La grande bagarre pour attirer activités et talents

Dossier : MégapolesMagazine N°691 Janvier 2014
Par Jean-Yves DURANCE (62)

L’urba­ni­sa­tion crois­sante de notre pla­nète modi­fie pro­fon­dé­ment les donnes ter­ri­to­riales. Il n’est donc pas éton­nant que la concur­rence soit féroce pour atti­rer talents et inves­tis­se­ments, tou­ristes et autres visi­teurs : concur­rence au niveau des « villes monde », comme des grandes villes à rayon­ne­ment international.

REPÈRES
75 % de la popu­la­tion mon­diale vivra dans les villes en 2050, contre 50 % actuel­le­ment. Dès aujourd’hui, les 600 pre­mières villes ras­semblent 22 % des habi­tants et 50 % du PIB mon­dial. On pré­voit qu’en 2025 ce seront 60 % du PIB, pour 25 % de la popu­la­tion mon­diale, tou­jours dans les 600 pre­mières villes ; mais plus de 200 ne seront plus les mêmes.

Points de concen­tra­tion de l’activité, des talents et de la richesse, les métro­poles s’affirment sur des atouts indis­pen­sables : un retard mar­qué sur l’un ou l’autre de ces atouts devient vite un fac­teur de retard glo­bal, voire de déclin.

Le cœur des métro­poles bat au rythme de l’activité internationale

Ensei­gne­ment de haut niveau, com­pé­ti­tif inter­na­tio­na­le­ment, centres de recherche, quar­tiers géné­raux et ser­vices aux entre­prises, exis­tence d’une vraie place finan­cière, voi­ci les prin­ci­paux élé­ments consti­tu­tifs des métro­poles per­for­mantes. Elles favo­risent l’innovation dans tous les domaines, sont recon­nues comme de vraies smart cities, attirent les inves­tis­se­ments étran­gers, les visi­teurs, en par­ti­cu­lier dans les congrès et salons professionnels.

Elles sont inté­grées dans un réseau mon­dial et leur cœur bat au rythme de l’activité internationale.

Les atouts indispensables des métropoles

La néces­si­té d’une gou­ver­nance forte
L’évolution des métro­poles paraît presque spon­ta­née, de type orga­nique, et tend à se jouer des fron­tières poli­tiques et admi­nis­tra­tives ; en réa­li­té, les plus per­for­mantes d’entre elles s’inscrivent dans une gou­ver­nance forte, por­teuse d’une véri­table vision sur laquelle s’appuie une poli­tique volon­ta­riste d’image et de promotion.
Au final la dyna­mique est essen­tielle pour res­ter dans la course ou, mieux, y gagner des posi­tions. Car les métro­poles sont des ensembles com­plexes, à la fois puis­sants et fra­giles : la diver­si­té des indi­vi­dus, des enti­tés et des fonc­tions fait leur richesse ; superbes orchestres, elles ont besoin d’être dirigées.

Même si on le tient pour acquis, leur pas­sé his­to­rique marque presque toutes les métro­poles et par­ti­cipe de leur âme, de leur incons­cient col­lec­tif, en même temps qu’il sous-tend l’une de leurs acti­vi­tés prin­ci­pales, le tou­risme, et pas seule­ment en Europe.

De même, la géo­gra­phie joue un rôle impor­tant : elles sont toutes situées à des car­re­fours, et beau­coup sont mari­times (ou presque). Une récente étude confirme que le déve­lop­pe­ment éco­no­mique est plus rapide pour ces dernières.

Bien sûr, les infra­struc­tures de trans­port jouent un rôle déter­mi­nant : le trans­port intra­mé­tro­po­li­tain est un élé­ment vital pour assu­rer l’homogénéité d’une métro­pole et évi­ter qu’elle ne s’asphyxie sous son propre poids ou qu’elle n’éclate en frag­ments iso­lés. Les insuf­fi­sances de trans­ports publics conduisent à des embou­teillages mons­trueux, cause d’inefficacité col­lec­tive (voir l’exemple de São Paulo).

