L’horizon des connaissances

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°570 Décembre 2001Par : Pierre NASLIN (39)Rédacteur : JR

Dans ce nou­veau livre, Pierre Naslin fait l’inventaire des sujets traités dans ses ouvrages antérieurs – épisté­molo­gie, physique, évo­lu­tion cos­mologique et biologique, géné­tique, cli­ma­tolo­gie, con­science et pen­sée – en s’efforçant de dis­tinguer ce que nous savons déjà, ce que nous saurons peut-être un jour, ce que nous ne saurons peut-être jamais et ce que nous ne saurons jamais.

Les mod­èles sci­en­tifiques sont tou­jours incom­plets et révis­ables. L’archipel de nos con­nais­sances est borné par un hori­zon qui recule sans cesse, au-delà duquel l’auteur sup­pose que se situe une Réal­ité absolue inconnaissable.

L’horizon des con­nais­sances est frac­tal, car toute réponse crée de nou­velles ques­tions. En biolo­gie et en cli­ma­tolo­gie, les sci­en­tifiques se heur­tent au mur de la com­plex­ité, qui empêche de faire le lien entre le micro­cosme et le macro­cosme. La théorie des grands sys­tèmes cyberné­tiques reste à faire. L’art ne con­naît de lim­ites que celles qui sont imposées par la struc­ture de la pen­sée humaine.

Dans les débats con­cer­nant par exem­ple l’allocation des crédits de recherche, le temps, l’instant zéro de la créa­tion, les organ­ismes géné­tique­ment mod­i­fiés, le clon­age humain et l’eugénisme, Pierre Naslin n’hésite pas à pren­dre parti.

Il con­teste les inter­pré­ta­tions abu­sives ou fan­tai­sistes de la physique quan­tique, qui font des phénomènes quan­tiques des pseu­do-phénomènes para­nor­maux. Il con­teste aus­si la métaphore infor­ma­tique à la fois en biolo­gie et en psy­cholo­gie de la pensée.

La Nature fait de la physic­ochimie, non de l’informatique ; le cerveau n’est pas un ordi­na­teur car la pen­sée est psy­cho­so­ma­tique. Ses posi­tions sont sou­vent courageuses et tou­jours exprimées avec force et clarté.

Mais il s’interdit toute incur­sion dans le domaine de la méta­physique dont, en tant que scep­tique con­scient et organ­isé, il estime que les ques­tions qui y sont traitées sont indé­cid­ables. À la ques­tion “ Pourquoi le monde est-il comme il est ? ” il fait la réponse de Fer­nand Ray­naud : “ C’est étudié pour ! ” La preuve, c’est que ça fonctionne.

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