­té, à la réflexion col­lec­tive afri­caine, euro­péenne, et au-delà au dia­logue entre les pen­seurs et les acteurs des trans­formations poli­tiques, éco­no­miques, tech­no­lo­giques, sociales et cultu­relles sur tous les conti­nents. C’est enfin un appel à la sagesse qui s’appuie sur un res­pect réel, authen­tique, de l’égale humani­té de « l’autre ». La sagesse implique l’humilité. Les conflits, la vio­lence, la guerre, la course aux arme­ments, le racisme, les extré­mismes, tout ce qui se donne beau­coup à voir dans notre monde indique que la richesse éco­no­mique et le déve­lop­pe­ment tech­no­lo­gique ne rendent pas les socié­tés humaines plus sages dans le sens de leur capa­ci­té à créer les meilleures condi­tions pour leur sur­vie à long terme et pour celle de la planète.

Nous pou­vons et nous devons tra­vailler ensemble à rame­ner luci­di­té et sagesse dans notre manière de construire le monde de demain. Les esprits brillants des poly­tech­ni­ciens peuvent cer­tai­ne­ment appor­ter une pré­cieuse contribution.

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