Liaisons aériennes et ferroviaires

Les liens avec les autres métro­poles régio­nales (fran­çaises et euro­péennes par exemple pour Paris) et mon­diales sont éga­le­ment d’une impor­tance extrême, d’où l’atout que repré­sentent les pla­te­formes aéro­por­tuaires de grande dimen­sion, point de concen­tra­tion (hub) de nom­breuses des­sertes inter­na­tio­nales courtes et longues.

Chan­ger la donne des trans­ports parisiens
Paris a un avan­tage cer­tain en matière de trans­port grâce au métro et aux radiales tra­ver­santes (RER), mais son sys­tème est à bout de souffle face aux besoins nou­veaux et en l’absence criante d’investissements signi­fi­ca­tifs depuis des décennies.
La déci­sion de réa­li­ser un sys­tème de trans­port péri­phé­rique, le métro express du Grand Paris, et de pro­lon­ger vers l’ouest le RER Éole modi­fie pro­fon­dé­ment la donne et va redon­ner à Paris un atout déterminant.
La liai­son avec nos aéro­ports reste cepen­dant un han­di­cap consi­dé­rable, qu’il convien­dra de cor­ri­ger au plus vite.
Le poids des aéroports
Deux illus­tra­tions a contra­rio :
Dubaï, dont les déve­lop­pe­ments volon­ta­ristes et paral­lèles de l’aéroport et de la com­pa­gnie Emi­rates sont le fac­teur pre­mier de développement ;
Milan, han­di­ca­pée par l’échec et la mar­gi­na­li­sa­tion rela­tive de son nou­vel aéro­port, Mal­pen­sa, l’insuffisance de son aéro­port de centre-ville, Linate, comme par les dif­fi­cul­tés d’Alitalia.

Les liai­sons fer­ro­viaires à très grande vitesse sont bien sûr des élé­ments déter­mi­nants dans les zones denses, mul­ti­mé­tro­po­li­taines, pour relier entre elles ces concur­rentes « com­plices » situées dans un rayon de 500 à 600 kilomètres.

Enfin, les liai­sons avec la zone d’influence (Grand Bas­sin pari­sien pour notre capi­tale) et les liai­sons logis­tiques (rail, mer et fleuves, air et route) sont autant de fac­teurs de déve­lop­pe­ment et d’attractivité.

Maîtriser l’immobilier

Autre infra­struc­ture essen­tielle : l’immobilier. Tout d’abord pour atti­rer et rete­nir les indi­vi­dus sans les­quels les métro­poles n’existent pas, il faut loger ceux qui résident ou veulent rési­der et contri­buer à la créa­tion de richesse de la métropole.

Le blo­cage des prix immo­bi­liers aggrave rapi­de­ment les problèmes

L’un des pro­blèmes, en par­ti­cu­lier dans les métro­poles monde, est la dif­fi­cul­té à main­te­nir une offre acces­sible aux classes moyennes des sala­riés et des entre­pre­neurs, à proxi­mi­té des bas­sins d’emplois.

Cela sup­pose une vision poli­tique glo­bale et un trai­te­ment de la ques­tion autre­ment que par des blo­cages de prix qui rapi­de­ment aggravent les pro­blèmes, de manière dif­fi­cile à cor­ri­ger ensuite.

Accueillir touristes et professionnels

L’immobilier rési­den­tiel, talon d’Achille de Paris
La métro­pole pari­sienne est en grande dif­fi­cul­té sur ce point, et seule une vision poli­tique (et non élec­to­ra­le­ment poli­ti­cienne) et prag­ma­tique peut per­mettre un indis­pen­sable ren­ver­se­ment de ten­dance : aujourd’hui, des emplois ne sont pas pour­vus, des entre­prises quittent l’espace métro­po­li­tain à cause de ce seul phé­no­mène. Des indi­vi­dus talen­tueux, en par­ti­cu­lier par­mi les plus jeunes, ne viennent pas, ou s’efforcent de par­tir au plus vite ; c’est un fac­teur d’émigration vers d’autres cieux de talents dont nous avons par­ti­cu­liè­re­ment besoin.

