La pénurie d’eau touche 40 % de la population en Afrique de l'Ouest.

Afrique de l’Ouest : souveraineté, développement et coopération

Dossier : Géopolitique de l'AfriqueMagazine N°794 Avril 2024
Par Claude FISCHER-HERZOG

L’Afrique de l’Ouest est une sous-région de la vaste Afrique qui a sa dyna­mique propre. Mais son ave­nir est incer­tain. Les vio­lences que subissent les popu­la­tions et les rela­tions de dépen­dance envers le monde exté­rieur com­pro­mettent les efforts de déve­lop­pe­ment, alors que les tâches à mener sont infi­ni­ment com­plexes. La France et l’Europe doivent construire avec les États une coopé­ra­tion renou­ve­lée, tenant mieux compte des tra­di­tions et des besoins locaux.

Article écrit le 5 février 2024

La situa­tion démo­cra­tique des États afri­cains est dété­rio­rée, dans le contexte des dérè­gle­ments éco­no­miques et cli­ma­tiques glo­baux, et l’aggravation des inéga­li­tés consti­tue un ter­reau favo­rable au dji­ha­disme et explique en par­tie l’intervention des mili­taires. La France et l’Europe entre­tiennent des rela­tions ambi­guës avec les gou­ver­ne­ments en place et les réponses sont inadap­tées à leurs besoins. On doit s’interroger sur les nou­velles forces en pré­sence, qui se livrent une « guerre d’influence » et qui par­ti­cipent des nou­velles don­nées géo­po­li­tiques mon­diales, pour ques­tion­ner l’avenir des coopé­ra­tions avec la France et l’Europe.

Un contexte d’instabilité démocratique

Depuis les indé­pen­dances, l’Afrique de l’Ouest a adop­té la démo­cra­tie dans la plu­part des pays, au moins sur un plan for­mel. Le modèle, impo­sé par l’Occident à la fin de la période colo­niale avec l’instauration d’un sys­tème de pou­voir élec­tif et un mul­ti­par­tisme, a été dis­cré­di­té dans plu­sieurs pays à cause d’élections enta­chées d’irrégularités et pour­tant vali­dées par la com­mu­nau­té internationale.

La crise de sou­ve­rai­ne­té des États s’est dou­blée d’une crise de légi­ti­mi­té aggra­vée par leur inca­pa­ci­té à faire face à l’approfondissement des frac­tures éco­no­miques, sociales et eth­niques, et à l’insécurité liée au sala­fisme et à l’essor ful­gu­rant d’un dji­ha­disme radi­cal… Celui-ci repré­sente une menace extrême. Les États afri­cains, impuis­sants, ont appe­lé à l’aide. Mais la réponse de la France – essen­tiel­le­ment mili­taire – et les aides de l’Europe, mal ciblées et mal gérées, n’ont pas inver­sé le cours des événements.

Il n’est sans doute pas ano­din que les coups d’État aient eu lieu dans l’Afrique fran­co­phone, au Mali, en Gui­née, au Bur­ki­na Faso, au Niger ou au Gabon, célé­brés par des popu­la­tions en liesse, applau­dis­sant la chute de leurs diri­geants et la rup­ture des liens avec la France.

Une autre forme de démocratie ?

Faut-il y voir un désa­veu de la démo­cra­tie elle-même ? Et les coups d’État signi­fient-ils la fin de la démo­cra­tie ? La fin de la coopé­ra­tion avec la France ? Je ne le pense pas. Lors de la soi­rée eur­afri­caine « Indé­pen­dances et coopé­ra­tions » que j’ai eu le plai­sir d’animer le 8 décembre 2023 à Paris, le jour­na­liste bur­ki­na­bè New­ton Bar­ry a décla­ré qu’« aucune popu­la­tion – fût-elle afri­caine – n’est condam­née à vivre dans une dictature ».

