Europe météorologique Brexit

L’Europe météorologique et le Brexit

Dossier : Croire en l'Europe après le BrexitMagazine N°761 Janvier 2021
Par Dominique MARBOUTY (70)

L’observation météo­ro­lo­gique exige une coopé­ra­tion inter­na­tio­nale. Celle qui a été mise en place en Europe est exem­plaire. Mais, le Royaume-Uni en étant un rouage impor­tant, le Brexit fait peser sur elle la menace d’adaptations douloureuses.

L’infrastructure euro­péenne météo­ro­lo­gique repose aujourd’hui sur les ser­vices météo­ro­lo­giques natio­naux, com­plé­tés par trois orga­ni­sa­tions météo­ro­lo­giques euro­péennes déve­lop­pées à par­tir des années 1970.

Le Centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme

La pre­mière ini­tia­tive est venue en 1967 de la Com­mu­nau­té éco­no­mique euro­péenne, alors com­po­sée de six États, qui cher­chait à déve­lop­per des coopé­ra­tions dans les domaines scien­ti­fiques et tech­niques avec les autres États de l’Europe de l’Ouest. Par­mi les domaines iden­ti­fiés pour de telles coopé­ra­tions figu­rait la météo­ro­lo­gie, ou plus pré­ci­sé­ment la pré­vi­sion à longue échéance néces­si­tant une très grosse ins­tal­la­tion de cal­cul euro­péenne. Cette idée de départ allait se déve­lop­per d’abord dans le cadre d’une action Cost (Euro­pean coope­ra­tion in the field of scien­ti­fic and tech­ni­cal research), puis dans la créa­tion du Centre euro­péen pour les pré­vi­sions météo­ro­lo­giques à moyen terme (CEPMMT, connu inter­na­tio­na­le­ment sous le sigle anglais ECMWF), dont la créa­tion a été actée avec l’entrée en force de sa conven­tion en 1975.

Ce centre euro­péen incluait 18 États (la Com­mu­nau­té euro­péenne en était encore à 9) cou­vrant presque toute l’Europe de l’Ouest, plus la You­go­sla­vie et la Tur­quie, mais sans la Nor­vège qui ne le rejoin­drait qu’en 1989. Il ne fut donc pas créé dans le cadre de la Com­mu­nau­té euro­péenne, qui en était pour­tant la mar­raine, mais comme une orga­ni­sa­tion inter­gouvernementale indé­pen­dante, carac­té­ris­tique impor­tante pour la suite. La conven­tion du CEPMMT a été modi­fiée en 2010 pour per­mettre d’accueillir l’ensemble des membres de l’Union européenne.


REPÈRES

La coopé­ra­tion inter­na­tio­nale est indis­pen­sable à la météo­ro­lo­gie. En effet on ne peut faire des pré­vi­sions du temps qu’à par­tir d’observations de l’atmosphère sur une zone dont la taille dépend au pre­mier ordre de l’échéance sou­hai­tée : typi­que­ment l’échelle natio­nale pour la jour­née, l’échelle conti­nen­tale pour le len­de­main, l’échelle glo­bale au-delà de trois à cinq jours. Il a fal­lu attendre le XVIIe siècle pour dis­po­ser des ins­tru­ments de mesure néces­saires (tem­pé­ra­ture, pres­sion et humi­di­té de l’air). Une pre­mière ten­ta­tive de mesures en réseau sur onze villes euro­péennes avait même été lan­cée dès cette époque à l’initiative du grand-duc de Tos­cane : elle fut de courte durée du fait de l’opposition de l’Église catho­lique à ces acti­vi­tés savantes. 

Il fau­dra attendre la seconde moi­tié du XIXe siècle, en par­ti­cu­lier le déploie­ment du télé­graphe, pour que l’échange inter­na­tio­nal d’observations météo­ro­lo­giques se mette en place. Cela va alors très vite, le pre­mier congrès météo­ro­lo­gique se réunit à Vienne en 1873 et l’ancêtre de l’Organisation météo­ro­lo­gique mon­diale est créé à Rome en 1879. Une coopé­ra­tion euro­péenne était donc en place dès cette époque, à l’intérieur de ce cadre mon­dial au sein duquel sont coor­don­nées les méthodes de mesure et les sys­tèmes de trans­mis­sion afin de per­mettre le déve­lop­pe­ment de ser­vices de pré­vi­sions opé­ra­tion­nels, d’abord en prio­ri­té pour le domaine mari­time, puis pour accom­pa­gner l’essor du trans­port aérien. 