Dans l’aspect rési­den­tiel, il faut aus­si pré­voir l’accueil des visi­teurs, tou­ristes et pro­fes­sion­nels, ou rési­dents tem­po­raires, car, pour toutes les métro­poles, les visi­teurs sont une com­po­sante essen­tielle de déve­lop­pe­ment de l’activité (le tou­risme repré­sente 13 % du PIB francilien).

L’hôtellerie, en nombre de chambres, comme en qua­li­té et en moder­ni­té, les héber­ge­ments alter­na­tifs tels que B&B ou meu­blés sai­son­niers, les rési­dences d’étudiants sont autant d’éléments de compétition.

Paral­lè­le­ment, l’offre immo­bi­lière de bureaux et d’activité est fon­da­men­tale. Et cela en par­ti­cu­lier dans le cadre de quar­tiers d’affaires qui, par leur concen­tra­tion, leur envi­ron­ne­ment, la qua­li­té de leur urba­nisme et de leur archi­tec­ture, leur équi­pe­ment, leur sécu­ri­té sont attrac­tifs pour les entre­prises natio­nales et mon­diales, leurs diri­geants et leurs sala­riés. Ce sont la City et Cana­ry Wharf à Londres, Mid et Downtow

Infrastructures numériques

En fait, les métro­poles per­for­mantes sont main­te­nant les villes numé­riques, les smart cities : elles sont à la pointe dans tous les domaines des nou­velles tech­no­lo­gies de l’information et de la com­mu­ni­ca­tion. Elles doivent offrir des infra­struc­tures numé­riques à la pointe de la moder­ni­té et à forte capa­ci­té (haut débit, Wifi public lar­ge­ment répan­du, espaces pour les nomades, etc.).

L’utilisation des don­nées pour une ges­tion publique intel­li­gente comme le par­tage des don­nées publiques pour faci­li­ter le déve­lop­pe­ment éco­no­mique comptent beau­coup, et un envi­ron­ne­ment favo­rable au bour­geon­ne­ment de nou­velles entre­prises à crois­sance forte, l’existence de com­mu­nau­tés et de réseaux, de clus­ters de l’image et de la com­mu­ni­ca­tion, sont des atouts majeurs du déve­lop­pe­ment économique.

Favo­ri­ser les entre­prises innovantes
À Paris, La Défense, si elle est encore une réfé­rence mon­diale, doit impé­ra­ti­ve­ment pour­suivre sa réforme pour conti­nuer à jouer son rôle de locomotive.
Il est éga­le­ment essen­tiel d’avoir des zones d’activité très équi­pées pour accueillir les jeunes entre­prises inno­vantes, en par­ti­cu­lier dans les tech­no­lo­gies de l’information.
Créa­tion et image
La créa­tion au sens très large (mode, art, desi­gn) a une influence consi­dé­rable sur l’image et l’attractivité des métro­poles ; elle est aus­si un fac­teur d’influence cer­tain au niveau mon­dial ; elle porte enfin des inté­rêts éco­no­miques très impor­tants. La filière fran­çaise du luxe en est l’illustration.

Les activités clés des métropoles

Atti­rer des intel­li­gences par un haut niveau d’enseignement supé­rieur est une des armes dans la guerre métro­po­li­taine. Un niveau très éle­vé de recherches, se tra­dui­sant par un véri­table « mer­ca­to » des cher­cheurs mon­diaux, pro­pulse une uni­ver­si­té, mais aus­si la métro­pole dont elle porte presque tou­jours le nom, vers des som­mets d’image.

Au-delà, l’intégration « recherche, inno­va­tion, créa­tion d’entreprises », par le déve­lop­pe­ment de clus­ters spon­ta­nés ou orga­ni­sés, est une des clés du déve­lop­pe­ment et de l’attraction.

La prépondérance des services

L’industrie manu­fac­tu­rière a de moins en moins sa place dans les métropoles

L’industrie manu­fac­tu­rière a de moins en moins sa place dans les métro­poles, sou­vent reje­tée par les popu­la­tions pour les nui­sances qu’elle est cen­sée appor­ter, pour les dif­fi­cul­tés de loge­ment et aus­si son emprise foncière.