Avant la colo­ni­sa­tion, les affaires se réglaient sous « les arbres à palabres » avec la par­ti­ci­pa­tion des popu­la­tions autour de leurs chefs, choi­sis par elles. Des tra­di­tions qui peuvent ouvrir la voie à d’autres construc­tions poli­tiques plus par­ti­ci­pa­tives, où la démo­cra­tie peut trou­ver un nou­veau souffle… Et, au lieu de par­ler de la Démo­cra­tie avec un grand D, il est temps de consi­dé­rer que les situa­tions sont tou­jours mixtes et que les tran­si­tions démo­cra­tiques doivent se mesu­rer à l’aune des réa­li­tés. Ain­si au Rwan­da, où une « dic­ta­ture éclai­rée » a su, sous la conduite d’un homme fort, résoudre les immenses pro­blèmes liés au géno­cide et recons­truire le pays.

Rassemblement pour le premier anniversaire du coup d’État qui a porté le capitaine Ibrahim Traoré au pouvoir le 29 septembre 2023 à Ouagadougou, au Burkina Faso, Afrique de l'Ouest.
Ras­sem­ble­ment pour le pre­mier anni­ver­saire du coup d’État qui a por­té le capi­taine Ibra­him Trao­ré au pou­voir le 29 sep­tembre 2023 à Oua­ga­dou­gou,
au Bur­ki­na Faso. © REUTERS / Yem­pa­bou Ouoba

Quel rôle pour les militaires ?

Au Mali, en Gui­née et au Bur­ki­na Faso – où l’héritage de Tho­mas San­ka­ra est posi­tif dans les mémoires – les mili­taires ont acquis un nou­veau pres­tige aux yeux des popu­la­tions dans leur lutte face au ter­ro­risme et dans leur volon­té de ren­ver­ser des gou­ver­ne­ments cor­rom­pus et au pou­voir depuis trop long­temps, et non parce qu’elles aspirent à vivre sous un régime auto­ri­taire. Les mili­taires sau­ront-ils pré­pa­rer le retour à un régime civil, stable et inclusif ?

C’est ce qu’ils pro­mettent tous mais, hap­pés par le pou­voir et ses avan­tages, sau­ront-ils y renon­cer ? Et pour­ront-ils évi­ter le pire, une prise de pou­voir par les dji­ha­distes ? Il faut se rap­pe­ler Serge Michaï­lof quand il démon­trait dans son livre Afri­ca­nis­tan paru en 2018 que, mal­gré les dif­fé­rences géo­gra­phiques et cultu­relles, le Sahel avait toutes les carac­té­ris­tiques qui ont mené au nau­frage de l’Afghanistan, et qu’il aler­tait sur le ter­ro­risme au Sahel : « Dans cinq ans, il sera trop tard. »

Les ambiguïtés de la communauté internationale et de la Cédéao

Com­ment expli­quer les sanc­tions et menaces à l’encontre de ces pays, quand l’UA et la France ont acté la prise de pou­voir impo­pu­laire au Tchad au nom de la sta­bi­li­té régio­nale ? Et lorsque ni la Cédéao ni la France n’ont bron­ché quand Alpha Condé ou Alas­sane Ouat­ta­ra en Côte d’Ivoire ont pu modi­fier la Consti­tu­tion pour se main­te­nir au pou­voir, en vio­la­tion des chartes fon­da­men­tales de leurs pays et du pro­to­cole addi­tion­nel de 2001 sur la démo­cra­tie et la bonne gouvernance ? 

Le report de l’élection pré­si­den­tielle au Séné­gal res­sem­blant là aus­si à une rup­ture démo­cra­tique, plon­geant le pays dans l’incertitude… En quelque sorte un sou­tien aux « coups de force civils », quand les coups d’État mili­taires sont dénon­cés et sanc­tion­nés au Mali, au Bur­ki­na ou au Niger, quitte à punir les habi­tants par­mi les plus pauvres du monde. « Deux poids, deux mesures » qui expliquent l’indignation des opi­nions publiques et leur rejet de la France, mais aus­si les dif­fi­cul­tés que la Cédéao ren­contre pour s’imposer face aux nou­veaux pou­voirs issus des coups d’État.