Fournir des prévisions utiles à une semaine d’échéance

L’objectif ini­tial fixé au CEPMMT était de déve­lop­per et de mettre en œuvre un sys­tème de pré­vi­sion numé­rique capable de four­nir des pré­vi­sions utiles à une semaine d’échéance, objec­tif très ambi­tieux à l’époque. Dès le début le Centre connut un suc­cès remar­quable. Les pré­vi­sions opé­ra­tion­nelles, jusqu’à l’échéance de sept jours, furent four­nies quo­ti­dien­ne­ment à ses membres dès août 1980 et per­mirent d’emblée au CEPMMT de prendre la tête du clas­se­ment des centres de pré­vi­sion numé­rique, posi­tion qu’il n’a jamais quit­tée depuis lors. 

L’offre de ser­vice s’est par ailleurs lar­ge­ment déve­lop­pée depuis cette date : la réso­lu­tion spa­tiale du modèle de pré­vi­sion est pas­sée de 200 km et 12 niveaux sur la ver­ti­cale à 9 km et 137 niveaux ; ce modèle est deve­nu un modèle d’environnement ter­restre, incluant la modé­li­sa­tion des océans, des vagues, de la cryo­sphère et pro­gres­si­ve­ment des sur­faces conti­nen­tales (cou­vert végé­tal) et de la chi­mie atmo­sphé­rique ; la pré­vi­sion est une pré­vi­sion d’ensemble qui ajoute une dimen­sion pro­ba­bi­liste et donne une esti­ma­tion de l’incertitude de la pré­vi­sion ; le sys­tème de pré­vi­sion atteint l’échéance (15 jours) et est com­plé­té par des sys­tèmes de pré­vi­sion cou­vrant les échéances men­suelle (46 jours) et sai­son­nière (13 mois) ; un sys­tème de réana­lyse a éga­le­ment été mis en place, qui per­met de recons­ti­tuer, avec les plus récentes méthodes d’assimilation de don­nées, le temps et le cli­mat du siècle passé.

Un acteur majeur et mondialement respecté

Tous les pro­duits du Centre sont dis­tri­bués aux ser­vices météo­ro­lo­giques des États membres. Ils sont éga­le­ment acces­sibles aux socié­tés pri­vées, moyen­nant paie­ment d’une rede­vance. Un sous-ensemble concer­nant les phé­no­mènes dan­ge­reux est acces­sible aux ser­vices météo­ro­lo­giques du monde entier. Ces déve­lop­pe­ments ont fait du CEPMMT un acteur majeur et mon­dia­le­ment res­pec­té dans le domaine de la pré­vi­sion numé­rique du temps. Il a en par­ti­cu­lier fon­dé son déve­lop­pe­ment sur sa capa­ci­té à uti­li­ser toutes les obser­va­tions dis­po­nibles sur le globe, en par­ti­cu­lier les mul­tiples don­nées spa­tiales. Son influence dépasse main­te­nant le seul domaine météo­ro­lo­gique, comme on le voit avec le déve­lop­pe­ment du pro­gramme euro­péen Copernicus.

L’agence spatiale Eumetsat

Le second domaine pour lequel des dis­cus­sions intenses se sont déve­lop­pées au niveau euro­péen est celui de la météo­ro­lo­gie spa­tiale. Le pro­gramme fran­çais de satel­lites météo­ro­lo­giques géo­sta­tion­naires Météo­sat a été lan­cé en 1970. Il fut euro­péa­ni­sé dès 1971 dans le cadre de l’Organisation euro­péenne de recherche spa­tiale (ESRO), qui allait deve­nir l’Agence spa­tiale euro­péenne (ESA) en 1975. Très vite, l’ESA, agence spa­tiale de déve­lop­pe­ment, prit conscience que le main­tien à long terme d’un sys­tème d’observation spa­tial opé­ra­tion­nel néces­si­tait son pilo­tage par les uti­li­sa­teurs. Cela débou­cha en 1986 sur la créa­tion de l’agence spé­cia­li­sée Eumet­sat pilo­tée par les ser­vices météo­ro­lo­giques. Eumet­sat prit aus­si la forme d’une orga­ni­sa­tion inter­gou­ver­ne­men­tale, avec approxi­ma­ti­ve­ment les mêmes membres que le CEPMMT (sans la You­go­sla­vie et le Luxem­bourg, mais avec la Norvège).

