LES INGÉNIEURS DES PONTS AU SERVICE DE L’AFRIQUE

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°663 Mars 2011Par : Livre coordonné par Jacques Bourdillon (45) Préface de Robert Bonnal (36)Rédacteur : Yves Cousquer (61)Editeur : Paris L’Harmattan - 2010 - 5-7 rue de l’École polytechnique, 75005 Paris

Écrits plus de trente ans après la fin de cette péri­ode, une cinquan­taine de témoignages com­posent cet épais ouvrage coor­don­né par notre ami Jacques Bour­dil­lon. Ils ravivent l’histoire vécue par les 200 à 300 ingénieurs des Ponts qui ont par­ticipé pen­dant la trentaine d’années, 1945- 1975, à l’équipement et au développe­ment économique et social des pro­tec­torats et des ter­ri­toires français d’Afrique et de Madagascar.

Couverture du livre : Les ingénieurs des ponts au service de l'AfriqueLa France des années soix­ante et son min­istère de l’Équipement tout neuf béné­fi­cièrent en retour de ces expéri­ences : plus de cinquante grandes fig­ures issues de la Coopéra­tion se sont illus­trées dans l’aménagement du territoire.
La curiosité du lecteur, qui a con­nu plus tard bien de ces ingénieurs des Ponts, est piquée par le côté « enfance du chef » de ces témoignages d’Afrique. Les trois thèmes majeurs des trans­ports, de l’eau et des villes, abor­dés en pre­mier, sont traités de manière transversale.

L’importance des prob­lèmes de l’eau y appa­raît d’emblée et à la bonne échelle, celle des grands bassins que per­me­t­tait d’appréhender l’administration fédérée de la France d’outremer (AOF et AEF).
La ques­tion urbaine est traitée magis­trale­ment, en plusieurs développe­ments et jusque dans sa dimen­sion prospec­tive longtemps sous-estimée, par des hommes dont la car­rière tout entière s’est vouée au développement.

C’est cepen­dant par pays ou groupe de pays qu’est rassem­blé le plus clair de la cinquan­taine de témoignages recueil­lis : Tunisie, Algérie, Maroc, Guinée, Côte‑d’Ivoire, Séné­gal, pays du Sahel, Madagascar.

Je ne saurais trop recom­man­der les pro­pos rédigés suc­ces­sive­ment par Jacques Denantes (49), Hubert Roux (56), Jacques Bour­dil­lon, Georges Rème (39), Alain Vivet (53), Robert Gara­bi­ol (38), Michel Rous­selot (49) et Philippe Oblin (46).

Cet ouvrage plonge donc assez loin dans le passé, quar­ante à soix­ante ans, pour nour­rir notre mémoire col­lec­tive d’abord et, dans un sec­ond temps, nous inter­peller sur la marche du monde, la place que l’Afrique y tient et y aura, et le rôle que la France et l’Europe peu­vent encore y jouer. Il faut lire ce livre épais, touf­fu, com­pos­ite puis le relire et y chercher des clefs pour capter l’histoire vivante et mieux com­pren­dre l’actualité brûlante de l’Afrique.

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