L’échec des systèmes de sécurité

La mul­ti­pli­ca­tion des coups d’État est symp­to­ma­tique de l’échec des sys­tèmes de sécu­ri­té pro­mus par la com­mu­nau­té inter­na­tio­nale, qu’il s’agisse de la Minus­ma (forces de l’ONU), des mis­sions euro­péennes de for­ma­tion des armées comme l’EUTM Mali et l’EUCAP Sahel Niger ou des opé­ra­tions Ser­val et Bar­khane lan­cées par la France, ras­sem­blant la Mau­ri­ta­nie, le Mali, le Bur­ki­na Faso, le Niger et le Tchad.

Après leur départ du G5 Sahel, le Mali, le Bur­ki­na Faso et le Niger pro­posent de créer une confé­dé­ra­tion, mena­çant de quit­ter la Cédéao et l’UEMOA (Union éco­no­mique et moné­taire ouest-afri­caine), et donc la zone franc, à la suite du blo­cus que les ins­ti­tu­tions ont impo­sé aux États. Le res­sen­ti­ment de ces pays vis-à-vis de la poli­tique moné­taire de la BCEAO (Banque cen­trale des États de l’Afrique de l’Ouest) est d’autant plus fort que celle-ci les a mena­cés d’une inter­dic­tion d’accès aux mar­chés finan­ciers, avec un risque de mise en défaut tech­nique du ser­vice de la dette et de se voir fer­mer les sources de cré­dit. Pour trou­ver de nou­velles res­sources finan­cières, cer­tains gouverne­ments rena­tio­na­lisent les mines d’or (Bur­ki­na Faso) ou y prennent des par­ti­ci­pa­tions (Mali, Niger).

Une exigence de souveraineté

La sor­tie de l’UEMOA retar­de­rait le lan­ce­ment de la mon­naie unique Eco en 2027, en rem­pla­ce­ment du franc CFA héri­té de la colo­ni­sa­tion, mais plus fon­da­men­ta­le­ment les États reprochent à la BCEAO une poli­tique cal­quée sur celle de la BCE, ciblant l’inflation au détri­ment du déve­lop­pe­ment, une poli­tique inadap­tée à leur réa­li­té. Car, si le franc CFA a per­mis une cer­taine sta­bi­li­té moné­taire des pays d’Afrique de l’Ouest, il est deve­nu le sym­bole d’une « ser­vi­tude » qui a eu des réper­cus­sions aux niveaux éco­no­mique, social et politique.

“Les pays veulent retrouver leur souveraineté, sur leur monnaie mais aussi sur leurs ressources.”

En effet sept des huit pays de l’UEMOA sont clas­sés les « moins avan­cés » (PMA), les plus pauvres en lan­gage clair, mar­gi­na­li­sés sur le plan inter­na­tio­nal au béné­fice de la France qui était la puis­sance domi­na­trice et dépen­dant de l’aide inter­na­tio­nale pour finan­cer leurs pro­grammes de déve­lop­pe­ment. Les pays veulent retrou­ver leur sou­ve­rai­ne­té, sur leur mon­naie mais aus­si sur leurs res­sources qui aujourd’hui servent de mon­naie d’échange pour rem­bour­ser leurs dettes.

Femme traversant des plaines de sel près du village de Ngaye-Ngaye, à 10 km de Saint-Louis, Sénégal, Afrique de l'Ouest.
Femme tra­ver­sant des plaines de sel près du vil­lage de Ngaye-Ngaye, à 10 km de Saint-Louis, Séné­gal. © REUTERS / Fin­barr O’Reilly

Le recul de l’influence française et européenne

Les res­sen­ti­ments des Afri­cains vis-à-vis de la France et de l’Europe sont mul­tiples, aggra­vés avec les dérè­gle­ments éco­no­miques glo­baux et la poli­tique du « deux poids, deux mesures ». Des mil­liers de mil­liards d’euros déblo­qués en Europe lors de la crise de la Covid, mais quelques cen­taines de mil­liards de dol­lars pour l’Afrique… qui sont res­tés sur le papier. En effet, un an après le som­met sur le finan­ce­ment des éco­no­mies afri­caines, le débat sur la « bonne » pro­cé­dure a blo­qué le ver­se­ment des 100 mil­liards de droits de tirage spé­ciaux du FMI (et les décais­se­ments accor­dés, lorsqu’ils ont lieu, comme les 495 mil­lions de dol­lars à la Côte d’Ivoire en octobre der­nier, ne sont en fait que des prêts dont les taux d’intérêt sont à la hausse).