“La météorologie reste une compétence
des États.”

Le pro­gramme Météo­sat se pour­suit à ce jour. La pre­mière série a comp­té sept satel­lites lan­cés de 1977 à 1997. Elle a été sui­vie d’une seconde géné­ra­tion de quatre satel­lites dotés de per­for­mances accrues lan­cés de 2002 à 2015. La troi­sième géné­ra­tion est en phase finale de déve­lop­pe­ment. Le pre­mier de ces nou­veaux satel­lites doit être lan­cé en 2021 (mais sera sans doute retar­dé de un à deux ans). Cette nou­velle géné­ra­tion a été consi­dé­ra­ble­ment ren­for­cée : la confi­gu­ra­tion opé­ra­tion­nelle sera com­po­sée de trois satel­lites avec deux satel­lites ima­geurs (l’un obser­vant l’ensemble du globe obser­vable depuis sa posi­tion et l’autre n’observant que l’Europe à plus haute cadence) et un satel­lite son­deur réa­li­sant des mesures spec­trales de l’atmosphère. Ces satel­lites son­deurs embar­que­ront par ailleurs l’instrument Sentinel‑4 du pro­gramme Coper­ni­cus, des­ti­né à la détec­tion des concen­tra­tions de gaz à l’état de trace et des aéro­sols pré­sents dans l’atmosphère terrestre. 

Eumet­sat a éga­le­ment démar­ré un nou­veau pro­gramme MetOp de satel­lites en orbite polaire hélio­syn­chrone. Ce pro­gramme a comp­té trois satel­lites lan­cés entre 2006 et 2018. Il sera sui­vi du pro­gramme MetOp-SG de seconde géné­ra­tion, en cours de pré­pa­ra­tion avec un pre­mier lan­ce­ment pré­vu en 2023. Du fait de l’augmentation du nombre d’instruments, la confi­gu­ra­tion opé­ra­tion­nelle MetOp-SG sera com­po­sée de deux satel­lites. L’un des satel­lites embar­que­ra l’instrument Sentinel‑5 du pro­gramme Coper­ni­cus, qui réa­lise les mêmes types de mesures que Sentinel‑4, pour l’orbite polaire.

La coopération entre services météorologiques : Eumetnet

En paral­lèle avec le déve­lop­pe­ment de ces orga­ni­sa­tions météo­ro­lo­giques euro­péennes, dont nous avons vu qu’elles ont été déve­lop­pées à par­tir d’initiatives exté­rieures à la com­mu­nau­té météo­ro­lo­gique, les ser­vices météo euro­péens ont res­sen­ti le besoin de mieux se coor­don­ner. Pour cela ils ont pris l’habitude de se ren­con­trer régu­liè­re­ment dans ce qui est ensuite deve­nu la Confé­rence infor­melle des direc­teurs des ser­vices météo­ro­lo­giques d’Europe de l’Ouest (ICWED pour Infor­mal Confe­rence of Wes­tern Europe Direc­tors). Les direc­teurs allaient ain­si prendre l’habitude de se voir une fois par an pour échan­ger sur tout sujet d’intérêt com­mun. À la suite d’une réflexion menée au sein de Météo-France sur l’évolution de la météo­ro­lo­gie euro­péenne, l’idée émer­gea d’une coopé­ra­tion directe entre les ser­vices météo­ro­lo­giques en par­ti­cu­lier pour par­ta­ger les coûts de déve­lop­pe­ment des pro­jets com­muns à tous. Elle débou­cha sur la créa­tion en 1995 d’une enti­té nou­velle bap­ti­sée Eumetnet. 