Culture et art de vivre
La vie cultu­relle et artis­tique, l’art de vivre, la nour­ri­ture quand elle devient cui­sine et gas­tro­no­mie portent haut l’image des métro­poles et leur capa­ci­té à atti­rer, pour de courts séjours, mais aus­si dans des choix de rési­dence, en par­ti­cu­lier ceux que cer­tains appellent les « classes créa­tives ». La vie du soir et de la nuit, le déve­lop­pe­ment des hap­py hours qui pro­longent la vie pro­fes­sion­nelle, la gaî­té, voire l’excentricité, sont des atouts dont se pré­valent Londres ou Bar­ce­lone par rap­port à Paris, très cultu­rel et un peu « coincé ».

On peut le regret­ter, mais cela paraît iné­luc­table, actuel­le­ment du moins. L’agriculture est deve­nue lar­ge­ment mar­gi­nale et péri­phé­rique, même si de beaux pro­jets de fermes ver­ti­cales et urbaines fleurissent.

En revanche le ser­vice aux entre­prises est pré­pon­dé­rant dans la plu­part d’entre elles (à Paris et Londres, 40 %), ce qui accom­pagne le rôle majeur des centres de déci­sion et quar­tiers géné­raux dans les métropoles.

Incon­tes­ta­ble­ment, c’est un des enjeux majeurs de la concur­rence car les centres de déci­sion portent non seule­ment leur acti­vi­té directe, mais plus encore de manière indi­recte et par influence. Ils déter­minent éga­le­ment le déve­lop­pe­ment des rela­tions internationales.

Attirer des visiteurs

Le tou­risme et l’industrie des ren­contres pro­fes­sion­nelles sont vitaux pour les métro­poles qui là aus­si se livrent une concur­rence féroce (enjeu pour Paris : plus de 5 mil­liards de retom­bées éco­no­miques par an pour les seuls congrès et salons).

Les grands évé­ne­ments, âpre­ment dis­pu­tés (voir, pour les Jeux olym­piques 2012, le match entre Londres et Paris), sont très impor­tants pour atti­rer et déve­lop­per image et acti­vi­té, don­ner du souffle : Bar­ce­lone a tiré un superbe par­ti de ses JO ; et Londres exploite à mer­veille 2012 où visi­bi­li­té mon­diale et enthou­siasme de la popu­la­tion contri­buent à un dyna­misme ravageur.

Gouvernance, vision, image et promotion

Les atouts natu­rels, les déve­lop­pe­ments assis sur des infra­struc­tures publiques et pri­vées, les acti­vi­tés à haute valeur ajou­tée font les métro­poles. Elles repré­sentent un poids tel dans leur cadre natio­nal (30 % des PIB natio­naux en moyenne mon­diale, comme Paris) qu’elles sont des enjeux de pou­voir, plus encore quand ce sont des capi­tales nationales.

Mais leur déve­lop­pe­ment, voire leur sur­vie, dépend d’abord d’une gou­ver­nance claire et d’une vision stra­té­gique forte, lisible par tous, par­ta­gée, por­tée par un lea­der­ship affir­mé sur l’ensemble du ter­ri­toire concerné.

Les exemples de Londres et New York
Une auto­ri­té ter­ri­to­riale est indis­pen­sable. New York n’aurait pas sa puis­sance retrou­vée si son maire n’avait auto­ri­té que sur Man­hat­tan. Le maire de Londres est maire du Grand Londres. Et la métro­pole de Paris ne peut conti­nuer sans graves dan­gers à « s’offrir » son « mille-feuilles » car, au-delà du coût, c’est la vie même du ter­ri­toire qui est lour­de­ment han­di­ca­pée. En par­ti­cu­lier, le fonc­tion­ne­ment de la démo­cra­tie et les pré­oc­cu­pa­tions élec­to­rales ne doivent pas conduire à une frag­men­ta­tion et à un écla­te­ment de fait.