Que vaut la pro­messe de Mme U. von der Leyen de mobi­li­ser 150 mil­liards en Afrique d’ici 2030 « pour l’accompagner dans sa tran­si­tion éner­gé­tique » ? Les cri­tères d’attribution, essen­tiel­le­ment euro­péens, tiennent rare­ment compte des besoins des pays afri­cains, regrette Tie­fing Sis­so­ko, pro­fes­seur aux uni­ver­si­tés de Cré­teil et de Bama­ko, sans par­ler des len­teurs bureau­cra­tiques pour déblo­quer les fonds !

Travailleurs chinois et africains sur le chantier de construction d’une gare et d’un chemin de fer en Angola.
Tra­vailleurs chi­nois et afri­cains sur le chan­tier de construc­tion d’une gare et d’un che­min de fer en Ango­la. © Die­ter Telemans

La force des influences russe et chinoise

L’Afrique se tourne de plus en plus vers les pays qui n’ont pas de pas­sé colo­nial avec elle. Ils ren­forcent leur coopé­ra­tion mili­taire avec la Rus­sie et conso­lident leurs par­te­na­riats éco­no­miques avec la Chine et les États-Unis, mais aus­si avec l’Arabie saou­dite et le Maghreb.

La Chine est deve­nue son pre­mier par­te­naire com­mer­cial, devant les USA et l’Union euro­péenne, avec un record de 254 mil­liards de dol­lars d’échanges com­mer­ciaux en 2021 et un stock cumu­lé de ses inves­tis­se­ments de 473,5 mil­liards (dont 15 % sont mili­taires). Elle est deve­nue le pre­mier créan­cier du conti­nent, avec des prêts qui ont atteint 83,52 mil­liards de dol­lars en 2022, soit 12 % de sa dette exté­rieure glo­bale. Les dettes non payées étant rem­bour­sées en matières pre­mières ou levées en échange du mono­pole de ges­tion des investissements.

Quant à la Rus­sie, elle est deve­nue le pre­mier mar­chand d’armes du conti­nent, devant les USA et la Chine, four­nis­sant 44 % de toutes les impor­ta­tions d’armes de 2017 à 2021, l’intervention de « Wag­ner » se fai­sant contre des conces­sions sur l’exploitation des res­sources minières. En évo­luant d’un uni­la­té­ra­lisme occi­den­tal au mul­ti­la­té­ra­lisme por­té par la Chine et la Rus­sie, en se ren­dant subor­don­nés à ces grandes puis­sances, les pays afri­cains, qui aspirent à leur sou­ve­rai­ne­té et leur indé­pen­dance, pour­ront-ils res­ter maîtres de leurs déci­sions chez eux et jouer tout leur rôle dans le « nou­vel ordre mon­dial » qui se construit ? D’ici 2100, un tiers de la popu­la­tion mon­diale sera ori­gi­naire d’Afrique, une démo­gra­phie qui prouve à quel point le déve­lop­pe­ment du monde ne pour­ra se faire sans elle.

Des manifestants sénégalais brandissent les drapeaux de la Russie et du Sénégal lors d’une manifestation à Dakar, au Sénégal, le 24 février 2024.
Des mani­fes­tants séné­ga­lais bran­dissent les dra­peaux de la Rus­sie et du Séné­gal lors d’une mani­fes­ta­tion à Dakar, au Séné­gal, le 24 février 2024. © REUTERS / Zoh­ra Bensemra

L’ampleur des défis économiques sociaux et politiques

L’Afrique de l’Ouest doit bâtir son éco­no­mie sur ses propres forces et construire un déve­lop­pe­ment endo­gène et durable. Ses atouts sont immenses, avec ses quinze pays dont les pays anglo­phones comme le Nige­ria et le Gha­na, un PIB conso­li­dé éva­lué à 800 mil­liards de dol­lars et une crois­sance de la popu­la­tion qui attein­dra 538 mil­lions d’habitants en 2030.