Le concept d’Eumetnet qui repose sur une coopé­ra­tion volon­taire entre ser­vices météo­ro­lo­giques est le sui­vant : c’est un accord contrac­tuel entre ser­vices météo­ro­lo­giques natio­naux, sans créa­tion d’une per­sonne juri­dique ; il défi­nit une pro­cé­dure pour mettre en place des pro­grammes de coopé­ra­tion gérés col­lec­ti­ve­ment ; ces pro­grammes peuvent impli­quer tous les membres (obli­ga­toires) ou seule­ment les membres inté­res­sés (option­nels) ; après défi­ni­tion d’un pro­gramme, un membre est choi­si sur appel à pro­po­si­tions pour le prendre en charge à tra­vers un contrat pour une durée limi­tée et renou­ve­lable ; les coûts du pro­gramme sont par­ta­gés entre les par­ti­ci­pants sur la base du pro­duit natio­nal brut des pays concer­nés, sauf accord dif­fé­rent des par­ti­ci­pants pour un pro­gramme optionnel. 

De nom­breux pro­grammes ont ain­si été mis en place sur ce modèle, en par­ti­cu­lier dans les domaines des réseaux d’observation effec­tuée par les bateaux ou les avions, dans le domaine des outils de pré­vi­sion, en par­ti­cu­lier pour l’aéronautique. On peut aus­si signa­ler trois pro­grammes très utiles concer­nant la pro­tec­tion des fré­quences uti­li­sées en météo­ro­lo­gie, l’harmonisation des alertes météo­ro­lo­giques et le lob­bying auprès des ins­tances euro­péennes. Eumet­net est deve­nu un grou­pe­ment d’intérêt éco­no­mique de droit belge en 2009, regrou­pant trente et un ser­vices météo­ro­lo­giques euro­péens. Cette évo­lu­tion per­met­tait de répondre à des appels d’offres euro­péens au nom des membres inté­res­sés par le pro­jet et n’a pas modi­fié la méthode de mise en place des programmes. 

L’impact du Brexit ? 

En pre­mier lieu il convient de signa­ler que la météo­ro­lo­gie n’est pas dans le domaine de com­pé­tence de l’Union euro­péenne et reste de la res­pon­sa­bi­li­té des États. Et nous venons de voir que les struc­tures météo­ro­lo­giques euro­péennes ne sont pas sous l’autorité de l’Union euro­péenne. De plus la météo­ro­lo­gie est for­te­ment struc­tu­rée au niveau mon­dial dans le cadre de l’Organisation météo­ro­lo­gique mon­diale. Le Brexit ne devrait donc avoir que des consé­quences mar­gi­nales. Mais ce serait sans comp­ter avec l’émergence de l’ambitieux pro­gramme euro­péen Coper­ni­cus, déjà men­tion­né à trois reprises ci-dessus.

Un programme de l’Union européenne

Coper­ni­cus est un pro­gramme de sur­veillance de l’environnement. Il a été lan­cé il y a plus de vingt ans sous le nom de GMES (Glo­bal Moni­to­ring for Envi­ron­ment and Secu­ri­ty). Coper­ni­cus est offi­ciel­le­ment deve­nu un pro­gramme de l’Union euro­péenne pilo­té par la Com­mis­sion en 2014. Il com­bine une impor­tante com­po­sante spa­tiale (quinze satel­lites et cinq ins­tru­ments) dont l’ESA est l’architecte, avec le déve­lop­pe­ment des ser­vices cor­res­pon­dants dans six domaines (sur­faces conti­nen­tales, océans, atmo­sphère, chan­ge­ment cli­ma­tique, urgence et sécu­ri­té). Doté d’un bud­get total de plus de 8 G€ depuis son début, il n’a pas d’équivalent dans le monde à ce jour. Il est appe­lé à se déve­lop­per dans les années à venir avec en par­ti­cu­lier une nou­velle com­po­sante de sur­veillance des émis­sions de CO2 anthropique.

Coper­ni­cus a de fortes inter­ac­tions avec la météo­ro­lo­gie. C’est évident pour les deux ser­vices « atmo­sphère » et « chan­ge­ment cli­ma­tique » qui sont tous les deux délé­gués par la Com­mis­sion au CEPMMT, lequel inter­vient aus­si en tant qu’opérateur du sous-ensemble « crues » du ser­vice urgence. Nous avons éga­le­ment vu qu’Eumetsat sera l’opérateur des ins­tru­ments spa­tiaux pour la mesure de la chi­mie atmo­sphé­rique. Quant à Eumet­net, il inter­vient dans le cadre de la com­po­sante obser­va­tions in situ du pro­gramme. La dif­fi­cul­té créée par cette inter­ac­tion tient au fait que la plus grande par­tie du finan­ce­ment du pro­gramme appor­tée par la Com­mis­sion euro­péenne est ensuite com­bi­née avec, ou délé­guée à, des orga­ni­sa­tions inter­gou­ver­ne­men­tales dont le Royaume-Uni reste membre.

