Maîtriser la croissance des métropoles

Dossier : MégapolesMagazine N°691 Janvier 2014
Par Jean-Claude PRAGER (64)

La maîtrise du développe­ment des grandes métrop­o­les est un des grands enjeux du XXIe siè­cle. Leur développe­ment actuel et prévis­i­ble est une réal­ité majeure de l’histoire et un défi pour tous les respon­s­ables, et le con­trôle de ce développe­ment est cru­cial pour ceux et celles qui y vivent.

L’analyse des points com­muns aux mégapoles milite en faveur d’une inter­ven­tion publique très ferme mais mesurée, pour en assur­er la prospérité à long terme et cor­riger les défail­lances du marché, ses dérives sociales et son approche insuff­isam­ment tournée vers les besoins du long terme. La qual­ité de l’action con­jointe des dirigeants publics et privés est désor­mais recon­nue comme une clé de la prospérité, car la guerre économique mon­di­ale se situe main­tenant sur le ter­rain de l’attractivité des grandes villes pour les tal­ents et les ressources rares, alors même que, par­al­lèle­ment, la mon­di­al­i­sa­tion se traduit par une diminu­tion des pou­voirs des poli­tiques sur leurs ter­ri­toires et par la dif­fi­culté crois­sante à trou­ver les moyens financiers d’assurer dans la durée dynamisme et prospérité aux villes.

Ain­si, une con­nais­sance solide des mécan­ismes urbains est néces­saire au prof­it du bien com­mun. Le pro­grès dans la con­nais­sance de ces mécan­ismes repose lui-même sur des don­nées urbaines et régionales dont la pro­duc­tion et la qual­ité s’améliorent sans cesse. Il s’est créé en trente ans, sur la planète, un gigan­tesque gise­ment de don­nées local­isées et on a fait par­al­lèle­ment des pro­grès con­sid­érables dans l’analyse des phénomènes urbains. Les géo­graphes et les urban­istes sont devenus des sta­tis­ti­ciens, des économètres et des infor­mati­ciens, sans per­dre de vue les fonde­ments humains de leurs dis­ci­plines. Les instru­ments math­é­ma­tiques util­isés dans les choix urbains présen­tent l’immense mérite de présen­ter des faits quan­tifi­ables et d’obliger à une cohérence dans les raisonnements.

Les liens entre ces con­sid­érables avancées récentes de la recherche sci­en­tifique et les prati­ciens et décideurs sont encore trop ténus. Les débats sci­en­tifiques légitimes, por­tant aus­si bien sur la descrip­tion que sur l’analyse des phénomènes urbains, peu­vent laiss­er croire, à tort, que tous les dis­cours sont per­mis et que toutes les déci­sions sont égale­ment judi­cieuses, et donc qu’à la lim­ite le bon sens appar­ent peut suffire.

Heureuse­ment, pour nom­bre de choix publics, les décideurs publics sont de plus en plus amenés à inté­gr­er des critères quan­ti­tat­ifs pour jus­ti­fi­er les déci­sions d’investissements urbains et leurs grands choix d’aménagement.

Par leur for­ma­tion sci­en­tifique de haut niveau, leur rigueur de raison­nement, par leurs instru­ments avancés de descrip­tion et d’analyse des ques­tions urbaines, nos cama­rades, chercheurs ou prati­ciens, con­tribuent à une meilleure maîtrise de la crois­sance des villes.

Poster un commentaire