Mais les consé­quences dra­ma­tiques du chan­ge­ment cli­ma­tique (séche­resse, famines…), s’ajoutant à celles de la crise de la Covid, péna­lisent les popu­la­tions dont la grande majo­ri­té dépend du sec­teur infor­mel et ampli­fient les inéga­li­tés d’accès aux sys­tèmes de san­té et aux biens essen­tiels comme l’éducation, l’alimentation, l’eau, l’électricité (rap­pe­lons que 640 mil­lions d’Africains n’ont pas l’électricité, la pénu­rie d’eau tou­chant 40 % de la popu­la­tion), entre les zones urbaines et rurales dont cer­taines sont délais­sées, en proie aux vio­lences entre com­mu­nau­tés eth­niques autour des res­sources, au ban­di­tisme et aux pré­da­teurs dji­ha­distes qui gagnent du terrain.

La réduc­tion des inéga­li­tés en Afrique de l’Ouest et un nou­veau type de déve­lop­pe­ment pas­se­ront par des actions fortes sti­mu­lant les sec­teurs à fort poten­tiel de crois­sance et de main‑d’œuvre, par la trans­for­ma­tion de leurs matières pre­mières et par la mobi­li­sa­tion sans pré­cé­dent des res­sources finan­cières… Des défis immenses pour les États qui tous pré­sentent un risque de défaut sur leur dette en 2024, Nige­ria et Gha­na en tête.


Lire aus­si : Popu­la­tion et poli­tique : la sin­gu­la­ri­té africaine


Quel avenir à la coopération avec la France et l’Europe ?

La France et l’Europe repré­sentent des par­te­naires légi­times de l’Afrique et res­tent une des­ti­na­tion dési­rée pour les Afri­cains. Leurs liens sont mul­tiples, fon­dés sur une longue his­toire (les échanges com­mer­ciaux repré­sen­tant 243 mil­liards d’euros en 2021), mais ils se délitent ; et atten­tion à ce que nos poli­tiques migra­toires n’humilient davan­tage les Africains !

« L’avenir de l’Afrique est dans les mains des Afri­cains », répète à l’envi Ahme­dou Ould-Abdal­lah, le ministre des Affaires étran­gères de Mau­ri­ta­nie. Oui, mais ils ont besoin de coopé­ra­tions. Pour qu’elles se déve­loppent avec elles, l’Union euro­péenne et la France en par­ti­cu­lier doivent mieux écou­ter les peuples afri­cains et leur besoin de soli­da­ri­tés actives, et trans­for­mer les aides au déve­lop­pe­ment en finan­ce­ment des inves­tis­se­ments et des pro­jets. Ceux-ci doivent se bâtir entre États, mais aus­si sur les ter­ri­toires avec le sou­tien des dia­spo­ras, entre les col­lec­ti­vi­tés, les uni­ver­si­tés et les entreprises.

« En s’appuyant sur les tra­di­tions et les valeurs afri­caines d’équité, nous pou­vons rega­gner la confiance et déve­lop­per nos coopé­ra­tions d’intérêt mutuel », nous dit Nico­las Sureau, le direc­teur de pro­jets à Eif­fage, qui a signé un contrat avec la Gui­née pour quatre hôpitaux.

Rien n’est écrit d’avance

Dans le contexte de crises et d’instabilité que l’Afrique de l’Ouest tra­verse, les dic­ta­tures mili­taires sau­ront-elles construire des appa­reils d’État sou­ve­rains et des sys­tèmes démo­cra­tiques, en s’appuyant mieux sur leurs socié­tés civiles ? Chaque coup d’État est sin­gu­lier et, les jeux poli­tiques locaux ayant leur propre dyna­mique, rien n’est écrit d’avance… Quant aux ins­ti­tu­tions régio­nales seront-elles capables d’impulser le dia­logue entre les États, leur offrir des appuis struc­tu­rels et déve­lop­per un mar­ché favo­ri­sant les coopé­ra­tions trans­fron­tières ? Il est trop tôt pour le dire… mais il nous semble que c’est sur ce fon­de­ment que l’Afrique de l’Ouest pour­ra construire une crois­sance plus inclu­sive dans la sécu­ri­té et déve­lop­per des rela­tions plus saines avec la France et l’Europe.

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