Deux difficultés potentielles mais pas fatales

Un pre­mier exemple est celui de la com­po­sante spa­tiale, qui repré­sente la plus grosse part du bud­get Coper­ni­cus. Cette com­po­sante est finan­cée par l’ESA pour le déve­lop­pe­ment des satel­lites et par la Com­mis­sion pour la réa­li­sa­tion des séries ulté­rieures de satel­lites et leurs opé­ra­tions. Du fait de sa contri­bu­tion à l’ESA, qui fonc­tionne sur le prin­cipe du retour indus­triel (chaque pays contri­bu­teur reçoit un mon­tant de com­mandes égal à sa contri­bu­tion), le Royaume-Uni pour­rait ain­si béné­fi­cier d’un retour indus­triel sur toute la série à laquelle il ne contri­bue­rait plus. Ce pro­blème pour­rait être réglé sim­ple­ment si le Royaume-Uni conti­nuait à par­ti­ci­per spé­ci­fi­que­ment au pro­gramme Coper­ni­cus de l’Union euro­péenne. C’est d’ailleurs l’option que les ministres bri­tan­niques char­gés du pro­gramme ont annon­cé plu­sieurs fois depuis le réfé­ren­dum de 2016.

Un acteur incontournable pour les modélisations numériques

L’autre sujet cru­cial concerne le CEPMMT. Celui-ci est basé à Rea­ding au Royaume-Uni. Il s’est for­te­ment enga­gé dans le pro­gramme Coper­ni­cus, car cela lui a per­mis de trou­ver les finan­ce­ments néces­saires à l’évolution de son sys­tème de pré­vi­sion du temps vers le sys­tème « Terre » dont il avait besoin pour pro­gres­ser. Le CEPMMT est deve­nu un acteur incon­tour­nable pour les nom­breuses modé­li­sa­tions numé­riques et les dis­tri­bu­tions de don­nées indis­pen­sables au pro­gramme Coper­ni­cus. Il est posi­tion­né pour prendre en charge le futur ser­vice CO2. Aujourd’hui les finan­ce­ments en pro­ve­nance de la Com­mis­sion repré­sentent près du tiers de son bud­get et pour­raient atteindre la moitié. 

L’Union euro­péenne a indi­qué que les ser­vices qu’elle finan­çait devraient être implan­tés sur son sol. Le CEPMMT a d’ores et déjà lan­cé la pro­cé­dure pour créer une nou­velle implan­ta­tion sur le sol de l’Union euro­péenne, afin d’y regrou­per les acti­vi­tés concer­nées qui incluent Coper­ni­cus mais aus­si de nom­breux pro­jets de recherche. Là aus­si, la pour­suite de ces acti­vi­tés serait lar­ge­ment faci­li­tée si le Royaume-Uni déci­dait de par­ti­ci­per éga­le­ment aux pro­grammes de recherche de l’Union euro­péenne, ce que les ministres concer­nés ont aus­si annon­cé depuis 2016. 

On aimerait être optimiste… 

L’impact du Brexit dépen­dra donc des négo­cia­tions en cours. En cas d’accord, il est pro­bable que le Royaume-Uni par­ti­ci­pe­ra aux pro­grammes Coper­ni­cus et Hori­zon Europe. La tran­si­tion devrait alors être rela­ti­ve­ment douce. En revanche, si les négo­cia­tions n’aboutissent pas et débouchent sur un Brexit dur, il fau­dra s’attendre à des dis­cus­sions très dif­fi­ciles au sein des orga­ni­sa­tions inter­gou­ver­ne­men­tales qui devront trou­ver des solu­tions pour conti­nuer de fonc­tion­ner avec (ou sans) le Royaume-Uni. Mal­heu­reu­se­ment les ges­ti­cu­la­tions actuelles du Pre­mier ministre bri­tan­nique n’incitent pas à l’optimisme. 

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