Les Proto-Ioniens, histoire d’un peuple oublié

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°579 Novembre 2002Par : Jean FAUCOUNAU (47)Rédacteur : Jacques MINÉRY (62)

Imag­inez, il y a 5 000 ans, un peu­ple de marins nomades orig­i­naires de l’embouchure du Danube, qui créent des comp­toirs com­mer­ci­aux, d’abord le long de la mer Noire, puis dans les Dar­d­anelles, à l’emplacement que Hein­rich Schlie­mann iden­ti­fiera plus tard comme étant celui de Troie, puis dans la plu­part des îles des Cyclades et autour de la Méditer­ranée ori­en­tale. Des indices divers de leur présence exis­tent jusqu’en Égypte. Ils trans­met­tent ain­si leur cul­ture et leur sci­ence, en par­ti­c­uli­er leur capac­ité à s’orienter par rap­port aux con­stel­la­tions : cer­tains élé­ments plaident pour qu’ils aient pu en être les inventeurs.

Appar­tenant à l’ethnie des peu­ples nomades venus du nord par les ter­res vers la Grèce (Achéens, Éoliens, Doriens), ils assim­i­lent aus­si les cul­tures et les sci­ences des peu­ples autochtones aux­quels ils s’intègrent par­fois par métissage.

C’est l’histoire de ce peu­ple que nous con­te Jean Fau­counau ; elle est belle, mais elle dérange d’autres inter­pré­ta­tions : celles qu’ont pu faire des his­to­riens, des archéo­logues, des lin­guistes par une lec­ture dif­férente des mêmes élé­ments, lec­ture quelque­fois entachée de zones d’ombre et de contradictions.

J’ai déjà eu l’occasion dans La Jaune et la Rouge de juin 1999 de vous ren­dre compte de la lec­ture d’un autre ouvrage de Jean Fau­counau : Le déchiffre­ment du disque de Phais­tos ; ce disque con­tient une écri­t­ure très orig­i­nale, imprimée en creux par des cachets à l’intérieur d’une spi­rale, et où chaque signe représente un objet dont il faut isol­er le pre­mier phonème de sa pronon­ci­a­tion, la suite des phonèmes don­nant une phrase d’un dialecte grec ; cette écri­t­ure est, d’après notre cama­rade, celle de ce peu­ple proto-ionien.

Par des recoupe­ments lin­guis­tiques (J. Fau­counau est mem­bre de la Société de lin­guis­tique de Paris), archéologiques (on retrou­ve, par exem­ple, des illus­tra­tions spi­ralées dans de nom­breux endroits autour de la Méditer­ranée, ain­si que la représen­ta­tion de ces bateaux à l’architecture très par­ti­c­ulière util­isés par ces marins), astronomiques (les con­stel­la­tions vis­i­bles à la lat­i­tude de ce peu­ple il y a 5 000 ans), his­toriques et lit­téraires (une cer­taine lec­ture de L’Iliade), l’auteur doc­u­mente pas à pas sa lec­ture de cette époque de notre histoire.

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