Une auto­ri­té poli­tique forte doit aus­si gérer l’augmentation des inéga­li­tés, consé­quence qua­si auto­ma­tique des déve­lop­pe­ments métro­po­li­tains. Enfin, elle doit impé­ra­ti­ve­ment asso­cier le monde éco­no­mique à sa gou­ver­nance afin de valo­ri­ser au mieux les atouts du ter­ri­toire pour le bien collectif.

En même temps, les métro­poles ne sont pas des zones off­shore, iso­lées de leur envi­ron­ne­ment natio­nal. Même si leur richesse est plus grande et leur déve­lop­pe­ment plus rapide, elles sont en sym­biose avec le ter­ri­toire dont elles font par­tie : la poli­tique et la conjonc­ture natio­nales pèsent lourd dans leur capa­ci­té à atti­rer des inves­tis­se­ments et des affaires.

En ce sens, l’incompréhension inter­na­tio­nale, géné­reu­se­ment relayée par quelques concur­rents bien inten­tion­nés, sur les insta­bi­li­tés et aggra­va­tions fis­cales et sociales en France a un impact immé­diat et des­truc­teur sur l’attirance du Grand Paris pour les inves­tis­se­ments internationaux.

Le poids de l’image

Sup­ports visuels
Pra­ti­que­ment à chaque métro­pole est asso­ciée au moins une icone archi­tec­tu­rale qui sert de visuel et faci­lite une recon­nais­sance immé­diate (tour Eif­fel, opé­ra de Syd­ney, Burj Kha­li­fa à Dubaï, etc.). C’est deve­nu un des élé­ments de déci­sion publique en matière de construc­tions monumentales.

Dans le monde actuel, l’image est essen­tielle et doit être moder­ni­sée, affi­née, affi­chée en per­ma­nence. Les métro­poles sont deve­nues des marques puis­santes aux­quelles s’appliquent les tech­niques les plus éla­bo­rées de mar­ke­ting : faire rêver, don­ner envie, pro­je­ter un conte­nu impli­cite de valeurs et d’offres est un fac­teur clé de recon­nais­sance et de pou­voir d’attraction.

Le déve­lop­pe­ment de signa­tures simples, depuis le pré­cur­seur I love New York, a vu fleu­rir les I Amster­dam, On Lon­don, Only- Lyon, etc. Le tour­nage de films dans les villes, dont Paris lar­ge­ment, apporte bien sûr des reve­nus, mais sur­tout devient un remar­quable sup­port de pro­mo­tion. Là encore, il faut une vision et une forte coor­di­na­tion de tous les acteurs publics et privés.

Une concurrence planétaire

Grande bagarre, guerre des com, y com­pris par une uti­li­sa­tion « rai­son­née » des études de bench­mark par­fois oppor­tu­né­ment « orien­tées » mais qui reflète tou­jours une réa­li­té ; exa­cer­ba­tion des ego dans l’architecture, inves­tis­se­ments publics mas­sifs dans des évé­ne­ments, la concur­rence est cer­taine, en par­ti­cu­lier entre les villes monde, les villes globales.

Les métro­poles sont deve­nues des marques puissantes

Taille, richesse et puis­sance finan­cière, omni­pré­sence des centres de com­man­de­ment, du savoir, de la créa­tion, connexions mon­diales, phy­siques et vir­tuelles, les métro­poles mon­diales, dont le qua­tuor de tête (New York, Londres, Tokyo, Paris) reste à peu près immuable, sont de fabu­leux pôles d’attraction des acti­vi­tés et des talents.

On pour­rait pen­ser qu’elles imitent les étoiles géantes ou les galaxies dévo­reuses et se nour­rissent de leur envi­ron­ne­ment : pre­nons garde à ce qu’elles ne deviennent pas des trous noirs.

Mais, ces concen­trés d’activité humaine sont au moins autant com­plé­men­taires que concur­rents ; ces villes sont dans des spé­cia­li­sa­tions de fait qui les rendent inter­dé­pen­dantes. Leur puis­sance vient lar­ge­ment, et de plus en plus, de leur interconnexion.

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